Un texte bancal, partisan, un festival de mauvaise foi.
Quand on ne maîtrise pas son sujet ou que l’on est incapable de mettre à jour son logiciel idéologique par haine du concept de Nation et/ou par paresse et confort intellectuel, il est préférable de s’abstenir, pour ne pas sombrer dans un ridicule outrancier ! C’est malheureusement le cas pour ce récent article de Paul Ariès « les grands écarts de Soral » (voir PDF ci joint) paru dans le dernier numéro de « La Décroissance ».
L’anathème et le mensonge plutôt que la réflexion et le débat.
Incapable de se séparer d’une grille de lecture éculée, dans la droite ligne de celle de l’UMPS, Paul Ariès s’abandonne à la réduction « ad Hitlerum » la plus médiocre, sans doute pour éviter d’avoir à intégrer une conception transcourant des rapports sociaux, qui devrait pourtant être de mise pour tout intellectuel du XXIème siècle ayant un minimum de réflexion politique.
Alain Soral est présenté comme le chef d’un « mouvement politique d’extrême droite » (les adhérents de l’association E&R apprécieront d’être amalgamé à des skins à lacets blancs…), « obnubilé par le sionisme ». Il faut dire que contrairement à M. Ariès (qui est à l’origine de l’initiative « services publics locaux » qui se traduisit par l’inauguration de fontaines à eau gratuites par Danièle Mitterrand…), Alain Soral a vu de près la réalité de la haine d’associations communautaires, spécialisées dans la ratonnade d’écrivain ou d’humoriste...
Chacun pourra juger du degré de dangerosité de ces combats : la lutte contre les communautarismes pour l’écrivain dissident, l’accès à l’eau fraîche pour Paul Ariès, invité récurrent de l’émission « Ce soir ou jamais »…
Quelques exemples suscitant l’hilarité et/ou l’indignation.
Un autre point frappera tous ceux qui connaissent le dernier ouvrage du président d’E&R, lorsque Paul Ariès affirme : « Dommage qu’il (Alain Soral) oublie de préciser la responsabilité des trusts économiques et financiers (…) ». On ne peut que suggérer aux amis de Paul Ariès de se cotiser pour lui acheter « Comprendre l’Empire » dont une grande partie est consacrée à l’historique et la mainmise nuisible de très puissants « trusts économiques et financiers ». Un sous-entendu, en forme d’accusation : Alain Soral serait un agent du CAC 40…
Paul Ariès souligne qu’il y aurait un parti pris à parler de « liquidation de l’Empire français », plutôt que de « décolonisation » : la réalité parle pour Alain Soral car la mésaventure indochinoise suite à la défaite de Dien Bien Phu et le rapatriement en catastrophe d’une foule d’européens et de harkis dans le cas algérien, pour ne citer que ces deux exemples, constituent, en effet, plus une Bérézina qu’une décolonisation planifiée, concertée et organisée… Là encore, Paul Ariès s’aventure dans l’insinuation sournoise : Alain Soral serait un nostalgique du « temps béni des colonies » !
Passons sur l’imagination débordante de Paul Ariès pour qui « la reconstitution d’un Empire sacré contre l’Empire profane de l’argent et des médias » s’apparente au projet de Himmler le chef des SS (Paul Ariès est-il obsédé par les nazis ? Rêve-t-il de nazis chaque nuit ? A t-il peur de se réveiller un matin avec une petite moustache et une crampe dans le bras ?).
L’ensemble du texte est si dénué de réflexion, qu’on en vient à douter même que Paul Ariès en soit l’auteur. On aurait pu voir ce genre de production, sous la plume d’un étudiant de 1ere année, sur un blog de témoignages antifa(sciste)… Ce qui est certain, c’est que de « Comprendre l’Empire », il n’a lu que le titre, au mieux la 4ème de couverture, et qu’il n’a jamais visionné la moindre vidéo des conférences d’Alain Soral !
Décevant ! On pouvait s’attendre à mieux de la part de Paul Ariès.
Le sermon d’un homme en panique.
Visiblement irrité par un entourage soumis à la tentation « Soral », Paul Ariès ordonne à ses lecteurs de ne pas réfléchir et de se contenter de boire ses paroles (rappelant les heures sombres de la campagne référendaire de 2005 sur la constitution européenne, quand la presque totalité des médias sombraient dans l’hystérie oui-ouiste face à la montée du Non…).
Une mise en garde, dont on n’est pas sûr qu’elle sera suivie d’effet, dans les rangs des partisans de la décroissance !