Lounès Darbois réagit au reportage du média zemmourien Livre noir
intitulé Molenbeek, au cœur de « Bruxelles-Khalifat » !
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Molenbeek, la femme et Tintin
Un article de Lounès Darbois en exclusivité pour le site E&R
Chers camarades,
Molenbeek se trouve à dix minutes du lieu d’où je vous écris, et comme vous aimez être entretenus de choses vécues et non d’idées générales, je me sens très fondé à vous adresser les lignes suivantes.
Ce nom barbare de ville, connu en France de triste mémoire, mais de réputation seulement, résonne à vos oreilles comme un avertissement ; pourtant il est facile et sans risque de se rendre en ces lieux pour y boire un café ou y acheter des fruits, c’est promis. Vous me direz « oh ! dis-donc, c’est facile pour toi, tu es un mâle et tu fais couleur locale, au point que, lorsqu’un schlag t’interpelle pour demander une cigarette, il le fait en arabe (Smahni khouya t’as pas zarma une doulhan ?) ». Écoutez, tout d’abord j’ignore de quoi vous parlez (ceci s’adresse au demandeur de cigarette), et puis vous pouvez être certains que les hommes comme vous, chers camarades, les hommes « force tranquille », ne risquent rien à Molenbeek. Il en va peut-être autrement de certaines filles ; vaste sujet qui exigerait un exposé sur le vêtement européen féminin classique, une dissertation sur la nature et la fonction de la jupe longue, un recours au concept de « modélisme anatomique » chez le styliste Pierre Fournier (Anatomica).
Bruxelles est divisée non en arrondissements mais en communes. Molenbeek est l’une de ces communes, équivalente à peu près au XVIIIe arrondissement parisien. Vous trouvez aussi par exemple Ixelles et Uccle, communes bourgeoises équivalentes aux XVIe et XVIIe arrondissements, puis la commune historique de Bruxelles-1000 équivalente aux huit premiers arrondissements de la capitale française, puis Anderlecht la commune populaire de l’ouest, équivalente au XXe arrondissement, etc.
S’il est légitime de critiquer le mode de vie dominant à Molenbeek, il faudra un jour aussi pointer du doigt le train de vie des fonctionnaires de la Commission européenne. Ces petits marquis répandus dans les communes bourgeoises touchent entre 3 000 et 9 000 euros net pris sur les impôts des travailleurs productifs européens, alors qu’eux mêmes, ces fonctionnaires, ne paient pas d’impôt, au nom d’un statut d’exception.
Allons bon, voici que la Villeneuve de Grenoble est évoquée aussi dans le reportage ! C’était chez moi, fut un temps...
Molenbeek, bon sujet. Ces journalistes du reportage sont sûrement de bonne volonté, et ils sont bien aimables de célébrer comme ils le méritent les livres édités chez Kontre Kulture (à 19:48). Mais ces journalistes filment le Molenbeek d’aujourd’hui avec une grille d’analyse caduque de 25 ans, celle du choc de civilisations. Déjà, dans Plateforme (2001), Houellebecq laissait entendre que ni l’Occident ni la Mosquée ne sortiraient vainqueurs du combat pour les femmes, vrai motif secret de ce choc, mais que le Marché, vaste système digestif sous-estimé, en serait le grand gagnant, puisqu’il en était l’initiateur. Ainsi des réflexions de Clouscard sur la vraie nature de la Bête ; ainsi d’une lecture éclairée d’un des plus anciens mythes européens, Tristan et Iseut .
- Les droitards de Livre noir nous la jouent "Regardez, des livres de Youssef Hindi, préfacés par Alain Soral ! L’islamo-nazisme est à nos portes !"
Molenbeek, bon sujet, mais évoqué ici sous l’angle religieux. Pourquoi s’envoler si haut ? Restons concrets. Le vrai choc à Molenbeek, à Grenoble et ailleurs, est un choc esthétique quant aux fruits concrets, visibles, portés par l’immigration de masse. Bruxelles, qui était une ravissante cité du nord comparable à Arras, avec ses façades Renaissance à pignons, ses pavés, ses bas-reliefs Art nouveau, a tourné au dépotoir : portes cochères rafistolées de plastique, immeubles jamais retouchés depuis 50 ans et dont les escaliers croulent, quartiers en transition vers le bidonville, façades striées de branchements électriques provisoires qui sortent par une fenêtre et courent jusqu’au toit, etc. Des communes entières, sur des kilomètres, bâties pour le permanent, exhalent le provisoire, en attendant le sauve-qui-peut, et ce que l’on peut reprocher à l’immigration de masse est similaire à ce que l’on peut reprocher aux boomers : avoir occupé des lieux sans les habiter vraiment, d’avoir profité d’un bel héritage et d’une belle ville sans que les générations futures ne puissent plus en tirer profit. « Après moi le déluge » est la devise officieuse des différentes catégories du profit nomade soudain réconciliées. Lorsqu’une ville ouverte peut appartenir à tout le monde, bientôt elle n’appartient plus à personne, et c’est ce que veut le Système : un monde de locataires coupés de l’espace et du temps, préoccupés du seul bilan comptable.
Le « droit des femmes »
Oh ! certes, on pourra bien rétorquer que ce sont là les élucubrations d’un de ces Maghrébins d’E&R qui défend son pré carré, ce genre de choses, et ce serait justice... mais loin d’être exact ! Passons. Savez-vous, contre toute attente, que les femmes, à Molenbeek, à Grenoble et ailleurs, trouvent largement leur compte à ce mode de vie ; qu’au plan de l’intérêt égoïste, il est cent fois plus avantageux pour elles de vivre ainsi plutôt que dans le culte ricanant de l’efficacité économique, de la carrière et du « savoir se vendre », qu’elles ne sont, à bien y regarder, ni opprimées ni cloîtrées, qu’elles divorcent au premier ennui et perçoivent les biens et la pension ; que mariées elles font dans la plupart des cas la loi contre l’homme, qu’elles ont la préséance en matière d’éducation des enfants, qu’elles s’enrichissent pendant que l’homme charbonne comme un forçat, ne fait que payer des factures et aller chercher sa voiture à la fourrière, va le dimanche boire le thé chez la belle-mère l’épée dans les reins, et qu’il est, lui, le grand oublié de toutes ces salades ?
Le « droit des femmes », donc... Que veulent donc tous nos amis vingtenaires deunomilieux qui ont appris quoi penser du beau sexe pour moitié dans les livres de Zemmour, et pour moitié dans les vidéos YouTube de conseil en relation ? Quand tout sur cette matière se trouve dans L’Art d’aimer et Sociologie du dragueur ? Ah ! si nous avions pu connaître ces deux trésors à 16 ans, quels récifs n’aurions-nous pas évités ! Oui, pardon, que veulent donc nos amis gynolâtres ? Dans quel genre de rue veulent-ils circuler ? Dans la rue du Droit de la Femme où le Gouère-Babtou réduit par ses vices à la condition de yen-cli baisse la tête et où la Gwendo convoitée la relève pour faire jouer la concurrence ? Ou dans l’autre rue, la rue des Bonshommes, celle où le Nasara, le frère blanc, est respecté pour sa droiture et où la Belge, la Française sa compagne, vêtue avec modestie, est respectée pour sa pudeur... Tout au bout du droit soi-disant occidental et inaliénable à s’habiller en p*, vous trouverez le métissage industriel par la Blanche-à-Black, la stérilité, la honte et le chaos. Se battre pour cela ? À vous de voir. C’est votre intérêt à vous, têtes de linottes, que les filles, vos sœurs, soient des dames et non des p* ; or ceci passe par la modestie du vêtement et du comportement, deux fruits de la vraie tradition européenne, belge, française, universelle.
Chers vigilants protecteurs de la femme, permettez une question. Quelle est la façon féminine et digne de s’habiller ? Acceptez un élément de réponse. Oh, certainement qu’il existe des critères objectifs en la matière ; à vrai dire, il y en a un seul, et le voici : c’est la manière de s’habiller qu’auraient notre mère, notre sœur, notre compagne, notre fille, pour sortir seule, et qui ne nous causerait nulle honte. Trêve d’hypocrisie. Aucun homme sensé, quelle que soit sa race et sa religion n’accepte que les femmes qui lui sont le plus proches s’affichent en public vêtues comme des tapins. Toutefois, il est piquant de constater que ce même homme sourcilleux devient soudain tout à fait libéral et ricaneur lorsqu’il doit juger un autre homme soupçonné de restreindre la liberté de sa femme/sœur/fille. Voilà soudain notre homme sensé qui devient beaucoup plus détendu, soulagé d’avoir trouvé plus anxieux que lui sur le sujet. Rivalité mimétique des mâles qui croient chacun tirer leur épingle du jeu... pour leur malheur à tous ! En matière de femmes on est toujours le taliban d’un autre homme, et le laxiste d’un troisième.
Qu’est-ce qu’un vêtement provocant ? C’est ici qu’apparaissent une multitude de degrés, de nuances, de conceptions possibles selon la culture, la religion et l’origine ethnique. Et du niqab oriental à la nudité Wandervogel, défilent mille échelons possibles. La pression religieuse, la conscience plus ou moins aiguë selon les peuples, du péché originel qui révéla à Adam qu’il était nu, a probablement insufflé différentes acceptions de la pudeur. Il semble que les peuples clairs, aux physiques pré-adamiques, vivent encore dans une relative innocence, tandis que les peuples marrons au sens large sont d’autant plus soucieux de pudeur que la vue d’une paire de chevilles les fait capoter. Chaque point de vue se défend, mais les ennuis commencent lorsque des points de vue hétérogènes vivent soudain en promiscuité physique.
Un proverbe dit que l’on peut connaître un homme à la manière qu’a sa femme de s’habiller. Raisonnement grinçant, agaçant, abrupt, mais qui en une phrase dit ses quatre vérités à notre époque toute de compromissions, remplie qu’elle est des paroles cajoleuses des forceurs et des flatteries des dalleux en chien de cul. La chanson Femmes, je vous aime pèse bien lourd son quintal d’intentions lourdingues. Voici de la vraie goujaterie pour qui a un minimum de finesse, voici des flatteries autrement plus outrancières, nous est avis, que notre proverbe oriental. Distants du laxisme comme du talibanisme, où sont les hommes ni forceurs ni dalleux, qui oseront la troisième voie, celle de la longue tradition ?
Que veulent donc nos amis vingtenaires deunomilieux avec le sempiternel débat sous arbitrage hanounesque sur le-droit-de-la-femme, femme qu’eux ne sont pas et qui ne leur a rien demandé ? S’ils veulent bien déchirer leurs journaux et n’en garder que les pages « faits divers », ces précieux comptes-rendus vérifiables, vrais thermomètres de société, ils verront que 90 % des faits divers violents adviennent parce qu’un homme s’est impliqué dans une échauffourée entre un autre homme et une femme. Ci-gît la clef de tant et tant de bagarres au sang et probablement de guerres, car les hommes se passent toutes leurs blagues de potache les uns aux autres, mais deviennent fous lorsqu’une femme entre eux devient un enjeu à protéger ou à conquérir. Et certaines femmes le savent et en jouent allègrement, d’où notre connerie, et nos malheurs. Où sont-elles, celles qui rendront, par la noble vertu de Prudence, l’honneur tombé de tous ces morfals ?
Encore une chose sur nos amis vingtenaires deunomilieux. N’est-il pas cent fois prouvé que les chevaliers-cucks, les baratineurs par ouï-dire sur le-droit-de-la-femme se retrouvent, hélas, à force de mordre sur leur chique, en train de flanquer un jour une tarte à leur propre compagne ? L’homme tue et la femme rend fou, dit l’adage. N’y a-t-il pas un paradoxe vu et revu dans les scandales metoo qui voient les plus ardents défenseurs du droit-de-la-femme s’avérer être des distributeurs de mains au cul, et parfois des pointeurs ? Ainsi des affaires de mœurs chez les jeunes MJS, ainsi de Richard B, de Frédéric H, de Weinstein, de Ben-Cinéma et de tous ses fils spirituels, les Ben-Ben-Cinéma, hommes de la parole jamais payée, de la dissertation par ouï-dire. Les grands idéaux en phrase ne nous disent rien qui vaille : nous ne croirons qu’à l’exemple et au parcours de l’homme incarné (seul CV authentique), plus jamais à la doctrine ni à la lettre anonyme.
Le débat sur le « droit des femmes » est le tombeau des civilisations. Les auteurs satiriques anciens, comme Aristophane au Ve siècle avant J-C, ou comme Juvénal au IIe siècle de notre ère, ont suffisamment témoigné à ce sujet. Ce thème passionne, on le sait, les démagogues, les penseurs par ouï-dire, jamais avares de plaidoiries en faveur des grands principes féministes, et pourtant, à bien examiner leurs vies, souvent coupables d’avoir, un jour ou l’autre, tarté leur compagne. Ils se rattrapent en paroles de leurs manquements en actes, quand l’élégance vraie suppose le contraire exact. D’ailleurs, l’expérience montre que les hommes les plus misogynes en paroles publiques à l’endroit des femmes sont les compagnons les mieux élevés, les plus prévenants, les amants les plus assidus en privé. Qui aime bien châtie bien.
Tintin fout la merde
Ce monsieur Del Valle ne nous inspire rien qui vaille. L’œuvre des réseaux Del Valle-Goldnadel-Monbrial peut rappeler ces officiers qui guerroient depuis quelque embrasure, par carte d’état-major interposée, par drones et par caméra thermique télécommandée.
Adolescent à Grenoble, j’ai passé mes premières permissions de minuit avec les potes place du Tribunal (du Trib’), sous la statue de Bayard. Cet homme était un chevalier français de tout premier plan et il serait tragique que de braves jeunes gars en quête de Nouvelles Chevaleries (Montherlant, 1941) finissent empêtrés dans les mirages, dans les toiles des réseaux pilotés par des administrations étrangères, comme dans Le Montage (Volkoff, 1982). Vive le lyrisme français, nous admirons absolument les Villon, les Chénier, les Péguy, c’est une chose acquise. Mais prudence envers l’aveuglement lyrique lorsqu’il désigne des mirages, car il serait malencontreux de confondre Renaud Camus en son château avec le chevalier Bayard, ou de prendre la chevelure de Goldnadel pour la crinière du Lion de Juda (Apocalypse 5:5). Il nous semble plutôt que nombre de ces mirages excitent tantôt les uns, appellent tantôt les autres, et qu’ils sont personnifiés en une figure bruxelloise connue, celle de Tintin, précisément Tintin fout la merde.
À relire :
Alexandre del Valle, de l’antiaméricanisme au sionisme « panoccidental »
Personnage complexe, détesté par beaucoup, adulé par d’autres, tantôt boycotté tantôt médiatique, politisé, mais jamais politique, journaliste mais pas vraiment, chercheur et presque universitaire, mais tricardisé de l’Université, Del Valle, géopoliticien polémiste et essayiste franco-italien, né à Marseille en 1969, est déconcertant car on peut difficilement le ranger dans une case.
Le Monde a d’ailleurs dit de lui dans un article incendiaire (2002) écrit par Xavier Ternisien qu’il était « surgi de nulle part »... Il a été successivement chroniqueur à la Nouvelle Liberté (Marseille), La Une , Le figaro Magazine, Le Figaro, Spectacle du Monde, Israël Magazine, au Libéral (Italie) et même animateur de l’émission Cosmopolite à TFJ, l’ancienne chaîne du Câble juive qui a disparu. Aujourd’hui chroniqueur à France Soir, il continue de produire des analyses provocatrices et de publier des ouvrages sur le monde arabe, la Turquie, l’islamisme et les « Rouges Bruns Verts », sa théorie quasi « panoccidentaliste » qui l’a fait détester par l’extrême gauche et l’extrême droite, théorie selon laquelle il y aurait aujourd’hui une « alliance » (complot ?) ou une « convergence » des révolutionnaires et totalitaires anti-occidentaux, anti-libéraux, anti-chrétiens et antisionistes : les rouges communistes, les Bruns nazi-fascistes et les verts islamistes et No Global.. Une théorie chère également à ses seuls soutiens au CNRS, Jaques Tarnero, et Pierre André Taguieff. Pour le reste, il est désavoué par les académiciens et les Universitaires qui lui reprochent de faire plus de recherches orientées à la think tank que de vraies recherches scientifiques universitaires.
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Homme paradoxal, décrit par son ancien professeur d’Aix André Martel comme « instable », « incontrôlable », et « capable de toutes les métamorphoses » ; Del valle réussit le tour de passe-passe d’être le chouchou de gaullistes hyper pro-serbes de la droite de la droite,comme Gabriel Kaspereit qui le promeut dans des meetings de la Mairie du IXème ou Alain Griotteray, proche du Club de l’Horloge et ex-maire de Charenton obsédé de l’immigration, tout en adhérant au même moment, soi-disant « par amour de la géopolitique qui n’a pas de frontières idéologiques », au Club Démocraties de son étrange ami « général Rouge », un club rempli de Barbouzes à la Hernu dont Del Valle est d’ailleurs proche du Fils, Patrice, et d’agents de renseignement ou surtout de franc-maçons transversaux.
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À la fois partout et nulle part, fidèle en idées mais pas du tout en partis politiques, Alexandre del Valle rencontre son alter ego un peu avant, au RPR, cette fois-ci, dans les cercles pasqualiens pro-serbes, avec Marie France Garaud : l’opportuniste Rachid Kaci, qui préface l’ouvrage best-seller de Del Valle, Le totalitarisme islamiste à l’assaut des démocraties (tout un programme géopolitique paranoïde !!! mais bourré d’infos des RG, car Del Valle travaille encore au SGDN et reçoit des infos des RG, notamment de la DCRG et de la DRM avec qui le SGDN est en liens d’études). C’est à ce moment que Del Valle se lie aussi d’amitié avec son second parrain spirituel après Gallois : Alain Griotteray, puis avec l’avocat ultra-sioniste Gilles William Goldnadel, et Éric Zemmour, récemment condamné, qui le consacrera en lui accordant une page « portrait » au Figaro au moment des attentats du 11 Septembre lorsque Del Valle l’ancien pro-serbe anti-américain devient subitement pro-américain. À ce moment, en septembre 2001, l’ancien Del Valle pestiféré pro-serbe et anti-américain apparaît sur tous les écrans de télévision pour avoir été un des premiers avec son autre ami Rolland Jacquart, également droitiste, à mettre une photo de Ben Laden sur la couverture de son livre Guerre contre l’Europe.
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Marié à une juive comme le révélent le GUD, la Nouvelle droite, les revues cathos intégristes comme Monde Et Vie, puis Radio courtoisie, ceux qui l’ont invité à dédicacer ses livres à son arrivée à Paris après l’avoir connu à Science Po Aix et à Marseille, le haïront et se sentent trompés pas celui qui a toujours maintenu une ambiguité profonde sur ses croyances réelles et ses orientations depuis qu’il a cessé d’être un catholique traditionnaliste, lui qui ne l’était pas dans son enfance aux Villages d’Enfants à la DASS et à Marseille mais qui s’était « converti » au catholicisme au contact de L’Opus Dei à Aix en Provence pendant ses études de Science Po en 1991, au retour d’une mission au Liban avec l’Odre de Malte qui lui avait accordé une bourse de voyage. Se disant toujours « judéo-chrétien » mais quittant la pratique catholique, Alexandre Del Valle perd son lectorat souverainiste, chevènementiste, villiériste et d’extrême droite, pour ne rester proche que de ses lecteurs anti-islamistes, pro-Serbes, et défenseurs d’Israël et de la communauté juive, qu’il sillonne en héros avec Pierre André Taguieff. L’Alexandre Del Valle nouveau devient alors un conférencier vedette de la franc-maçonnerie juive, le Bnaï Brith, originaire des États-Unis, et de nombre d’organisations sionistes françaises de droite ou sans complexe comme l’Union des Patrons juifs de France (UPJF), où il côtoie un autre néo-conservateur ex-souverainiste et ultra-droite Claude Goasguen, le KKL, l’Union sioniste, Radio J, le Cercle Ben Gourion, etc. parmi les cathos intégristes ou traditionnalistes qui l’ont jadis promu et aimé, seuls ses amis de L’Opus Dei, les plus atlantistes, lui demeurent fidèles et le défendent encore. Mais ils craignent que son coming out dans la communauté juive et son mariage avec Monica Altmann, juive de Buenos Aires, ne lui donne envie de se convertir ou reconvertir au judaïsme ou d’évoluer vers la maçonnerie.
C’est en tout cas ce que le très informé Emmanuel Ratier, qui a rencontré Alexandre del Valle avec Alain Griotteray dans des colloques du Club de l’Horloge, à Aix et à Paris, avec les Ultra-libéraux horlogers Garello et Mattei, explique dans une dizaine de numéros très documentés de la lettre confidentielle Faits & Documents .
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Procédurier et soutenu par des avocats guerriers et bénévoles de la communauté juive, Del Valle gagnera des procès et procédures de refus d’insertion de droits de réponse face au Monde, à Marianne, Libération, et surtout le MRAP, condamné de l’avoir diffamé (2008) en l’accusant d’islamophobie, mais il perdra un procès phare face à l’organisation islamiste À votre Service, qui l’accuse de l’avoir diffamé dans Le Totalitarisme islamiste en l’accusant d’être proche du FIS algérien, puis contre la Mosquée de la Rue Jean Pierre Tingaud, qui gagnera contre Le Figaro Magazine, Aziz Zemouri et lui pour un article sur l’islamisation de la France (2000), et surtout contre Ras l’Front , qu’il attaque pour diffamation, mais ne parvient pas à faire condamner car le tribunal donne l’excuse de « bonne foi » à Ras l’Front, défendu notamment par le chercheur Jean Yves Camus, qui dira plus tard que Del Valle fréquentait des milieux « incompatibles entre eux ». Depuis, Del Valle continue de traîner en justice tous ceux qui l’incriminent tel un Don Quichotte se battant contre des Moulins à vent...
Adepte et connaisseur des thèses scandales du choc des civilisations de Samuel Huntington, Del Valle se dit l’inventeur du concept de « Panoccident » qui vise à dépasser la « Paneurope », afin de rassembler tous les peuples « judéo-chrétiens ». Un terme qui déplait aux laïques de tous bords, y compris ses anciens amis de Marianne, maçons, chevènementistes ou gaullistes, qui le voient aujourd’hui comme un « néo-cons » huntingtonien.