Jean-Paul Brighelli dresse la liste des vingt-cinq mesures urgentes que Najat Vallaud-Belkacem devrait prendre, et qu’elle ne prendra pas. Catalogue.
Le programme de Najat Vallaud-Belkacem pour l’année à venir est malheureusement connu : refonte des programmes dans le sens d’un allègement, redéfinition du "socle commun de compétences", recentrage des moyens sur les Réseaux d’éducation prioritaire (Rep), initiation générale à l’informatique en parallèle à l’équipement dispendieux et inutile en gadgets électroniques indispensables, formation des enseignants dans les ESPE au mépris de toute logique disciplinaire, et aménagement d’une laïcité "ouverte" qui permettra à tous les extrémistes de venir faire leur marché dans l’École de la République.
On peut toutefois rêver : c’est bien tout ce qu’il nous reste. Les propositions qui suivent, seul un bon génie pourrait les souffler à un ministre qui, à bout d’incompétence, s’en remet à des conseillers ignorants des réalités de terrain, et à des syndicalistes pétris d’idéologie. Voici donc la liste de ce qui ne se passera pas, et qu’il serait pourtant urgent de mettre en place pour que la France scolaire se remette debout.
Primaire
1. La semaine ne repassera pas à quatre jours et demi de classe effectifs et peut-être même cinq dans les zones où les difficultés s’accumulent, tant il est vrai qu’il faut donner davantage à ceux qui ont le plus de mal.
2. On n’abolira pas, par voie de conséquence, la mesure stupide des "rythmes scolaires", alors qu’on a bien plus besoin d’apprendre à parler, lire (selon des méthodes approuvées, pas celles des apprentis sorciers), écrire et compter qu’à s’essayer au macramé.
3. On s’abstiendra donc de consacrer 50 % du temps scolaire, en primaire, à l’enseignement du français, en divisant le reste entre mathématiques, histoire et géographie.
4. On ne recrutera pas des étudiants motivés pour diriger les études, le soir, et donner des cours de soutien, particulièrement dans les quartiers populaires où les parents ne peuvent récupérer leurs enfants que fort tard parfois.
5. On s’obstinera d’ailleurs à former les futurs "professeurs des écoles" dans les ESPE après des parcours chaotiques et/ou pittoresques, au lieu de recréer les Écoles Normales juste après le Bac, et de former des étudiants, dès la première année de licence, à toutes les disciplines - en confiant cet enseignement à des agrégés du secondaire, au lieu de les confronter à des professeurs d’université qui ont leur propre champ de recherche, et qui répugnent à préparer aux concours de recrutement.
6. On ne supprimera pas tous les enseignements non indispensables et grands consommateurs de temps scolaire. Au contraire, on rajoutera une pseudo-initiation à l’informatique, et toujours une supposée préparation à l’anglais, alors même que les élèves ignorent leur propre langue.