C’est pas parce qu’on parle la plupart du temps de géopolitique et de politique qu’on doit négliger le people. Car dans ce domaine, il se passe exactement la même chose que dans la vie des non-people mais en plus médiatisé, en plus dramatisé, en plus friqué aussi.
Les people ont les mêmes chagrins d’amour, de santé, d’impôts, de boulot ou de chômage que tout le monde. Suivre la vie des personnalités – maintenant il faut dire des « talents » – n’est pas anodin : c’est la mythologie contemporaine. Les Grecs avaient des paquets de dieux aux fonctions les plus insolites. Nous aussi.
Conchita Saucisse, le trans qui avait crevé l’écran lors d’un concours Eurovision de la chanson niaise, vient de faire un outing dans l’outing : le malheureux est séropositif. Il devance ainsi un proche qui voulait le balancer par pure méchanceté. Sa belle chevelure christique risque d’y passer, s’il gobe les médocs de la multithérapie. Heureusement, aujourd’hui, la médecine nous guérit de tout. Avec un peu de chance, Conchita ressortira hétéro de cette épreuve...
« Il est temps de me libérer », Conchita Wurst révèle sa séropositivité https://t.co/HvJ5TdDiN3 @ConchitaWurst #sida #VIH pic.twitter.com/MDoc2hWohP
— 20 Minutes (@20Minutes) 16 avril 2018
Du côté de la France, la grande story – le terme américain pour histoire – du moment c’est la saga de la famille Hallyday. Les deux premiers enfants Laura et David se disputent une partie de l’héritage que la famille Boudou s’est goinfrée via la délicieuse Laeticia, ce modèle de gentillesse et de générosité. La guerre a lieu par cabinets d’avocats interposés, qui seront les seuls gagnants de l’affaire : eux vont se faire des couilles en or avec la jalousie et la haine.
Cependant, « le juge des référés du tribunal de grande instance de Nanterre a reconnu dans son ordonnance que Laura Smet et David Hallyday, qui contestent la validité du testament de droit californien de leur père, "font valoir des moyens sérieux quant à l’applicabilité de la loi française à la succession" » (Source : L’Express). Traduction en langage peuple : les Boudou’s vont devoir lâcher de la maille aux Smet’s.
Héritage Hallyday : l'avocat de Laura Smet veut un accord à l'amiable pour le 15 juin, jour où Johnny aurait eu 75 ans https://t.co/JyCZOuuxcw #AFP
— Agence France-Presse (@afpfr) 16 avril 2018
Moins procédurier, plus léger, c’est le portrait du comique de service public Guillaume Meurice dans Le Monde. On y apprend que le fils de cheminot a la justice chevillée au corps et qu’il « souhaite garder sa liberté de tacler Jean-Luc Mélenchon », ce qui fait bien plaisir aux macronistes du quotidien de Niel & Pigasse. On comprend pourquoi le portrait est aussi gentil !
« Taquin, souriant, Guillaume Meurice est un humoriste sincèrement engagé – mais non encarté – et qui ne se met jamais en colère. »
Et ça c’est très bien, c’est pas comme l’autre affranchi de Dieudonné qu’est tout le temps en rogne contre les puissances de l’Argent, ce que Guillaume se garde bien de faire, le petit prudent !
Merci @blanchardsand ! #LibertéDeTacler #EricDiMeco pic.twitter.com/2idjUoeCMH
— Guillaume Meurice (@GMeurice) 16 avril 2018
Après le comique d’État, le cinéma subventionné. Une des grandes spécialistes du genre, c’est la réalisatrice Agnès Varda qui nous sert un film... sur ses films, avec un titre très franchouillard : Let’s Talk About Cinema. Pourquoi se faire chier ? Elle a 40 ans de cinoche (oubliable) derrière elle, autant faire un peu de pognon avec. Cette « causette illustrée », comme elle dit, sera produite par sa fille Rosalie Varda. Ah, que la grande famille du cinéma français nous fait envie !
Dans son prochain film, Agnès Varda vous donnera des leçons de cinémahttps://t.co/sQ7XJ7qZz3
— Vanity Fair France (@VanityFairFR) 16 avril 2018
Nettement moins bien-pensante que les quiches précédentes, la reine de la mode, la Lagerfeld en personne, qui vient encore de sortir une cruauté sur les femmes :
Karl Lagerfeld en a "ras-le-bol" de #MeeToo : "Si vous ne voulez pas qu'on vous arrache votre pantalon, ne devenez pas mannequin, entrez au couvent !" https://t.co/W6QBNjYfIk
— Mona Chollet (@monachollet) 15 avril 2018
Changement de registre complet – quoique –, on passe de la mode à la came : après le succès international de la série Netflix sur Pablo Escobar, il est vrai de très haute facture, voilà le film, intitulé sobrement Escobar, avec Javier Bardem et Penelope Cruz (prononcez Pénélopécrousse). Ce coup-ci, c’est Pablo vu à travers le prisme de sa maîtresse la journaliste Virginia (rire) Vallejo. Dans 5 ans maximum, on va se taper le porno Escobar et las salopas.
Peut encore apprendre des choses sur Pablo Escobar après Narcos ? https://t.co/bQjnZY0feg
— GQ France (@GQ_France) 16 avril 2018
Marie Gilain, elle, est plus présentable que Virginia Vallejo. Après avoir joué la petite feuj manipulatrice dans le terrible film L’Appât de Bertrand Tavernier (1995), un fait divers glauque qui n’avait pas eu autant de retentissement que l’enlèvement et le meurtre d’Ilan Halimi, la revoilà dans une série « féministe » de France 2. On peut déjà annoncer un flop et un retour raté.
« Je dirais que la série est féministe, si on part du principe que le féminisme est la libération de la femme. C’est une femme qui veut s’émanciper, qui a des idées. À quarante ans, elle en a marre de faire la potiche (...) C’est féministe car c’est une femme qui veut être libre et donner la parole à d’autres femmes. »
Ouah, super.
Marie Gillain : "'Speakerine' est une série féministe" https://t.co/bTcBIIG0yd pic.twitter.com/dT7QNcGkDe
— puremedias.com (@puremedias) 16 avril 2018
Une féministe qui fait pas semblant, c’est la députée mélenchoniste Danièle Obono, qui a fait couler beaucoup d’encre depuis son élection en juin 2017. Normal, Danièle est une féministe antiraciste, elle cumule les combats moraux et fustige le fascisme des mâles blancs méchants. En revanche, on sait pas trop si on a droit d’aller la voir si on n’est pas noir. La fille cachée de Mugabe plaisante pas avec ça !
Comme chaque semaine, retrouvons-nous lors des permanences parlementaires :
➡️ Mardi de 14h à 16h à la Mairie du 18e #Paris18
➡️ Jeudi de 10h à 12h à la Mairie du 19e #Paris19Merci de bien vouloir prendre RDV à contact@deputee-obono.fr ou au 09 61 68 60 35#circo7517 pic.twitter.com/OfzZYOocvJ
— Députée Obono (@Deputee_Obono) 16 avril 2018
On reste dans la bien-pensance – impossible de faire autrement quand on zone chez les people – avec le 80e Festival de Cannes. On sait que c’est dans trois semaines mais ce qui nous a collés au mur, c’est ce tweet de Zabou Breitman. Que celle qui n’a jamais eu besoin de faire de la pub pour payer son lifting nous jette la première pierre ! Aïe !
Le week-end du 11 et 12 mai, vivez le @Festival_Cannes, accompagné par Zabou Breitman, la célèbre actrice et réalisatrice française.
Au programme : du cinéma , la célèbre Montée des Marches , et la découverte de la Croisette et de ses secrets #Cannes2018— Le Siège Renault (@LeSiegeRenault) 26 mars 2018
Ceci dit, on ne doit pas juger les people à l’aune d’une morale rigoureuse, sinon on peut plier bagage. Il faut plutôt considérer le niveau d’intelligence moyen du milieu et se garder de tout jugement péremptoire. Par exemple, Zabou à côté d’Hanouna, c’est la soupe VGE de Bocuse à côté des hot wings de KFC. Ne juge pas si tu ne veux pas être jugé !
Lundi ! Darka party ! Pas de rassrah que de la darka ! ❤❤❤❤❤
— Cyril Hanouna (@Cyrilhanouna) 15 avril 2018
Dans la même catégorie, mais en plus cultivé que mister Rassrah, Michael Youn a fait l’expérience de la chasse aux mal-pensants sur Twitter. Il a voulu, en bon supporter de foot qui connaît le milieu (il milite dans les tribunes VIP du PSG), défendre le pauvre Denis Balbir qui a parlé de « pédés » en off après un match sur M6, et qu’un technicien maison a balancé avec un sens très citoyen de la délation. Mal lui en prit !
@Twitter pic.twitter.com/VltzYJlgwO
— Michael Youn (@MichaelYoun) 15 avril 2018
Il vaut mieux brosser la pensée dominante dans le sens du poil, ça évite les blocages de carrière. C’est ce qu’a fait la lumineuse Léa Salamé-Glucksmann en canonisant le livre de Philippe Lançon, le journaliste chroniqueur littéraire survivant de la tuerie de Charlie Hebdo. Une mâchoire brisée, les collègues au sol, le son des kalach, blam blam blam, il raconte tout dans Le Lambeau. Autour du livre, c’est le silence solennel, intégral : personne n’ose moufter, critiquer. On se croirait à Yad Vashem. Le 7 janvier 2015, c’est un peu la Shoah des goyim.
C’est sans doute l’un des livres les plus importants de ces 10 dernières années. « Le Lambeau » sort la semaine prochaine chez Gallimard. Son auteur, Philippe Lancon, journaliste rescapé de l’attentat de Charlie Hebdo sera demain à 7.50 sur @franceinter
— Léa Salamé (@LeaSalame) 15 avril 2018
On se permet un petit saut en Amérique après cette tournée des popotes française. Nous voici devant les sénateurs, à la place du pauvre Mark Zuckerberg, l’homme dont il faut croire qu’il a inventé Facebook – cette machine à fliquer les gens qui remplissent eux-mêmes leur fiche – tout seul comme un grand, sans l’aide du Mossad et de la CIA ! Lot of laughing !
Mark Zuckerberg avait un... réhausseur pour répondre aux questions du Sénat américain pic.twitter.com/IanLdlZQ05
— BFMTV - Matinale (@PremiereEdition) 11 avril 2018