Le Premier ministre britannique Boris Johnson a perdu quatre collaborateurs d’importance dans la foulée du scandale des fêtes à Downing Street lors du confinement. Des départs qui affaiblissent encore davantage sa position.
En conséquence du PartyGate, Boris Johnson a vu la démission de quatre de ses proches. Interviewé sur RT France, le spécialiste des institutions européennes, François Poulet-Mathis, estime que « l’étau se resserre autour de Boris Johnson » mais que celui-ci « n’a pas encore déclaré son dernier mot ». Selon le journaliste, Boris Johnson bénéficie encore de plusieurs « appuis », particulièrement chez les jeunes députés du Parti conservateur.
Downing Street a annoncé dans un communiqué publié dans la soirée du 3 février avoir accepté les démissions de Martin Reynolds, le secrétaire en chef de Boris Johnson qui avait envoyé un e-mail à une centaine de personnes pour les inviter à un pot en mai 2020, ainsi que celle de son chef de cabinet Dan Rosenfield, un an après son arrivée.
Le Premier ministre les a remerciés pour leur « importante contribution au gouvernement », notamment leur travail sur la pandémie et la reprise économique, a déclaré un porte-parole dans un communiqué. « Ils resteront en place jusqu’à ce que leurs successeurs soient désignés », a-t-il ajouté.
L’annonce de ces départs avait été précédée dans la journée par ceux de Munira Mirza, responsable des politiques à Downing Street, et du chef de la communication Jack Doyle, qui aurait participé à une des fêtes incriminées.
Des accusations contre le chef de l’opposition qui font polémique
Munira Mirza a reproché à Boris Johnson d’avoir lancé une accusation « trompeuse » contre le chef de l’opposition lorsqu’il se défendait au Parlement après la publication d’un rapport interne accablant sur ces rencontres à Downing Street. Le Premier ministre avait alors accusé le chef du Parti travailliste Keir Starmer d’avoir permis au pédocriminel Jimmy Savile, ex-star de la BBC décédée en 2011, d’échapper à la justice quand il dirigeait le parquet britannique.
Le recours à cette accusation très répandue dans les milieux complotistes a provoqué un tollé. Keir Starmer a lui-même accusé Boris Johnson de répéter « les théories du complot de fascistes pour marquer des points politiques pour pas cher ». « Il n’y avait aucune base raisonnable ou juste à cette assertion », a écrit Munira Mirza, responsable des politiques à Downing Street, dans sa lettre de démission publiée sur le site du magazine The Spectator. Il s’agissait d’une « référence partisane et déplacée à une affaire épouvantable d’abus sexuels sur des enfants », a-t-elle déclaré. Malgré son appel en ce sens, « vous n’avez pas présenté d’excuses pour l’impression trompeuse que vous avez donnée », a-t-elle poursuivi.
Ancienne membre du défunt Parti communiste révolutionnaire, Munira Mirza a travaillé avec Boris Johnson quand il était maire de Londres entre 2008 et 2016. Downing Street a confirmé son départ, de même que celui du directeur de la communication Jack Doyle. Selon le Daily Mail, il a dit à ses équipes qu’il avait toujours été dans son intention de partir deux ans après son arrivée à Downing Street en 2020, et que sa vie familiale avait fortement souffert de ce scandale ces dernières semaines.
Downing Steet a souligné la « gratitude » de Boris Johnson à ces deux anciens conseillers pour leur « contribution au gouvernement ».