François Hollande a décide d’aller à Saint-Pierre et Miquelon à la veille des fêtes de Noël. On peut y voir une forme d’hommage aux habitants de cette île, ralliée le 24 décembre 1941 à la France Libre. Dans d’autres circonstances, le geste eut été symbolique. On peut y voir un soudain amour pour la morue, et le "grand métier". Mais on peut aussi y voir la fuite d’un Président qui, refusant d’affronter les réalités économiques, s’enferme dans une illusion électorale pour 2017 à laquelle il est prêt à tout sacrifier. Car, la situation économique a continué de se dégrader au quatrième trimestre 2014.
Une montée importante du chômage.
Cette dégradation se mesure à un symptôme simple, la montée du chômage. Depuis son élection, en mai 2012, donc sur exactement 2 ans et demi, soit la moitié d’un mandat, le chômage a augmenté de 570 000 personnes pour la catégorie « A » des demandeurs d’emplois, et de 700 000 personnes si l’on y ajoute, comme on devrait le faire en toute rigueur, les catégories « B+D ».
- Graphique 1 : Montée du chômage depuis l’élection de François Hollande
Source : Données de la DARES, calculs de l’auteur.
- Graphique 2
Source : DARES, et calculs de l’auteur.
Mais, il faut rappeler que François Hollande avait fait de « l’inversion de la courbe du chômage » et de ses principaux axes de propagande. Il a ajouté que, si le chômage ne baissait pas d’ici 2017, il était exclu qu’il se présente aux élections. Tout ceci semble, hélas, bien oublié aujourd’hui. Le Président s’est installé dans cette posture du « on n’y peut rien », qui fut celle de ses prédécesseurs. Bien entendu, il continue d’espérer une stabilisation. Cette espoir repose un peu dans la baisse des prix du pétrole (réelle, mais dont les effets sont en France largement atténuée par l’importance des impôts sur les produits pétroliers), un peu sur les mesures de baisse des charges (le CICE), et un peu, oh paradoxe, dans la dépréciation de l’Euro face au Dollar étatsunien.
Oui, la baisse des prix du pétrole va se traduire par une baisse du prix à la pompe, et donc une hausse du pouvoir d’achat de certains français (ceux qui utilisent leur véhicule pour aller au travail). Mais, on sait que cette hausse ne durera pas. A 60$ le baril, c’est toute l’industrie nord-américaine des huiles « spéciales » (Huile de schiste aux Etats-Unis, sables bitumineux au Canada) qui n’est plus rentable. Il faudra donc que les prix remontent au moins à 75$ le baril, et sans doute autour de 80$. Quel en sera l’effet ? Quant on sait que les taxes représentent 70% au moins du prix des carburant, un baisse de -27% ( de 110$ à 80$) se traduit par une baisse réelle de 8% pour le consommateur. C’est plutôt faible comme effet.