En ce qui concerne les deux incendies de Gironde, Monsieur Le Pen a raison. Il n’ y a pas que les pins de la forêt industrielle qui ont brûlé, c’est à dire les 14 000 hectares de la lande girondine. Il y a aussi la forêt usagère de La Teste-de-Buch qui était une forêt millénaire, déjà attestée dans l’Antiquité et décrite par les chroniqueurs romains lors de la conquête de l’Aquitaine. Elle avait la particularité d’être très diverse, avec des pins et des chênes vénérables, pluricentenaires. Aucun incendie de cette gravité n’avait jamais eu lieu depuis des siècles et des siècles. Le dernier feu d’importance datait du XIXème et avait brûlé une surface de très loin inférieure aux 7000 hectares qui ont disparu la semaine dernière. Même le grand incendie de 1949 (52 000 hectares, 82 morts et 400 maisons détruites) n’avait pas atteint ce massif si précieux. La quasi totalité de cette forêt primitive n’existe plus. C’est donc une catastrophe écologique, bien entendu, mais aussi historique et patrimoniale. Quand le feu est arrivé sur la plage, les flammes atteignaient 100 mètres de hauteur et les animaux se sont jetés dans l’océan pour y échapper. Certains se sont noyés et ont étés retrouvés échoués plus au sud. Les pompiers n’avaient jamais vu un tel monstre. Là où j’habite, le 14 juillet en fin d’après-midi, il faisait nuit, il pleuvait des cendres et l’air était irrespirable. Nous avons dû nous enfermer dans les maisons. C’était vraiment très angoissant. Ici, nous sommes très très tristes de voir disparaître ces paysages magnifiques et uniques. Mais nos petits enfants et nos arrières petits enfants les verront de nouveau !
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