Cher Monsieur Soral,
Je me permets de vous écrire un court message pour vous adresser des remerciements que vous jugerez certainement ambigus, et que vous ne manquerez probablement pas de recevoir avec méfiance, car il se trouve que je n’appartiens pas à votre bord politique.
En effet, je ne suis ni membre ni même sympathisant de E&R. Ceci s’explique assez simplement par de très nombreux désaccords que j’ai avec votre analyse sur de nombreux sujets.
Néanmoins, afin de ne pas préjuger de vous comme le dernier des crétins, j’ai lu la plupart de vos livres, dont l’excellent Sociologie du dragueur qui m’a particulièrement plu, et visionné la plupart de vos vidéos.
Je prends ici le temps de vous écrire pour vous dire que bien que nos avis divergent sur la plupart des choses, et que je porte férocement la contradiction contre un certain nombre d’idées que vous défendez dès lors qu’il m’arrive de les entendre de la bouche de quelqu’un en face de moi, vous avez vous-même votre part de responsabilité dans la pertinence de mes propres opinions.
En effet, votre travail de pédagogie, bien qu’allant singulièrement dans le sens opposé des idées qui sont les miennes, m’a fait comprendre à quel point il fallait être rigoureux en faisant le travail inverse. Je me suis rendu compte à quel point il était nécessaire de lire, de voir et de comprendre afin de pouvoir mener le combat des idées.
Juif, ami d’Israël mais français avant toute chose, il est malgré tout évident que les probabilités me donnaient peu de chances d’atterrir dans votre camp.
Et pourtant, je voulais que ce mot vous parvienne avec des remerciements sincères, si vous pouvez y croire. D’une certaine manière, en voulant vous combattre, je me suis beaucoup inspiré de vous. Je voulais également vous témoigner le profond respect que j’ai pour les analyses où il m’arrive d’être d’accord avec vous.
J’ai la certitude que vous êtes quelqu’un de bien, qui croit en la vérité de ses idées, et qui se bat avec acharnement pour celles-ci. Je voulais ce mot pour vous dire que dans un monde où on se crache dessus dès que l’on n’est pas d’accord, je vous tiens dans une estime très différente, celui d’un ennemi des idées dont je respecte autant la morale que le parcours personnel.
Je sais ces quelques lignes un peu paradoxales, mais je voulais témoigner que ceux qui vous combattent n’ont pas toujours pour vous le mépris que vous pensez.
Je souhaite que Dieu vous prête longue vie, car contrairement à vous, je pense que l’élégance et la tradition française veulent que parfois nous pleurions nos ennemis les plus estimés.
L.