Après l’immense désaveu des régionales, l’actuel gouvernement archi minoritaire, qui représente 11% des inscrits, annonce à cor et à cri qu’il ira jusqu’au bout pour casser les régimes de retraites du public et du privé : « le dossier des retraites est prioritaire, nous irons jusqu’au bout de la réforme ». Dixit le ministre Woerth.
Pour le gouvernement du Fouquet’s, obéissant aux directives de l’Union européenne, il faut impérativement :
d’une part, aligner les pensions de retraite des 5 millions de fonctionnaires avec celles du privé .
d’autre part, repousser l’âge légal du départ à la retraite des 20 millions de salariés du privé .
Le 15 avril sera publié le rapport du Conseil d’orientation des retraites, ensuite le gouvernement prétend faire connaître son projet de loi qui changera :
la durée de cotisation,
le régime général,
les régimes particuliers,
les régimes spéciaux,
et plus grave encore trafiquera avec le Code des Pensions civiles et militaires .
L’enjeu est fondamental.
Pourquoi ?
Parce que pour mener à bien sa réforme il sera nécessaire :
1° D’en finir avec le financement de la sécurité sociale par le salaire différé, c’est-à-dire porter un coup mortel à la sécurité sociale elle-même ;
2°) De démanteler le Code des Pensions civiles et militaires des fonctionnaires qui sont jusqu’à présent inscrites au Grand Livre de la Dette de l’Etat, ce qui constituera un acte sans précédent.
C’est véritablement un basculement de société qu’ils préparent. Qui fait toute la différence par exemple entre la France et Les USA, où règne sans partage les fonds de pension et les assurances privés.
Pour réussir cette destruction programmée, les représentants du gouvernement n’ont de cesse de s’adresser aux partis de gauche pour leur demander « quelles sont vos propositions pour la reforme des retraites ».
Or, répondre c’est déjà capituler .
Pourquoi ?
Parce que les raisons véritables de cette « réforme » des retraites sont :
faire rembourser par les salariés les milliards et les milliards d’euros déversés dans les coffres des banquiers-spéculateurs faillis
offrir à ces mêmes capitalistes et spéculateurs la manne financière que représente les cotisations sociales qui échappent pour le moment aux marchés financiers : un pactole de 500 milliards d’Euros !
assouvir l’appétits insatiable des « marchés » soit des fonds spéculatifs, principalement nord-américains .
Le Monde du 20 mars l’exprime sans fard quand il écrit : la notation « de la France par les agences de notation financière ne doit pas être dégradée. “La France perdra toute influence si elle perd sa note AAA (appréciant la bonne solvabilité d’un pays), c’est pour cela que la réforme des retraites sera de grande ampleur . "
Or, qui l’eût cru, interviewant Manuel Valls, Le Monde s’étonne que, sur les retraites, les dirigeants du PS semblent vouloir « aider » un « président de la République très impopulaire ».
Quand au PCF, Parti de Gauche et NPA, tous répondent "présent" au gouvernement, car tous s’accordent sur la nécessité d’une réforme, tous sont acquis au principe d’un grand débat national.
Au nom d’un prétendu intérêt général sans doute !
« C’est par le consensus que nous sauverons notre système des retraites », déclare le ministre Woerth qui ne s’y trompe pas.
Qu’est ce que "Sauver le régime de retraites " pour monsieur Woerth ? Relire l’article depuis le début.
Félix Niesche