Les soldats obéissent, et risquent leur vie pour la Nation, on a souvent tendance à l’oublier. Le problème, c’est qu’ils obéissent à des politiques, qui ne vont pas forcément dans le sens des intérêts de la Nation. Et les soldats, comme tous les Français, n’y peuvent rien.
D’ailleurs, même l’Assemblée nationale est impuissante en cas de conflit, ou de déclenchement de conflit. La Chambre enregistre, et ferme sa gueule. C’est le président, flanqué de son ministre de la Défense, qui lui s’appuie sur l’état-major, qui décident.
On dit que Hollande a été sous l’influence du général Puga (aujourd’hui remplacé par l’amiral Rogel) pendant son quinquennat, un Puga qui a pu passer ce qu’il a voulu, ou presque. Parce que la France ne décide plus toute seule de ses guerres.
Le soldat, lui, va où on lui dit d’aller. Avec les moyens qu’on lui donne. En Afghanistan, l’embuscade d’Uzbin, qui a coûté la vie à 10 soldats français (et 21 blessés) en 2008, a servi de détonateur de prise de conscience : de la soumission indéfendable aux intérêts américains, ainsi que du manque d’équipement de l’Armée de Terre. Une guerre inutile et sanglante, malgré les dénégations du piètre ministre de la Défense de l’époque, Hervé Morin.
Une décennie plus tard, la France n’a théoriquement plus de forces spéciales en Afghanistan, mais le centre des opérations s’est déplacé en Afrique, dans la bande du Sahel. Où la France est bien seule pour faire face à la déstabilisation islamiste, que ce soit au Mali ou au Niger. Avec une situation tendue à l’Intérieur, des attentats aussi étranges que meurtriers, un état d’urgence continu depuis le 14 novembre 2015 qui permet toutes les « libertés » politiques, et une multiplication des conflits (Mali, Niger, Syrie, Irak), le soldat français est sur-utilisé. Toute la chaîne militaire est à flux tendus. Et l’augmentation annoncée du budget de la Défense ne peut pas tout : elle n’améliore pas directement et le moral et le physique du soldat.
Ainsi s’exprimait le socialiste Paul Quilès – ancien ministre de la Défense de François Mitterrand de 1985 à 1986 – le 9 janvier 2017 dans La Croix :
« Le constat est connu : nos armées sont aux limites de leurs capacités. Les personnels, les matériels sont épuisés par de nombreuses opérations sur des théâtres aussi divers que le territoire national, le Moyen-Orient ou l’Afrique, pour ne citer que les principaux. La vétusté des matériels et l’insuffisance des moyens attribués au “maintien en condition opérationnelle” entraînent un grave sous-équipement et un sous-entraînement des forces conventionnelles dédiées à ces opérations, exposant parfois de façon tragique la vie de nos soldats. »
[...]
Il faudra aussi réaliser que, même avec un budget augmenté significativement, notre pays ne pourra pas maintenir ou obtenir une panoplie complète de systèmes d’armes lui permettant de faire face à l’ensemble des menaces. La réponse à cette nouvelle complexité stratégique et technologique passe par une coopération européenne d’abord capacitaire, mais aussi politique. Il est temps de donner un contenu à cette Europe de la défense, espérée depuis de longues années et qui va devenir plus indispensable encore avec le Brexit et les intentions du nouveau président américain à l’égard de l’Europe.
Au moins, les soldats ont touché un nouveau fusil. Dont voici la bande-annonce. Eh oui, tout s’américanise, même la communication de l’Armée française.
Un reportage sur les démineurs français en action :
Il y a 5 ans, le 11 mars 2012, commençait la sombre affaire Merah, avec le meurtre de trois soldats français...
Il y a 5 ans, le #11mars2012, tombait la première victime de Mohammed Merah. Hommage aux victimes & soutien aux familles. #Terrorisme #Merah pic.twitter.com/6m3UvMyHI1
— Christophe Robin (@XopheRobin) 11 mars 2017