Le fait que nous entrions de manière rapide dans une réalité autoritaire n’est pas un fait nouveau : il est impossible de ne pas identifier les institutions au centre de cette malheureuse transition. Chaque jour, telle ou telle organisation juive vante ses succès face à nos valeurs occidentales les plus précieuses : la liberté politique et la tolérance intellectuelle.
En ce moment, il semble que faire taire les voix noires authentiques soit le principal objectif des sionistes. Ce matin, nous avons appris que les voix noires ne comptaient pas le moins du monde. Capitulant totalement face au lobby sioniste français du CRIF, Google a supprimé la chaîne YouTube du grand comédien noir français Dieudonné. Le CRIF a tweeté :
Il y a un mois, le Crif portait à nouveau plainte contre Dieudonné après la diffusion de vidéos antisémites. Hier, sa chaîne @YouTube a été clôturée.
Le Crif salue cette décision et encourage les autres plateformes à prendre leurs responsabilités et à fermer tous ses comptes.— CRIF (@Le_CRIF) June 30, 2020
À la fin du XVIIIe siècle, l’homme d’État et philosophe anglo-irlandais Edmund Burke a réalisé que « tout ce qui est nécessaire pour que le mal réussisse, c’est que les hommes de bien ne fassent rien ». Je suppose qu’en 2020, pour que le mal l’emporte, il suffit qu’une société Internet se mue en un auxiliaire de Sion.
Ni Dieudonné ni personne d’autre n’a besoin de mon certificat d’authenticité « casher », même si je ne doute pas que l’artiste français soit un antiraciste exemplaire. Ce que je veux dire, c’est que si Sion ne veut pas que vous écoutiez quelqu’un, le mieux que vous puissiez faire c’est d’aller à l’encontre de ses souhaits. Dieudonné, l’humoriste le plus populaire de France, est un homme noir brillant. Il a eu le courage de se lever et de déclarer qu’il en avait assez de l’endoctrinement de l’Holocauste. Ce dont il veut parler, c’est de l’holocauste de son peuple, d’un siècle entier de discriminations et d’abus racistes. En seulement quelques heures, Dieudonné a été pris pour cible par des organisations juives françaises et a été décrit comme un raciste et un antisémite.
J’ai hâte de voir ce que Black Lives Matter va faire en faveur d’une des voix noires les plus authentiques et les plus profondes d’Europe. Juste une idée, peut-être qu’au lieu d’abattre des statues de bronze, BLM devrait envisager d’appeler chaque artiste noir à fermer ses chaînes YouTube jusqu’à ce que Google reprenne un peu ses esprits. Ce serait une belle tentative pour mettre en pratique le Black Power, mais comme vous pouvez l’imaginer, ce n’est pas demain la veille.
Malheureusement, la destruction sioniste du peu qui reste de l’esprit occidental est devenue un spectacle quotidien. Hier, nous avons vu la presse juive jubiler à propos de la déprogrammation de la diffusion en direct d’un discours de Louis Farrakhan par la Fox Soul – une nouvelle chaîne de la Fox destinée aux Afro-Américains. Le Jewish Algemeiner a eu la gentillesse de révéler que c’était le centre Simon Wiesenthal qui était à l’origine de la suppression de l’émission.
Les organisations sionistes ne marchent jamais seules. Elles sont efficaces pour repérer l’étrange Shabbat Goy qui est prêt à offrir sa « crédibilité » à la « cause ». Cette fois-ci, il s’agit du journaliste de CNN Jake Tapper qui a tweeté : « Farrakhan est un vil misogyne antisémite anti-LGBTQ. Pourquoi une chaîne de la Fox diffuse-t-elle sa propagande ? »
Comme nous le savons tous, les juifs prétendent souvent servir la cause des noirs. Les médias juifs se vantent fréquemment de la contribution juive au mouvement des droits civiques. Selon certains historiens juifs, une grande partie des fonds pour la NAACP (Association nationale pour la promotion des gens de couleur) aurait une provenance juive – certains experts l’estiment à 80 %. Dans son article intitulé « Les juifs dans le mouvement des droits civiques », Howard Sachar débute avec cette affirmation : « Plus que nulle part ailleurs, les juifs s’identifiaient directement à l’avant-garde libérale du mouvement des droits civiques des années 60 ». Cela pourrait donner l’illusion d’un moment positif dans l’histoire juive, jusqu’à ce que nous nous rappelions que le judaïsme a, tel que nous le connaissons tout au long de son histoire, soutenu des « projets de loi de ségrégation » qui étaient sans compromis. Que représentent les règles alimentaires casher si ce n’est un « projet de loi sur la ségrégation » ? Quelle est la justification de l’attitude sioniste à l’égard du mariage mixte si ce n’est la promotion d’un projet de loi sur la ségrégation ? Même au sein du mouvement de solidarité à l’égard des Palestiniens, de nombreux juifs choisissent d’opérer au sein de cellules politiques marquées par la ségrégation raciale (JVP, IJAN, JVL, etc.) au lieu de se débarrasser volontairement de leur privilège juif.
Il est vrai que certaines des plus grandes voix des mouvements des droits civiques étaient juives. Mais j’ai peur que ce soit là que se termine la bonne partie de l’histoire. Historiquement, l’attitude juive envers les Noirs peut tout simplement se résumer à un désastre. Il est difficile de savoir comment aborder ce gigantesque champ de mines sans rencontrer de sérieux ennuis.
Dans la culture juive européenne, le mot shvartze (noir en yiddish) est un terme offensant se référant à un être inférieur, plus spécifiquement à une personne noire ( « Elle sort avec un shvartze. Sa grand-mère doit probablement être en train de se retourner dans sa tombe »). Zein Shver, un juif américain noir, souligne que : « Shvartze n’est pas le mot yiddish pour désigner les noirs. Shvartze est le mot yiddish pour désigner les nègres ! »
La référence à « shvartze chaya » est une référence directe à « bête noire », ce qui signifie l’inférieur parmi les inférieurs. Shvartze chaya est aussi la façon avec laquelle les juifs ashkénazes désignent les Arabes, les Arabes séfarades et les Falashas. Je suppose que, au moins culturellement, certains juifs ashkénazes ont du mal à faire face à la couleur noire, surtout quand il s’agit de personnes. Il est donc un peu particulier de voir des juifs ashkénazes blancs se plaindre sans cesse de la « suprématie blanche ». En réalité, il difficile d’imaginer un code culturel contemporain plus racialement orienté que l’ethos ashkénaze. Je dirais que si les juifs sont vraiment intéressés par la lutte contre l’exceptionnalisme blanc, ils devraient peut-être d’abord déraciner ces symptômes de leur propre culture.
Il s’agit d’une anomalie – les personnes qui ont joué un rôle fondamental dans les mouvements des droits civiques, sont elles-mêmes instrumentales dans un projet historique de ségrégation raciste. Dans mon travail sur la politique juive de l’identité, j’ai remarqué que les organisations juives dictant les limites du discours de libération des Noirs ne représentent guère un nouveau symptôme. Cet exercice du pouvoir politique est une caractéristique fondamentale et symptomatique de l’ensemble du projet de solidarité juive. Ce sont les juifs « pro-palestiniens » qui font en sorte que le discours des opprimés (Palestiniens) soit bien en accord avec les sensibilités de l’oppresseur (l’État juif en l’occurrence). Il semble que ce soit aux juifs de décider si la militante des droits civiques et universitaire Angela Davis est digne ou non de recevoir un prix pour ses activités de toute une vie en faveur de sa communauté.
Un examen de l’attitude générale de l’ADL (« Ligue antidiffamation ») envers Nation of Islam (NOI) et son chef, Louis Farrakhan, nous donne un aperçu spectaculaire de cette tentative de contrôle de la dissidence. La NOI, selon l’ADL, a « maintenu un bilan constant d’antisémitisme et de racisme depuis sa fondation dans les années 1930 ». Le site de l’ADL déclare que « sous Louis Farrakhan, qui a épousé et promu l’antisémitisme et le racisme tout au long de son mandat de 30 ans en tant que chef de NOI, l’organisation a utilisé ses programmes, ses institutions et ses médias pour diffuser son message de haine ».
« Il (Farrakhan) a affirmé à plusieurs reprises que le peuple juif était responsable de la traite des esclaves, ainsi que des attentats du 11 Septembre et qu’il continuait à se livrer à une conspiration pour contrôler le gouvernement, les médias, Hollywood, divers individus et diverses organisations noires. »
La vraie question que nous devons nous poser est de savoir si la critique de Farrakhan est « raciste ». Cible-t-il « Les juifs » en tant que peuple, en tant que race ou en tant qu’ethnie, ou cible-t-il réellement des éléments, segments ou secteurs spécifiques au sein de l’univers juif ? Une étude rapide des citations de Farrakhan mises en lumière par l’ADL révèle que Farrakhan ne fait pas vraiment référence aux « juifs » en tant que peuple, race, nation ou même communauté religieuse. Dans la plupart des cas, il se réfère spécifiquement et précisément à des segments au sein de l’élite juive qui sont, en effet, politiquement dominants et méritent notre examen.
Examinons certaines des citations les plus problématiques de Farrakhan sélectionnées par l’ADL : « Lors d’un discours à l’hôtel Watergate, à Washington D.C. en novembre 2017, Farrakhan a déclaré à son auditoire que les juifs qui "possédaient beaucoup de plantations" se rendaient coupables de saper l’émancipation des Noirs après la guerre de Sécession. Il a également approuvé le deuxième volume du livre antisémite La relation secrète entre les noirs et les juifs, qui reproche aux juifs de promouvoir le mythe de l’infériorité raciale noire et se livre à des accusations de complot concernant l’implication des juifs dans la traite des esclaves et dans l’industrie du coton, du textile, et du secteur bancaire. Farrakhan pense que ce livre devrait être enseigné dans les écoles. »
Il est évident que Farrakhan, dans la citation ci-dessus, fait référence à un segment au sein de l’élite juive. Ceux qui « possédaient des plantations », ceux qui étaient spécifiquement impliqués dans la traite négrière, ceux qui étaient et sont toujours impliqués dans la Banque, etc. Il faut donc poser les questions suivantes : l’ADL suggère-t-elle que les propriétaires d’esclaves juifs sont exempts de toute critique ? L’État juif étant, de manière supposée et indémontrable, du bon côté de l’histoire, ni Farrakhan ni le reste d’entre nous n’auraient le droit de le critiquer ? Et les banquiers juifs, jouissent-ils également d’une immunité exceptionnelle ? Je suis désolé de le souligner, de telles opinions ne font que confirmer l’attitude suprémaciste et privilégiée que Farrakhan a le courage de dénoncer, ainsi qu’un petit nombre de gens.
Allons plus loin. Si les juifs sympathisent autant avec les Noirs et leurs souffrances, comme le prétendent souvent des dirigeants juifs, pourquoi sont-ils incapables de recevoir des petites critiques de la part de Farrakhan, Angela Davis ou Dieudonné ? Si les juifs se soucient tant de l’Autre, comme de nombreux juifs bien intentionnés insistent pour nous le faire croire, comment se fait-il que toutes ces préoccupations disparaissent une fois que Farrakhan, Davis ou Dieudonné apparaissent sur scène ?
La solidarité juive est un concept particulier. C’est un projet égocentrique. Le juif new-yorkais Philip Weiss a exprimé ce sentiment avec brio dans un entretien qu’il m’a accordé il y a quelques années. « Je crois que tout le monde agit par intérêt personnel. Et les juifs qui se définissent à un certain niveau comme juifs – comme moi par exemple – sont concernés par un intérêt juif. Ce qui dans mon cas représente : la fin du sionisme. » Weiss soutient la Palestine parce qu’il pense que c’est bon pour les juifs. Pour lui, les Palestiniens sont des alliés naturels. Je crois que si les Noirs, les Palestiniens ou d’autres veulent se libérer et obtenir l’égalité qu’ils méritent, ils peuvent réellement apprendre du sionisme. Plutôt que de compter sur la solidarité, ils doivent façonner leur propre destin en définissant leurs priorités. En fait, c’est exactement la spécificité de Dieudonné ou de Farrakhan. C’est probablement la raison pour laquelle les organisations juives les considèrent comme des ennemis de premier plan et investissent autant dans leur anéantissement.