« L’ancienne humanité aussi n’est plus qu’un vain fantôme. Celle qui la remplace est vouée à la Mort, elle en porte le signe, sa destination suprême est le grand Barbecue, rien ne renaîtra plus de sa cendre », telles sont les deux dernières phrases qui vont clore ce livre.
Que l’on pourrait du coup croire un nouveau Traité du désespoir, à se laisser trop hanter par un vain fantôme. Mais CCCP aurait pu tout aussi bien s’intituler Mémoires d’un anarchiste.
D’un ex-anarchiste endolori, et hypocondriaque, qui connaît ses classiques et ne les a pas reniés :
« La liberté n’est qu’un vain fantôme, quand une classe d’hommes peut affamer l’autre impunément. L’égalité n’est qu’un fantôme, quand le riche, par le monopole, exerce le droit de vie et de mort de son semblable. La république n’est qu’un vain fantôme, quand la contre-révolution s’opère de jour en jour par le prix des denrées auquel les trois quarts des citoyens ne peuvent atteindre sans verser des larmes. »
Manifeste des Enragés, 1793
Entretien avec Félix Niesche sur son livre CCCP & autres chutes édité par Kontre Kulture :