Dans Le Parisien du 11 juillet, Gérald Darmanin [le ministre du Budget] indique avoir « demandé au ministère de la Défense de tenir le budget qui a été voté en 2017 par le Parlement, ce qui entraîne une réduction des dépenses de 850 millions d’euros. (…) Le budget ne diminue pas, mais l’enveloppe votée devra être respectée ». La clé de ce discours se trouve à la fin : « Il faudra assurer le financement des opérations extérieures en trouvant des économies ailleurs ».
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Concrètement, le budget de la Défense de l’année 2017 intègre 450 millions d’euros pour les Opex. Or en 2017, alors que cinq mois et demi restent à courir, ces budgets sont déjà engloutis puisqu’il faudra au total entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros pour financer ces opérations. Différence : 850 millions d’euros. Précisément la somme que le ministre du Budget veut faire payer à sa collègue Florence Parly.
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L’affaire est si sérieuse qu’Emmanuel Macron alors candidat s’était précisément et explicitement exprimé sur le sujet en annonçant, le 18 mars 2017, une augmentation du budget militaire :
« Ce budget atteindra, hors pensions et hors surcoûts Opex, plus de cinquante milliards d’euros en 2025, contre trente-deux en 2017. Mais je juge que cet effort est indispensable, mieux, qu’il est urgent. Nous ne pouvons pas attendre, en raison de l’environnement que j’ai décrit et des besoins de nos armées. Le renouvellement des forces de dissuasion, la modernisation des moyens militaires conventionnels, le comblement de certains déficits criants dans nos capacités rendent absolument indispensable cet effort. »
Contrairement à ce que semblent penser les fonctionnaires de Bercy, les armées ne sont pas une vache à traire. Les Opex en cours sont conduites dans des conditions souvent très difficiles, les moyens engagés étant supérieurs d’un tiers aux capacités françaises prévues dans le « contrat opérationnel » des forces françaises. Les équipements sont en surchauffe, et les hommes aussi.