Vendredi 13 août, le Conseil constitutionnel a encore frappé : après avoir donné son aval au pass sanitaire, puis à la loi « Bioéthique », le voilà qui ne trouve rien d’inconstitutionnel au fait d’interdire l’instruction en famille (IEF), autrement dit la liberté, pour les parents, de choisir le mode d’instruction qui conviendra le mieux à leur enfant.
Pour l’heure, les parents concernés tentent de se rassurer : la loi ne s’appliquera qu’à partir de la rentrée 2022, avec un sursis de deux ans pour les familles qui pratiqueraient l’IEF pendant ce laps de temps – sous réserve bien sûr d’une appréciation favorable de la part de l’inspecteur…
Mais se rassurer ne doit pas empêcher de cerner le fond du problème : à savoir le fait que désormais, ce n’est plus l’instruction qui est obligatoire, mais la scolarisation, à temps plein donc, et dès 3 ans, s’il vous plaît. Je précise que les cours par correspondance – y compris ceux du CNED – sont visés par cette loi. Il faudra, pour être exempté d’école, demander une dérogation quand, jusqu’à présent, une simple déclaration suffisait.
Le Bulletin officiel fixant les modalités d’application n’est pas encore paru, aussi, il nous faut attendre un peu pour connaitre précisément les conditions d’attribution de ladite dérogation. A priori, ne seront autorisés à être instruits à domicile que les enfants relevant du handicap lourd – mais comme l’école vise à les « inclure » de plus en plus, quitte à les mettre en souffrance, cette porte de sortie risque de se rétrécir comme peau de chagrin. Seraient également concernés les enfants ayant une activité sportive ou artistique « intensive » ; enfin, les familles itinérantes, et celles trop éloignées géographiquement d’une école pourraient se voir attribuer le sésame.
Ce qui, pour l’instant me saute aux yeux, c’est la détermination des parents à ne pas céder : dans les rangs de l’IEF, on est irrémédiablement attaché à la liberté pédagogique, pour préserver l’enfant (respect de son rythme biologique, prise en compte de ses difficultés à apprendre, soin et remise en confiance suite à une phobie scolaire), ou pour conserver une certaine indépendance vis-à-vis de l’embrigadement républicain pratiqué au quotidien dans les écoles publiques et privées sous contrat.
Ça cogite, ça échange, ça s’organise, les pistes fusent mais attention aux culs-de-sac, car l’État a plus d’un tour dans son cartable, et barre méthodiquement, une à une, les issues.
En effet, la loi contre les « séparatismes » s’attaque également à l’école hors-contrat – et particulièrement les écoles confessionnelles (dont la moitié est catholique). En cas de « dérive » constatée, le préfet a désormais le pouvoir de fermer administrativement l’école incriminée, compétence qui relevait jusqu’à présent du juge pénal. Les écoles de la Fraternité Saint-Pie-X, par exemple, pourraient être accusées de verser dans le séparatisme, par « le choix de manuels différents, le port d’un uniforme, une séparation garçons-filles, une volonté de vivre à part, souvent à la campagne, pour éviter que les esprits ne soient pollués par la société, dans une logique de ghettoïsation », selon les dires de Bruno Poucet, professeur en sciences de l’éducation. On pointe également du doigt leurs liens avec l’extrême droite et surtout, leur façon d’enseigner l’histoire, jugée incompatible avec les « valeurs démocratiques ». Je crains donc que l’avenir de ces écoles ne soit grandement remis en question.
Du côté des irréductibles, on voit également émerger des partisans de l’exil, prêts à tous les sacrifices pour sauver leur enfant. Je les comprends d’autant mieux que ceux qui voudront lutter sur le terrain courront le risque de voir leur enfant placé… mais si la France s’en sort, ce ne sera pas grâce à ceux qui l’auront fui.
La Patrie, c’est la terre de nos pères, mais c’est aussi et surtout la terre que nous léguons à nos enfants.
Alors, que faire ?
Il nous est interdit de demander QUI nous pousse ainsi dans nos retranchements, mais les autres questions ont encore le champs libre : faufilons-nous. Demandons-nous donc POURQUOI ils le font. La réponse semble évidente : la prochaine étape c’est bien sûr la vaccination des enfants de moins de 12 ans. Et il est fort à parier, vu la façon dont les écoles se sont peu à peu transformées en centres de santé, que la piqûre aura lieu sur les bancs même de l’école.
Alors COMMENT sauver nos gosses ?
Je n’ai pas encore de réponse concrète, à part vous conseiller de retirer dès cette année votre enfant de l’école. L’an prochain vous ne le pourrez plus. Cette déscolarisation vous permettra de gagner du temps, et de mettre à l’abri vos petits.
QUAND ?
La semaine de la rentrée scolaire, envoyez un courrier en recommandé à votre mairie, et à l’inspecteur de l’académie dont vous dépendez. Dans ce courrier, informez simplement, et sans donner de justification, que vous faites usage de votre droit en instruisant votre enfant par vous-même, en famille, comme le prévoient les articles L. 131-2 et suivants du Code de l’éducation.
Pour la suite, je vous conseille d’intégrer des réseaux d’IEF, ils sont nombreux, actifs, et bienveillants. Vous y trouverez beaucoup de réponses. Vous pourrez également vous procurer chez Kontre Kulture mon séminaire, qui traite de l’IEF pour les enfants de niveau primaire (de la maternelle jusqu’au CM2).
Je vous souhaite bon courage, gardons espoir : Sainte Marie veille sur nous et sur nos enfants.