de John William Waterhouse (1896) (détail)
L’architecture de cette ravissante jeune naïade, venue là s’accrocher amoureusement à mon cou, avait en outre ceci de particulièrement captivant, et qui là rendait, en cela, totalement irrésistible. Délicieusement subtile et raffinée, sa beauté était en fait à la fois paradoxalement naturelle et simple, d’une part, et d’autre part superbement provocante à souhait.
En effet, elle se caractérisait par une substantialité modérée, certes, mais qui présentait une harmonie à ce point absolument aboutie, s’agissant des proportions, que son côté naturel et simple, la sublimait davantage qu’à l’exponentiel : à l’exhaustif.
Dès lors, le simple fait, qu’en gentleman que je m’efforçai d’être là, je m’étais employé à l’observer nonchalamment (« en filigrane » dirais-je), quelques secondes plutôt, pendant qu’elle se déshabillait (pour venir me rejoindre, gracieuse, à l’eau, et s’agripper à moi comme susdit), ce simple fait avait évidemment suffi à ce que je tombasse sous son charme, éperdument et à perpétuité.
Et pour cause !
Elle arborait, en cette topographie corporelle époustouflante qu’elle affichait, des appas mêlant, en latitude, des contours vertigineux, et en longitude, des sillons pareillement merveilleusement envoûtants, ceci tant à l’ubac qu’aux adrets, d’un équateur, chez elle, magnifiquement angulaire, autant à son nord affolant, superbement rebondi à l’orée pulmonaire, qu’aux sections parfaitement équilibrées, galbées et glabres, d’un sud tel que Nino Ferrer l’a décrit dans sa chanson éponyme, à savoir interminablement troublant pour les pensées d’un homme, et tout autant fantastiquement enivrant, lui aussi, ma foi.
Amen.
Et le plus extraordinaire, c’est que cette beauté naturelle se révéla, une fois mise à-nu, être mille fois plus intensément, l’apanage suprême de la stupéfaction, la parfaite illustration, l’incarnation même, oui, c’est ça, de l’expression : une beauté « à couper le souffle. »
Et en ce que ses qualités de cœur, fabuleuses, étaient en corrélation avec les contours éblouissants de son enveloppe charnelle, sa beauté intérieure, aussi, était manifestement un Everest, je dirais, en guise de conclusion, que sa magnificence en tous points m’a tellement profondément marqué, que même s’il advenait que je fusse victime d’une perte de connaissance pleine et entière, consécutivement à un accident (pas de bol !) ou à une trépanation (enculés, va !), que néanmoins, son souvenir survivrait, dans mon esprit et dans mon âme, fougueux et vivace, et pour l’éternité.
Et si, confiné en conséquence à cet encéphalogramme de rappeur, c’est sous la forme d’une écholalie qu’il s’exprimait, nostalgique mais goguenard, le bonheur infini qu’elle m’a offert, chacune des fois où nous communions de la sorte, « Ma Lulu » et moi, dans la félicité intégrale des sens, ce bonheur infini et inaltérable, résonnerait dans l’univers, et avec une force et une puissance équivalente, voire bien supérieure, au cri que tout mon corps semblait hurler alors, partout sur la planète, tandis que nous voguions, sur cet océan d’extase, à la proue d’un navire qui est donc, lui, je l’affirme, véritablement insubmersible : « Je suis le Roi du Monde ! »
N’en déplaise à Léonardo Di Caprio, dans Titanic.
Et toc !
Et moi, Monsieur, derechef, ce n’est pas du cinéma !
directeur adjoint de la publication d’E&R