Aveu ou simple formulation ambiguë ? Selon le New York Times, le représentant démocrate Joe Courtney a dénoncé lors d’une audience devant la Commission des forces armées des États-Unis, le 6 mars [2018], le fait que les soldats américains en poste au Mali ou au Niger – où quatre d’entre eux sont morts dans une embuscade en octobre dernier – ne percevaient pas la prime de risque que le Pentagone accorde à ses troupes déployées dans des pays où elles font face à un « danger imminent ».
Pour faire valoir son argument, l’élu démocrate aurait « fait remarquer pendant l’audition que les troupes américaines stationnées en Algérie, au Tchad, en Égypte ou au Kenya recevaient déjà une telle somme [de 225 dollars par mois] », selon la formulation du célèbre quotidien, qui ne cite pas les propos exacts de Joe Courtney.
Le Washington Post fait la même observation, remarquant : « Les troupes américaines déployées en Algérie [...] sont déjà éligibles [à cette prime] selon les directives de paie du Pentagone. » Formulation maladroite ou révélation ?
Que disent les directives de paie du Pentagone ?
Le document en question dresse en fait une liste des « zones de primes de danger imminent » (Imminent Danger Pay Areas), des pays où les soldats américains qui seraient en poste peuvent prétendre à une prime. L’Algérie figure en effet depuis le 7 mars 1995, sur cette liste. Aucune date de fin n’est précisée.
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Comme le rappelle le site lagérien TSA, Alger a toujours refusé toute présence militaire étrangère sur son territoire, et officiellement, aucun soldat étranger n’y est déployé.