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Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

La nature parfois démesurée des récentes commémorations de la libération d’Auschwitz n’a pas seulement témoigné de l’entreprise de sacralisation à laquelle peut se livrer un pouvoir en place. Elle a aussi illustré le traitement mémoriel profondément inégal des horreurs de la Seconde Guerre mondiale, et prouvé une fois de plus que ce sont les vainqueurs qui décident, pour la postérité, du bien et du mal, de l’essentiel ou du détail... Et qui, au final, écrivent l’histoire.

Février 1945 : le régime nazi n’a plus que quelques mois à vivre. Malgré l’offensive des Ardennes, ultime baroud d’honneur du IIIème Reich sur le front de l’Ouest, il est évident que la capitulation allemande n’est qu’une question de semaines. Pris en étau entre les armées alliées, ce qui reste de la puissante Wehrmacht ne pourra pas contenir les futures offensives soviétiques et anglo-américaines.

Comme lors de la progression des Alliés en Italie puis en France, l’US Air Force et la Royal Air Force déploient jour et nuit leurs nombreuses escadrilles de bombardiers, censés écraser tout ce qui participe au puissant instrument de guerre allemand, partout où il se trouve, et tant pis si des civils ont le malheur de se trouver dessous.

Sur le territoire du Reich, il ne fait pas bon habiter près des zones industrielles, des ponts, des nœuds routiers ou ferroviaires ; d’autant que l’aviation alliée ne fait pas dans la dentelle et a pour habitude de répandre généreusement des tonnes de bombes pour s’assurer de la destruction du moindre objectif.

Cependant, dans Dresde, cité historique, capitale de la Saxe, l’enjeu industriel et militaire est quasi nul. Des milliers de réfugiés qui fuient l’avancée de l’armée Rouge et de soldats blessés, qui sont soignés dans 25 hôpitaux, s’y entassent. La ville est passée de 630 000 habitants à plus d’un million.

La Flak (DCA allemande) n’est que peu présente. La proie est sans défense, le crime n’en sera que plus odieux.

Au cours de la nuit du 13 février, les bombardiers anglais Lancaster sont sur la ville : une première vague de 244 d’entre eux larguent 460 000 bombes à fragmentation. Une seconde vague de 529 bombardiers larguent en vingt minutes plus de 180 000 bombes incendiaires au phosphore... C’est une véritable tempête de feu qui souffle la ville, comme le décrit le journaliste et écrivain britannique Phillip Knightley :

« [...]une tornade artificielle dans laquelle l’air est aspiré vers le centre à une vitesse de plus en plus rapide. À Dresde, des vents approchant la vitesse de 160 km à l’heure emportèrent débris et individus dans un bûcher dont la température excédait 1 000 degrés centigrades. Les flammes dévorèrent tout ce qui était organique, tout ce qui pouvait brûler. Les habitants moururent par milliers, grillés, incinérés ou asphyxiés [1]. »

Les avions de la RAF ont lâché sur la ville 1 478 tonnes de bombes explosives et 1 182 tonnes de bombes incendiaires.

Le 14 février, à 10 h du matin, 311 « forteresses volantes » B-17 étasuniennes lâchent 771 tonnes de bombes sur une ville déjà en ruine. Elles sont escortées par 200 chasseurs Mustang mitraillant au sol les colonnes de civils qui tentent de fuir et les secours qui affluent.

La « Florence allemande » est anéantie sous un total de plus de 750 000 bombes. Brûlant pendant 7 jours, le brasier pourra être aperçu à 160 kilomètres. Les Alliés n’ont perdu que 8 appareils...

 

 

Il sera difficile de chiffrer le nombre exact de victimes, car la plupart d’entre elles ont été vaporisés par les bombes incendiaires, et en hâte, afin d’éviter les épidémies, les secours ont entassés et mis le feu aux cadavres trouvés dans les décombres.

De 250 000 morts pour l’estimation la plus haute à l’indécent 35 000 morts donné par une étude récente, le lecteur se fera une idée par lui-même par un simple ratio : nombres de bombes par nombre d’habitants.

De Dresde aux bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, puis des largages massifs sur le Nord-Vietnam (7 millions de tonnes, soit deux fois l’ensemble des bombardements alliés sur tous les fronts de la Seconde Guerre mondiale), jusqu’à la mise en place de la doctrine Shock and Awe, « choc et stupeur » pour mettre à mort l’Irak de Saddam Hussein en 2003, les militaires anglo-saxons, non contents d’utiliser leur immense potentiel industriel de mort, auront aussi pour eux l’ultime privilège d’écrire l’Histoire.

 

Alain Soral sur la constance de la violence impériale (extrait de l’entretien de rentrée 2013) :

Notes

[1] Knightley Phillip, The First Casualty on war and propaganda, Harcourt Brace Jovanovich dition (1975), p. 313.

Voir aussi, sur E&R :

 
 






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197 Commentaires

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  • #1118786
    Le 13 février 2015 à 23:33 par frank
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    Dresde et son contexte geopolitique vu par le fondateur de la science spirituelle d’orientation anthroposophique le Dr. Phil. Rudolf Steiner (1861-1925) des la fin de la Guerre de 14-18.

    ”Um was es sich handelt, ist doch, daß in den ihr Wissen geheimhaltenden Zirkeln des Westens sehr darauf gesehen wird, daß gewisse Dinge sich so herausbilden, daß dieser Westen unter allen Umständen über den Osten die Herrschaft erwirbt. Mögen die Leute heute in ihrem Bewußtsein sagen, was sie wollen, dasjenige, was angestrebt wird, ist, eine Herrenkaste des Westens zu begründen und eine wirt­schaftliche Sklavenkaste des Ostens, die beim Rhein beginnt und weiter nach Osten bis nach Asien hinein geht. Nicht eine Sklaven­kaste im alten griechischen Sinne, aber eine ökonomische Sklaven­kaste, eine Sklavenkaste, welche sozialistisch organisiert werden soll, welche alle Unmöglichkeiten einer sozialen Struktur aufnehmen soll, die aber dann nicht angewendet werden soll auf die englisch sprechen­de Bevölkerung. Darum handelt es sich, die englisch sprechende Be­völkerung zu einer Herrenbevölkerung der Erde zu machen.“ Rudolf Steiner aus : Die soziale Grundforderung unserer Zeit
    – In geänderter Zeitlage –DRITTER VORTRAG Dornach, 1. Dezember 1918 (GA 186-1963-S. 56)

    « Wenn man hinschaut auf die anglo-amerikanische Art des Merkantilismus, so können wir uns auch die Frage beantworten, woher kommen die ungeheuren Geldsummen, die von dieser Seite zur Vernichtung derjenigen Völker aufgewendet werden, die den merkantilen Instinkten von dieser Seite ein Hindernis sind. Denn nur aus diesem Grunde will man nun Mitteleuropa zerschmettern und am liebsten dort eine Art von Bartholomäusnacht einrichten und diejenigen, die man nicht vernichten kann, zu Heloten machen. Das sind die wahren Absichten, nicht des englischen oder amerikanischen Volkes, aber dieser Gruppe von Machthabern strebt dieses mit vollem Bewusstsein an. »

     

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    • #1121102
      Le Février 2015 à 10:40 par Max
      Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

      Malgré mon séjour à Zurich pendant la guerre où j’ai appris l’allemand, il ne m’en reste plus grand chose et donc je ne comprend rien à ton message.

       
  • #1118788
    Le 13 février 2015 à 23:40 par Loos
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    Mon père m’a montré voilà peu une mitraillette anglaise que les Anglais lâchaient aux résistants et aux maquisards pendant la guerre. Mon grand oncle s’en était servi puisqu’il a dit à mon père avant de mourir qu’un jour ou l’autre on trouverait des restes d’Allemands enterrés dans les bois... Mes grands parents viennent de Corrèze et de Dordogne. Là-bas la résistance fut importante, et les gens se souviennent encore amèrement du passage des SS dans le coin (d’ailleurs cette mémoire est encore très vivace même après tant d’années ). Pour ma part, ce que m’ont transmis mes parents est précieux, et pour moi il est corollaire de mon attachement à mon pays : sans nationalisme, on ne défend pas son pays. Ils étaient tous communistes dans ma famille, ils ne sont pas battus pour Staline, mais pour leur pays. Une grande partie de ma culture politique vient de mes grands-parents : ma grand-mère était une fervente défenderesse des Palestiniens. Peut être qu’elle voyait des points communs entre la résistance française et palestinienne ? Et pour ma mamie, un Allemand était et est resté un boche.
    Tout ça pour dire que Dresde fut un massacre certainement inutile d’un point de vue militaire, les Allemands étant presque à terre, mais ce massacre atroce commis par les alliés n’excuse pas les Allemands, c’est à dire toutes les exactions qu’ils ont commises.
    Je trouve que de plus en plus de commentaires de ce site, au nom de leur rejet du sionisme et compagnie, ont tendance à relativiser l’action des Allemands avant et pendant la guerre, à charger la mule des Soviétiques et des Anglais, on en viendrait presque à penser qu’Hitler a été victime d’un affreux complot judéo-anglo-maçonno-bolchevique... Désolée mais si cela doit devenir la nouvelle ligne d’ER, cela sera sans moi.

     

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    • #1118901
      Le Février 2015 à 09:41 par Elodie
      Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

      Mes deux grands-pères ont été prisonniers de guerre, et ils étaient plus à l’aise pour parler de réconciliation que d’autres qui étaient restés au pays et qui n’avaient pas connu 5 années de captivité ....

      Cela étant mon grand-père maternel avait toujours une boule en travers de la gorge : quand on lui parlait d’une Allemagne nazie, il répondait que c’était bien beau d’innocenter le reste du peuple allemand, mais les femmes allemandes n’étaient pas obligées de cracher sur les prisonniers de guerre lors des arrêts en gare vers les camps de prisonniers.

       
    • #1119562
      Le Février 2015 à 09:56 par Trueman
      Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

      Vos grands parents staliniens étaient-ils "patriotes" AVANT que Hitler déclare la guerre à Staline ou après ? Car la consigne du "Petit Père des Peuples" pendant que son traité secret avec Hitler tenait le coup, c’était "Motus et bouche cousue" à tous les communistes de la terre. Et les communistes français se sont dépassés : Quand les allemands ont envahi Paris et que le Pacte tenait encore, ils ont accueilli "fraternellement" les troupes nazies qu’ils considéraient "amies".

      Regardez le patriotisme d’un éminent communiste de l’époque :



      En septembre 1939, Auguste Lecoeur n’est pas encore un dirigeant national, mais il est quand même secrétaire fédéral du Pas-de-Calais. Voici comment il se rappelle cette époque : "Rien n’était plus naturel pour un militant communiste comme moi que de défendre la politique de l’Union Soviétique. Voilà un aspect psychologique de ce comportement qui demande à être expliqué... Mon attachement au Parti résultait avant tout de mon enthousiasme pour la Révolution Russe et de ma confiance dans l’Union Soviétique et le Parti bolchevik... Aussi aberrant que cela puisse paraître, sur un stade, j’était rempli d’aise qu’un Soviétique l’emportât sur un Américain, un Anglais ou même un Français. En 1939, pour un communiste, les choses étaient toutes simples. Les pays capitalistes avaient voulu entraîner l’URSS dans un guet-apens, et l’URSS, à temps, avait retourné contre eux leurs propres armes. Si l’intérêt supérieur de l’Union Soviétique exigeait qu’elle traite avec l’Allemagne fasciste, en quoi cela pouvait-il me gêner ?..."




      Tout cela demande réflexion. Vos grands parents n’étaient pas moins embrigadés par une idéologie que les millions d’allemands. C’est la politique du traître Staline qui a mené au suicide les classes ouvrières dans toute l’Europe, Espagne, Italie, Allemagne, France, Pays Bas.
      Ne pas comprendre que le bombardement de Dresde n’était qu’un acte gratuit voulu par Churchill pour détruire un des repères de la culture allemande, ne peut être que la volonté d’un esprit borné. Ainsi une des plus belles villes au monde à cette époque a été rayée de la carte, alors que RIEN ne déterminait comme cible stratégique cet endroit sans industrie significative.
      Restez dans votre conviction que la haine entre européens est la solution à nos problèmes. Les sionistes se frottent les mains.

       
    • #1119704
      Le Février 2015 à 14:39 par Loos
      Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

      L’esprit borné vous salue : pour la petite histoire, ma famille est d’origine paysanne et effectivement peu cultivée, tellement bornée et stupide qu’ils étaient communistes et en même temps respectaient la tradition : on se mariait à l’église, baptisait les gosses qui ont tous suivi le catéchisme, moi y compris... Pour ma part, j’ai œuvré à la réconciliation des peuples, puisque je suis germaniste, ai vécu à Francfort et ai eu même un petit ami allemand. Alors vos leçons vous vous les gardez, mes grands parents ont vécu la guerre, tulle et le passage de das reich. Qui êtes vous pour juger vos COMPATRIOTES qui ont vécu la guerre ? Alors on va pleurer les malheureux dresdiens et conchier les résistants communistes ? C’est quoi cette compétition mémorielle ridicule ? Relisez la rose et le réséda, cela vous fera du bien. Et marre aussi du révisionnisme anti communiste !

       
    • #1120373
      Le Février 2015 à 13:53 par Trueman
      Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

      @Loos
      S’il faut faire une compétition pour savoir lequel a eu des ancêtres les plus méritants, on peut y aller : je vous parlerai de mes deux grands-pères que je n’ai pas connus pour cause de peloton d’exécution, l’un était anarchiste, l’autre communiste mais plutôt trostkard, donc victimes d’une double persécution capitaliste-nazie et stalinienne. Et on leur a arraché le fusil des mains quand on les a arrêtés.
      Maintenant vous confirmez bien que certains n’ont fait que suivre, plutôt que réfléchir. La guerre, au début, était une guerre impérialiste surtout pour les communistes, donc il ne fallait pas se battre contre les allemands, nos frères en internationalisme. Mais la magie du "socialisme dans un seul pays" est venue remplacer tout cela, donc dissolution de la IIIe Internationale pour défendre les intérêts de l’URSS de Staline uniquement. Le seul ennemi était l’Allemagne, les autres il fallait les laisser tranquilles.
      Donc pour vous, comme les juifs, ni oubli, ni pardon. Laissons les plaies béantes et les peuples exsangues, c’est les mêmes salopards de sionistes qui rigolent avec leurs doubles passeports et leurs salaires de députes...

       
  • #1118795
    Le 13 février 2015 à 23:58 par MG 42
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    Je me suis longuement interrogé sur le fait de savoir qui a commencé le massacre de civils.

    Et si on s’en tient strictement au conflit Angleterre / Allemagne, voilà ce qu’il en est :
    - le 24 août 1940, UN bombardier allemand lâcha ses bombes par erreur de nuit sur Londres au lieu d’une raffinerie proche
    - le lendemain, le 25 août 1940, QUATRE-VINGT-QUINZE bombardiers anglais bombardent Berlin en représailles

    Aucun doute possible, entre l’Allemagne et l’Angleterre, c’est bien l’Angleterre qui a commencé le massacre de civils



    c’est d’ailleurs montré de manière honnête dans le film anglais de 1969 "la bataille d’angleterre "

     

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  • #1118844
    Le 14 février 2015 à 03:17 par Druide
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    N’oublions pas que l’exemple de l’holocauste de Dresde n’est que le plus célèbre parmi plusieurs exemples de villes allemandes peuplées de civils ayant subi un sort similaire, en tout ou en grande partie, alors qu’elles ne représentaient aucun objectif militaire.

     

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  • #1118899
    Le 14 février 2015 à 09:27 par Elodie
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    Mon grand-père qui était prisonnier de guerre en Allemagne de l’Est me racontait qu’il était passé en convoi à 40 km de Dresde et que parfois les vents amenaient une odeur de cochon brûlé ...

     

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    • #1119520
      Le Février 2015 à 07:56 par Raghnar
      Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

      Je peux moi aussi apporter un témoignage de première main, l’oncle de mon qui avait été prisonnier pas loin de Dresde avait pu constater les dégâts après les bombardements. Croyez-moi il était très loin d ’être pro-allemand, ne parlons même pas des nazis qu’il haïssait profondément, cependant il disait toujours que Dresde avait été un souvenir épouvantable pour lui et il ne pouvait s’empêcher de dire que les anglais c’était ce jour réellement comportés comme des fumiers...on pouvait voir que des décennies plus tard les images le hantait encore ! Ce bombardement fut lui aussi un crime contre l’humanité, il n’y avait aucun objectif militaire à Dresdes, la population était presque totalement composée de femmes d’enfants et de vieillards, tous les hommes valides étant au front. Les gens ont été incinérés vivant dans cette ville, brûlés vifs par milliers ! Un des grands moments de gloire de la R.A.F que les "gardiens de la mémoire" se gardent bien de nous rappeler...

       
  • #1119545
    Le 15 février 2015 à 09:04 par dolf
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    85% de dresde fut détruit.

    C’est Churchill qui a décidé que l’annihilation totale d’une ville allemande, sous le nez des Soviétiques pour ainsi dire, enverrait le message souhaité au Kremlin. La RAF etl’USAAF ont pu, pendant un certain temps, porter un coup dévastateur contre n’importe quelle ville allemande, et des plans détaillés pour une telle opération, connue sous le nom « Opération coup de tonnerre », avaient été méticuleusement préparés. Pendant l’été 1944, cependant, lorsque l’avance rapide depuis la Normandie a permis de croire que la guerre serait probablement gagnée avant la fin de l’année, et que les pensées étaient déjà tournées vers la reconstruction d’après-guerre, une opération du style coup de tonnerre a commencé à être vue comme un moyen d’intimider les Soviétiques. En Août 1944, un mémorandum de la RAF a souligné que « la dévastation totale du centre d’une grande ville [allemande] … serait de nature à convaincre les alliés russes … de l’efficacité de la puissance aérienne anglo-américaine ». [13]

    Pour aboutir à la défaite de l’Allemagne, une opération coup de tonnerre n’était plus considérée comme nécessaire au début de 1945. Mais vers la fin de Janvier 1945, alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Yalta, Churchill a montré tout à coup un grand intérêt pour ce projet, a insisté pour qu’il soit exécuté ‘’Tout de Suite’’, et a spécifiquement ordonné au commandant en chef des bombardiers de la RAF, Arthur Harris, de rayer de la carte une ville à l’est de l’Allemagne. [14] Le 25 Janvier le Premier ministre britannique a indiqué où il voulait pulvériser les Allemands, c’est à dire quelque part » dans leur retraite [à l’ouest] de Breslau [maintenant Wroclaw en Pologne] ». [15] En termes de centres urbains, cela correspondait à l’orthographe D-R-E-S-D-E-N. Que Churchill lui-même ait été derrière la décision de bombarder une ville à l’est de l’Allemagne est également mentionné en allusion dans l’autobiographie d’Arthur Harris, qui a écrit que « l’attaque de Dresde était à l’époque considérée comme une nécessité militaire par des gens beaucoup plus importants que moi-même. » [16] Il est évident que seules des personnalités de la trempe de Churchill étaient capables d’imposer leur volonté au tsar des bombardements stratégiques. Comme l’historien militaire britannique Alexander McKee l’a écrit, Churchill « voulait écrire [une] leçon dans le ciel nocturne [de Dresde] » à l’intention des Soviétiques.

     

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    • #1119676
      Le Février 2015 à 13:57 par ouaouaraspoutine
      Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

      il a été magnifique le message du travelo churchill envoyé aux soviétiques ! ces derniers ont pris conscience qu’ils faisaient face à des tueurs impitoyables et qu’ils devaient se lancer dans la course aux armements. des milliers d’ogives nucléaires, voilà qu’elle fût la réponse au message de Churchill !

       
    • #1124532
      Le Février 2015 à 19:35 par Jean-Baptise
      Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

      Cela montre bien que ce que Soral dit parfois dans ses vidéos sur la violence inouïe des anglo-saxons et que ce sont les pires dans ces moments-là est bien vraie et puis qu’évidemment ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l’histoire. Une fois de plus, tout ceci donne vraiment à réfléchir sur le monde dans lequel on vit, on n’est peut-être pas si loin de Matrix en fait...

       
  • #1119604
    Le 15 février 2015 à 12:41 par Hervé89
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    Mon grand-père en est revenu. Je ne peux que vous retranscrire ces quelques mots chargés d’émotions à l’ occasion de réunions de famille. En tant que petit fils, j’ai été le seul à oser devoir le faire "parler". C’était là un sujet dont il n’était convenu et je ressentais les non-dits de toute une famille avec une culpabilité à ramener cela sur la table. D’un tiroir scellé dont il ne pourra que livrer quelques brides à chaque tentative de reprise malgré mes interdits. De sa mobilisation, les combats, sa captivité, de sa vie de prisonnier, à la libération. Avec un mot sur la langue, tel un doigt sur un interrupteur, qui produit instantanément une paralysie, la mâchoire saisie, nouée, et des yeux à devoir se contenir des larmes de pudeur de tenue d’homme. Ce mot est Dresdes. Quelques minutes de ce mécanisme d’emprise comme à chaque reprise dans un silence d’un émoi familial pour lâcher quelques mots la voie cassée, et entrecoupée de respiration. "Un bombardement incessant, un anéantissement, un immense brasier, la terre tremblait » Je me souviens de son précieux carnet de note de son quotidien auquel il tenait beaucoup. De ce que j’ai compris, il ne pourra le récupérer malgré la toute proximité, sa porte avait « volé », et des murs étaient effondrés, la terre tremblait, et le répétait souvent. Il en était comme sourd, un brasier, un décor où il ne reconnaissait quasi rien, « Jamais, je n’aurai pensé qu’il soit possible de raser une ville comme cela ». « Le bombardement par les américains a anéanti la ville » « c’est dans un immense brasier que nous seront dirigés vers un autre camp. Libérés par les Russes et orientés vers l’Ouest pour rencontrer les américains. Poussés dans les avions, ils atterriront au Bourget. Ce retour sera un véritable choc psychologique. De Dresde, il nous disait aussi que c’était une ville moderne. Il a souffert de ne manger à sa faim et cela le diminuait dans les travaux qui lui nécessitaient de la force. Affecté au transport de charbon à un moment, il fera alors connaissance avec un chauffeur allemand avec qui il liera une amitié salvatrice, et arrivera à pouvoir obtenir qq rations de temps à autre. Jamais, il n’a parlé des allemands en « b…ch », malgré l’occupation par ces derniers de sa ferme. A la réquisition, ces chevaux lui avaient été pris. Je dirai pour ma part, qu’il nous a amené à devoir porter un regard le plus objectif avec en conscience d’hommes, de femmes, enfants de parts et d’autres qui ne voulaient que de paix.

     

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  • #1119968
    Le 15 février 2015 à 22:48 par electron libre
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    La guerre ne fait jamais semblant elle est vraiment horrible. la population allemande savait sur l’existence des camps d’extermination. vrai,Churchill aurait pu se contenir sur les derniers bombardements meurtriers comme celui de Dresde et les américains sur le largage inacceptable de ses 2 bombes atomiques sur le Japon sans compté Staline qui a perpétré des massacres en Pologne comme celui de katyn et qui jusqu’en 1953 a continué à avoir la main criminelle très lourde sur son propre peuple... je me battrais contre toutes formes de violences mais une chose est sur, je ne serais jamais un mouton de national socialiste qu’il soit brun ou rouge.

     

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  • #1123815
    Le 19 février 2015 à 23:22 par Jean-Baptiste
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    En fait le but des bombardements de Dresde avait uniquement pour objectif de tuer de l’allemand, une sorte de vendetta envers les exactions nazies. Et j’imagine que les 2 millions de civils allemands, enfants, femmes, personnes âgées, réfugiés partis de la Prusse orientale qui sont donc morts pendant le trajet(sans parler des viols, etc...) sur je ne sais pas combien de réfugiés au total, c’était aussi plus ou moins une vengeance mais cette fois-ci de la part des soviétiques(et pas uniquement probablement) en rapport aux exactions nazies faites en Allemagne Nazie ??

    Et puis en réponse à un internaute qui se sent scandalisé par cet article parce qu’il dit que les bombardements de Dresde n’excuse pas les Allemands dans toutes les exactions qu’ils ont commises, je dirais simplement que tu prends le problème à l’envers. Déjà, qui a dit que des atrocités commises contre son propre peuple excusaient les atrocités commises par son propre peuple contre un ou plusieurs autres peuples, hein ?? Je crois que personne ne l’a affirmé. Alors arrête ton charabia sur ta famille résistante et bla bla bla. J’ai également eu un grand-père ayant fait la seconde guerre mondiale et me parlant des boches et des chleus mais ce n’est pas pour cette raison que j’ai cultivé cette haine des allemands moi-même. On ne peut pas faire l’amalgame entre les nazies et les civils du peuple allemand sinon on est dans une logique de haine et de la croyance en la transmission par le sang des idéologies et de la culpabilité voir de la honte.

    Et puis faudrait peut-être pas oublié ce qui a précédé la seconde guerre mondiale, hein ? La crise de 1929 avec le krach boursier, surtout que les allemands avaient aussi en plus de cela les conditions du traité de Versailles, c’est-à-dire payer 2 millions de deutschmarks ou de francs par an à la France, ou un prix comme çà. Donc si les allemands étaient en colère et pas contents, ce n’était pas non plus par le plus grand des hasards, du genre un jour tout à coup ils se seraient réveillés et seraient devenus tous antisémites alors que y’avait des juifs en Allemagne depuis des centaines d’années. Après évidemment que Dresde n’efface pas les exactions nazies cependant cela reste quand même impartiale et intéressant de le souligner car si les atrocités nazies ne sont pas pardonnables, elles ne justifient pas non plus le meurtre de milliers de civils allemands, voilà ce que je voulais dire par "tu prends le problème à l’envers".

     

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  • #1127790
    Le 24 février 2015 à 18:38 par bbern
    Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde

    Citation Wikipedia à propos du Gal Harris , responsable anglais des raids sur les villes allemandes :
    " Pénétré de sa mission, Harris était sans état d’âme quant aux très nombreuses victimes civiles de ses raids, pas plus que pour les pilotes perdus au combat, ce qui lui valut son surnom. Jusqu’à la fin de sa vie, il défendit par exemple l’utilité militaire du très controversé bombardement de Dresde en février 1945." son surnon : Harris the Butcher.

    Autre citation "Si nous avions perdu la guerre, nous aurions été jugés pour crimes de guerre "....
    Gal Lemay .Us Air force.

     

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