Egalité et Réconciliation
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Courrier des lecteurs

Réflexions sur l’immigration, par un professeur franco-espagnol

À Alain Soral, président d’E&R,

Aux camarades d’E&R,

Je suis un jeune professeur d’espagnol contractuel dans l’Éducation nationale et je me suis intéressé à l’histoire de l’immigration espagnole en France. Issu moi-même de cette immigration, j’avais un double intérêt à faire des recherches sur ce sujet.

Je suis parti d’une situation qui était la suivante : quand on observe un peu, on peut se rendre compte que dans tous les corps de métier il n’est pas rare de trouver des patronymes hispaniques et même chez de nombreuses personnalités du sport, du journalisme, de la politique ou du show business (Alonso, Bravo, Dominguez, Fernandez, Garcia, Hernandez, Hidalgo, Lopez…). Je ne comprenais pas le décalage alors qui existait entre ma propre histoire et celle de ces Espagnols d’origine, pour qui l’intégration n’a jamais posé aucun problème. J’entends encore Bruno Solo chez Ardisson prétendre que la France avait intégré les Polonais, les Italiens, les Espagnols et qu’elle avait un problème avec les autres. Pourtant j’ai personnellement dû me battre plus que les autres, en tout cas autant qu’un Maghrébin, pour faire autre chose que du travail à l’usine, de la maçonnerie ou devenir voleur ou dealer. Mais l’histoire de l’immigration espagnole m’a permis de comprendre d’une part qu’il y a certains Espagnols plus assimilables que d’autres et d’autre part que les problèmes d’intégration des immigrés en général et de leurs descendants ne sont pas liés à leur origine ethnique mais à la période d’immigration dont ils sont issus. Je vais développer ce que j’avance de manière assez brève en quatre parties.

Des immigrations espagnoles

L’immigration espagnole à la particularité de s’étendre sur plus d’un siècle avec plusieurs « vagues » identifiables. La première s’étend sur une large période entre la deuxième moitié du XIXe siècle jusqu’en 1914. À cette époque, les migrants espagnols pauvres, vivant dans un pays qui connaît une famine comparable à celle du tiers monde de nos jours, se tournent plutôt vers l’Amérique, mais beaucoup vont également s’installer en France près de la frontière espagnole où à Paris.

La deuxième « vague » ou période, qui s’étend sur un laps de temps plus court, correspond aux années 1920. Puis dans les années 40, des milliers de réfugiés politiques fuient la répression franquiste et passent les Pyrénées. Enfin, les années 60 vont voir rentrer en une dizaine d’années des centaines de milliers de travailleurs espagnols avec leurs familles. Beaucoup d’entre eux retournent au pays dans les années 80. Mais la crise actuelle que connaît l’Espagne pousse les jeunes diplômés à l’exode et un nouveau phénomène migratoire d’ampleur est en train de s’observer dans ce pays.

Une immigration hétérogène

Les Espagnols étant comme les autres, ils sont une somme d’individus sensiblement divers. Au-delà de la différence entre Catalans, Basques, Castillans et Andalous, c’est surtout la composition sociale qui diffère d’un individu ou d’une famille à l’autre.

Ainsi, on ne peut pas mettre sur le même plan le lumpenproletariat espagnol, qui constitue la majeure partie des vagues migratoires, et les petits et grands bourgeois de gauche qui ont fui le régime franquiste (la famille Semprun) où qui se sont installés à Paris par amour de la bohême (Dali, Picasso, Arrabal).

D’ailleurs les réfugiés politiques et les immigrés « économiques » ne s’entendaient pas très bien. Cependant au sein même des immigrés «  économiques » on pouvait observer des différences d’éducation et d’instruction notables. Ainsi parmi les immigrés venus dans les années 60 par exemple, alors que certains étaient issus de la petite bourgeoisie déclassée, la plupart venaient des coins les plus misérables d’Andalousie ou de Galice. Ils vivaient dans des bidonvilles, étaient analphabètes et vivaient souvent du vol et de la contrebande. Beaucoup d’entre eux étaient des Gitans ou des paysans indigents.

L’intégration des Espagnols, une intégration réussie ?

Il est vrai que l’on voit beaucoup de noms espagnols qui peuplent tous les corps de métier et de nombreuses personnalités politiques, du show-business, du journalisme, etc., sont issues de cette immigration. Mais peut-on dire pour autant que les immigrés européens sont mieux intégrés que les Africains (Maghrébins et Subsahariens) ?

Pour répondre à cette question il suffit de s’intéresser à l’origine sociale des personnalités en question et à la période d’immigration dont ils sont issus.

En réalité on constate que la plus grande partie sont issus de la première grande vague d’immigration et qu’ils descendent essentiellement des espagnols qui s’étaient installés en Algérie durant cette période (Marcel Cerdan, Nicole Garcia, Emmanuel Robles, Marthe Villalonga). Il faut savoir que les européens qui vivaient en Algérie, tout comme les juifs, avaient obtenu la citoyenneté française. Leurs descendants qui sont venus par bateau en 1962 dans la métropole n’étaient pas dissociés des autres Français d’Algérie, ils étaient des pieds-noirs comme les autres et se sont, par conséquent parfaitement intégrés en métropole.

Ensuite il y a ceux qui sont issus de l’immigration politique (la famille Semprun, Isabelle Alonso, Christine Bravo, Cali, Luis Mariano, Leny Escudero, Isabel Otero, Paco Rabanne). Ceux-ci ont bénéficié de trois facteurs déterminants pour leur intégration : d’abord un niveau minimum d’instruction de leurs parents, ensuite un attachement inconditionnel à l’École républicaine française expliqué par la haine du régime monarchique espagnol, et enfin un contexte favorable économiquement et socialement puisque leurs enfants sont nés et ont grandi sous les Trente Glorieuses, dernière période qui permettait encore l’intégration par l’école et par le monde du travail.

La génération suivante, celle issue de l’immigration arrivée vers la fin des Trente Glorieuses n’a pu bénéficier d’aucun de ces facteurs, c’est même tout le contraire : des parents sans ou avec très peu d’instruction, sans attachement particulier à la France et à la République et dont les enfants ont grandi pendant les années de crise et dans l’idéologie SOS Racisme. Cette génération-là n’a donné essentiellement que des ouvriers, des maçons ou des chômeurs pour les plus jeunes chez les hommes et des femmes de ménages ou des vendeuses de prêt à porter chez les femmes. (Pour ma part, je suis une des rares exceptions car j’ai réussi à devenir professeur… d’espagnol et encore non-titulaire.) Pour le prouver, il suffit de faire la comparaison avec l’immigration portugaise, qui, il faut le rappeler est la plus nombreuse, car le plus gros de cet apport date des années 60. Or, rares sont les personnalités d’origine portugaise à part quelques icônes stéréotypées comme Linda de Souza, Lio ou Luis Rego.

Quelle différence avec les Maghrébins ?

Le gros de l’immigration maghrébine étant venue dans les années 60, il est donc normal qu’ils aient connu le même contexte de crise sociale et de régime d’assimilation aggravé par le travail de la gauche antiraciste, qui leur a fait détester la France et les Français en raison de la colonisation. Cette même idéologie soi-disant antiraciste prétend que l’intégration des Européens se serait mieux passée. C’est faux ! Car on a constaté que les immigrés européens venus à la même période n’avait pas bénéficié du contexte favorable qui a permis l’intégration de leurs prédécesseurs.

Ainsi, on voudrait nous faire croire que les problèmes d’intégration sont consubstantiels aux Maghrébins et Africains parce qu’ils seraient culturellement trop différents, voire considérés comme inférieurs par un État et des employeurs supposément racistes. Et les instituts de statistiques participent à cette vision en publiant des travaux où les immigrés sont classés et regroupés en fonction de leur origine ethnique mais jamais en fonction de la période de flux migratoire à laquelle ils appartiennent ou dont ils sont issus. C’est ainsi qu’on entretient le mensonge de l’intégration des communautés européennes et qu’on oppose les communautés immigrées entre elles. Les Européens n’ont jamais bénéficié de traitement de faveur. D’ailleurs, les ressortissants des ex-colonies étaient même prioritaires sur les Européens pour l’accès aux logements sociaux, ce qui explique pourquoi dans les années 80 les bidonvilles autour de Paris accueillaient encore beaucoup de Portugais.

Voilà qui explique pourquoi d’une part, je n’ai pas grand chose en commun avec une Isabelle Alonso ou un Manuel Valls (fils d’un peintre catalan et d’une femme de la haute bourgeoisie suisse… quand même !) et pourquoi, d’autre part, j’ai eu tant de mal à m’intégrer. Les immigrés espagnols des années 60 ont surtout engendré parmi l’élite quelques joueurs de foot (Luis Fernandez, Mathieu Valbuena) et une Anne Hidalgo qui n’est autre que la Rachida Dati espagnole. En conclusion, je crois que ce travail contribue à démystifier l’escroquerie ethniciste que le système entretient depuis des années à propos de l’immigration et qui ne fait que nous diviser entre jeune Français de même condition.

Salutations fraternelles,

P. B.

Sur l’immigration, chez Kontre Kulture :

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  • #536577
    Le 24 septembre 2013 à 19:03 par maryam
    Courrier des lecteurs

    Bonjour Monsieur le Professeur,

    Moi, je vous aime bien ;j’ai pas fais mes études sur l’immigration des européens du sud ; mais, de toute façon, aujourd’hui, on est pareil ; tout le monde est dans le même sac ; la crise touche tous les secteurs et toutes les csp ; c’est en tous cas mon point de vue ; les ouvriers, les bourgeois, ça a existé à une époque, mais ça n’existe plus ; là encore, c’est mon point de vue ;

    je t’embrasse très fort,

    maryam

     

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  • #536837
    Le 24 septembre 2013 à 21:32 par anonyme
    Courrier des lecteurs

    "prétendre que la France avait intégré les Polonais, les Italiens, les Espagnols et qu’elle avait un problème avec les autres. " effectivement elle a eu un problème d’abord avec les belges, dont un journal de Roubaix à la fin du XIXème siècle disait qu’ils étaient des "barbares inassimilables", d’ailleurs on les a mis à plusieurs reprises dans des trains charters (il n’y avait pas d’avion à l’époque) pour les renvoyer chez eux. Et il parait que tout ce qu’il y avait de délinquance dans le quartier de Wazemmes à Lille était du aux flamands.
    Elle a eu aussi des problèmes avec les bas-bretons, qui envahissaient la ville de Nantes, même que les nantais étaient pas contents du tout, qu’il paraît que les paysans bretons qui venaient chercher du travail à Nantes étaient sales incultes violents, et prenaient le travail des nantais.
    Il paraît qu’elle a eu un problème avec les polonais aussi, elle les a d’ailleurs chassés vers à un moment dans les années 30 (vous savez Antoine de Saint-Exupéry s’est même retrouvé une fois dans un tain face à une de ces familles expulsées de france, c’est là qu’il a écrit "c’est Mozart qu’on assassine".
    Bon, comme disait Emile Bréhier "l’histoire est une rande libératrice" on ne l’étudie pas assez.

     

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  • #537127
    Le 25 septembre 2013 à 01:39 par navarro
    Courrier des lecteurs

    Article interresant etant moi même petit fils et arriere petit fils d’immigrés espagnoles, dans ma famille l’attachement a l’Espagne ou la france fut surtout un cheminement personnel mon arriéré grand père a toujours regretté d’avoir quitté l’Espagne et y serais revenus si Franco avais perdu la guerre tandis que mon grand pere, qui a pourtant epousé une espagnole se sentait français et en etait trés fiers ! Mon pere quand a lui a eu le syndrome du fils d’immigrés née dans le pays d’arrivée et a toujours été bien plus fasciné par l’Espagne que par la France alors qu’il n’y a jamais vécu...

     

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  • #537310
    Le 25 septembre 2013 à 10:09 par Christian Benzouzan
    Courrier des lecteurs

    Ce qui est à retenir, c’est la France et son peuple comme terre d’accueil de millions de miséreux depuis 150 ans et le discours raciste des associations anit-racistes envers les Français.
    Les vagues de Roms actuelles sont la quintessence de l’immigration qui s’est toujours faite sur le dos des autochtones et pour ceux qui ont réussi intellectuellement à s’intégrer et aimer un pays choisi par défaut, une réussite méritée.

     

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  • #537320
    Le 25 septembre 2013 à 10:23 par FRG
    Courrier des lecteurs

    Monsieur le professeur,

    Tout d’abord, saluer votre article qui me paraît être une interessante étude sociologique. Du moins nous sommes d’accord sur le fait qu’effectivement, au sein de l’immigration espagnole, il n’y avait pas une grande harmonie. Ce qui comme vous le remarquez, relève du fossé riches/pauvres, instruits/non instruits, émigrés politiques /économiques...Et bien, il est clair que l’on ne conçoit pas de la même façon la participation à la vie de la cité si l’on est issus de milieux différents.
    Issu, comme vous (je crois), de l’immigration économique des années 60/70 et ayant plusieurs membres de ma famille qui ont aussi vécu cette aventure douloureuse de l’immigration (ceux-là retournés au pays au bout de quelques années), je comprends bien votre point de vue.
    Même si, quand vous dites "Ils vivaient dans des bidonvilles, étaient analphabètes et vivaient souvent du vol et de la contrebande. Beaucoup d’entre eux étaient des Gitans ou des paysans indigents."...Je vous trouve caricatural. Je ne nie pas, car l’immigration c’est aussi souvent la survie, mais cette phrase doit être nuancée. Effectivement, dans l’immigration économique, la plupart étaient analphabètes, ou des paysans indigents, mais dire qu’ils vivaient du vol ou de la contrebande...Vous y allez ! Sur les gitans...Je ne suis pas non plus convaincu..
    Enfin, le fait es que je connais le milieu de l’immigration économique espagnole, et issu de celui-ci j’aimerais vous faire remarquer que nous ne sommes pas tous devenus maçons ou vendeuses de vêtements.
    Mon sentiment est plutôt que nos parents, s’acharnant au travail pour se hisser vers le haut et donner à leurs enfants la possibilité d’études supérieures, ont aussi contribué au développement de la France.
    Je passe sur les "assimilation", "intégration", ça m’enmerde (pardon) et nous en avons tous bouffé à cause de SOS racisme.
    Quand vous dites que "nous" aussi nous avons eu des difficultés à participer et à progresser socialement dans la vie française, je suis d’accord avec vous. Moi même je vous écrit depuis l’Espagne où je vis depuis 12 ans.
    Ce qui d’ailleurs confirme votre théorie, si j’ai bien compris : "intégration" n’est pas en rapport avec l’origine ethnique de chacun, mais bien le résultat de la confrontation des strates sociales. Mon père, arrivé à 17 ans à Hendaye pour le contrôle médical d’entrée sur le territoire, avec à peine des bribes d’éducation...N’a rien à voir avec Arrabal, ou Semprun...

     

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    • #537480
      Le Septembre 2013 à 13:14 par auteur
      Courrier des lecteurs

      Je vous remercie pour votre témoignage et en effet vous avez bien compris mon propos. En ce qui concerne le type de population (et ceci est vrai pour les portugais et les maghrébins aussi) je ne généralise pas évidemment c’est pour cela que je dis que" beaucoup d’entre eux" ou "la plupart" mais pas tous vivaient du vol ou de la contreabande. Il est vrai que certains arrivaient à s’en sortir sans passer par là mais il faut imaginer le niveau de misère sociale et même de famine de ces années là dans certaines régions de l’Espagne, propice au pillage et au bandolerismo. On pouvait trouver la même situation dans le sud de l’Italie et cela permettait à la maffia de recruter chez les plus pauvres des gens prêt à tout pour survivre. C’est pour vous dire que dèjà dans leur propre pays d’origine les immigrés étaient souvent considérés comme de la racaille. Quant aux gitans, il y a bien eu parmi les immigrés des gitans espagnols dont beaucoup se sont installés à Marseille. Le chanteur Sébastien El Chato, père de la musique « gipsy » en France, en est d’ailleurs issu.

       
    • #537481
      Le Septembre 2013 à 13:15 par FRG
      Courrier des lecteurs

      P.S. : En complément, j’aimerais ajouter que la situation me semble la même pour l’émigration qui n’est pas espagnole.
      Le combat est bien ceux d’en bas contre ceux d’en haut.
      Restons donc éveillés : y mélanger l’ethnie, la religion, les habitudes etc...Ce n’est que creuser notre propre fossé.
      Effectivement, la composante religieuse peut créer des différences, des points de conflit...Mais ce sont des choses qui trouvent solution entre gens de bonne volonté, de part et d’autre. Le problème restant de ne pas se faire instrumentaliser, d’user ou d’abuser d’une circonstance religieuse à son profit, victimiser etc...

      Tout le monde a en tête qu’entre un ouvrier français "de souche", un ouvrier espagnol et un ouvrier marocain...Il y a bien plus de points communs entre eux qu’avec un émir du Qatar, un bobo-gaucho-traître espagnol et Mr. Peugeot (par exemple, qui les emploie tous d’ailleurs...les ouveriers ! lol)

      Et oui, on peut avoir des dissenssions entre ces ouvriers parce que Jean Claude n’aime pas voir Pedro gueuler trop fort quand il gagne la coupe du monde ; ou Pedro à qui ça choque de voir Mme Fatima avec un voile ; ou Mohamed qui trouve que Jean Claude va trop au bistrot...
      Et alors ? Et bien oui, la vie en communauté...On se tire dans les pattes avec le voisin parce que c’est plus facile. Le problème essentiel étant que Jean Claude, Mme Fatima et Pedro sont tous d’accord sur le fait qu’une bande d’enculés les font bosser comme des chiens, pour un salaire de merde, qu’il n’y a que de la poubelle à la télé et que le type de la météo se trompe tout le temps.

      Alors bon, restons groupir ! Comme dirait Dieudonné. On verra après pour les soit disant "nuisances"...Salut à tous et mercia à égalité et réconciliation pour faire le boulot. Clin d’oeuil à Dieudonné et tous les autres dissidents. Et merci au prof. d’espagnol pour cet article.

      Adiós, amigos,
      F.

       
  • #537528
    Le 25 septembre 2013 à 13:56 par auteur
    Courrier des lecteurs

    En tant qu’auteur de ce courrier, je tiens à réagir à certaines commentaires et apporter des précisions :

    Beaucoup de commentaires évoquent l’aspect religieux et le fait que les espagnols appartiennent à la grande famille Indo-Européenne. C’est vrai en partie mais ça n’a aucune incidence sur leur intégration.

    Tout d’abord, l’argument de la religion est un faux argument. Dejà dans les années 60, on se souciait peu de qui était catholique ou musulman. Ce qui intéresssait le patronat en France c’était d’abord la main d’oeuvre bon marché ! Ensuite les musulmans ne sont pas venus avec des corans, des mosquées ou des imams dans leurs bagages.Tout cela est en réalité très récent est dû au repli communautaire et à l’islamisation dans les années 90 et 2000. Sur cette question j’invite à lire Petit frère d’Eric Zemmour qui montre très bien ce processus.La religion chrétienne étant en crise en France depuis les années 60, elle n’a pas permis aux immigrés d’Europe du Sud de s’identifier par ce biais.

    Quant à l’appartenance de l’Espagne à l’Europe, je suis radicalement opposé à cette conception d’identité unique européenne qui, à mon avis, va dans le sens du système mondialiste et encourage le conflit de civilisation. Il va sans dire qu’un Andalou n’a rien en commun et sur aucun plan avec un Lapon. Cependant, même entre la France et l’Espagne, il y a un fossé culturel non négligeable et peu d’interactions historiques contrairement à ce qui a été dit dans certains commentaires. La France et l’Espagne ont surtout passé leur temps à se quereller et le peuple espagnol au XIXeme siècle s’était mis à détester la France suite à l’invasion des troupes de Napoléon. Au contraire, la francophilie se manifestait au sein de la bourgeoisie espagnole où il était bien vu de savoir parler français. Par contre, certaines expressions populaires montrent le mépris populaire de la France : despedirse a la francesa qui serait l’équivalent idiomatique de filer à l’anglaise ! Aujourd’hui ces anciennes rancoeurs se manifestent encore dans la rivalité sportive entre les deux pays.

    Si je fais ce travail ce n’est pas pour faire de la « pleurniche » antiraciste mais l’enjeu est justement de pouvoir dépasser les différences entre communautés et sortir de la concurrence victimaire.

     

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  • #537554
    Le 25 septembre 2013 à 14:15 par auteur
    Courrier des lecteurs

    Pour conclure sur le but de ce travail, il est de contrer l’ethnicisation systématique du rapport à l’immigration et de considérer aussi et surtout l’aspect générationnel.

    Je remercie les commentaires en forme de témoignages de personnes qui contribuent à prouver que j’ai raison (y compris les détracteurs) car ils tendent à prouver en général que l’attachement à la France n’est pas le même selon qu’on est d’immigration récente ou plus ancienne.

    J’ai lu la proposition de quelqu’un de faire le même travail sur les autres communautés. Pourquoi pas si ça peut apporter quelquechose. Pour ma part je ne le ferais pas. Je préfère laisser cela à ceux qui seraient plus légitimes pour le faire.

    J’embrasse maryam pour son message bien sympathique ! (J’ai presque l’impression de la connaître).

    Salutations,

    P.B.

     

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    • #537854
      Le Septembre 2013 à 18:39 par PV
      Courrier des lecteurs

      PB, désolé mais vous vous trompez sur les revendications religieuses. Vous avez raison de rappeler que, depuis les années 1960, la France se foutait de la religion. Or, c’est justement parce-que les magrébins constituaient une immigration à forte imprégnation religieuse que les difficultés d’intégration se voient. Qui plus est, une religion contre laquelle la chrétienté s’est battue pendant des siècles.
      Or, dès les années 70/80 et contrairement à ce que vous affirmez, ces immigrés (certains de ces immigrés, ok), exigeaient qu’il n’y ait pas porc à la cantine. Que l’on ne fête plus Noël. Que Notre-Dame de Garde à Marseille devienne une mosquée (même Deferre, le maire de l’époque, s’en plaignait). Il y a donc une dimension « conquérante » qu’il est peu honnête d’occulter et qui n’existait pas chez les autres immigrants, notamment d’Europe.
      Autre chose (et c’est lié) : les immigrants espagnols, polonais, portugais, italiens, etc., donnaient des prénoms français à leurs enfants. Les immigrants asiatiques actuels font également ainsi, dans leur majorité. Les immigrants magrébins, y compris de 4e génération, continuent à donner des prénoms arabes à leurs enfants, alors qu’ils savent eux-mêmes, pour en souffrir, à quel point c’est un handicap ! Ce sont bien eux qui s’excluent.
      Votre théorie est donc intéressante, mais elle repose sur des éléments que les faits contredisent…

       
  • #538281
    Le 26 septembre 2013 à 00:08 par bobforrester
    Courrier des lecteurs

    bonjour

    Un peu court ! je connais parfaitement une part importante de l’immigration du Sud issue d’un pays que je nommerai pas et où je vis en partie depuis 11 ans . 75% de la population illettrée. Pays musulman où on appelle à tuer les homosexuels du haut de la mosquée principale. Pays où le racisme anti blanc anti français est institutionnalisé et inculqué aux élèves dès le collège et qui est matérialisé dans au moins à ma connaissance un livre largement lu à ce niveau.
    La population est sous l influence des religieux et de croyances extravagantes qu elle importe chez nous dans les valises de l immigration. Population complètement déstructurée en Europe mais qui fonctionne correctement dans le pays d origine où la famille élargie joue un rôle de contrôle capital sur l éducation de la jeunesse. Population habituée à l absence de discipline sociale qui ignore nos codes de vie en commun ( interprétés comme racistes à son égard !!!) , habituée à la corruption au marchandage et au non respect de la loi . Où "l homme blanc" est toujours en tort dans les conflits. La police donnant instruction à l automobiliste européen de se réfugier vite fait au commissariat de police en cas d accident qq soit sa responsabilité sous peine d être découpé en tranches !Mais je peux même élargir ce cas précis à un pays asiatique qui n est pas le Vietnam, où on conseille aux étrangers de ne jamais s occuper d une victime d’un accident sous peine de porter la responsabilité de sa mort le cas échéant, avec les conséquences qu on devine ! Je continue ? Non j en remplirais des pages qui ne feraient que renforcer cette idée qu on ne peut pas en France absorber des masses de ces populations complètement étrangères à notre civilisation. Il dit en avoir bavé ce type ? mais croit il que c était facile pour un provincial de s intégrer à la vie parisienne , bien français cependant dans les années 50 ? La structure familiale a joué à ce moment là un rôle bien plus important que l adaptation linguistique, foi de déraciné issu de pauvres parmi les pauvres ... français !

     

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  • #538301
    Le 26 septembre 2013 à 00:32 par El torero
    Courrier des lecteurs

    Issu moi aussi de la dernière vague d’immigration d’espagnols je ne te rejoins pas tout à fait sur le faible taux de réussite sociale des enfants nés en France de parents étant arrivés à cette époque. Nous sommes quatre à être issus de parents aillant un niveau d’instruction rudimentaire et pourtant sommes tous intégrés, avec de bons niveaux d’études (de bac , à bac +8). Aucune délinquance dans ma famille et aucun problème d’addiction. Tu as peut être raison et je fais peut-être aussi partie des exceptions dans cette génération mais bon, j’aimerais connaitre les sources qui te permettent de dire que cette génération à engendré une écrasante majorité de femmes de ménage et de maçons...ça ne correspond pas à la réalité que je connais...
    Pour moi, le soucis qui se pose avec l’intégration des Français d’origine maghrébine est un problème d’urbanisme tout bête et de répartition dans la population. Je compte plusieurs amis parmi cette minorité et tous sont remarquablement intégrés et fidèles à la France (plusieurs militaires, mais aussi boulangers, cadres, employés, personnels éducatifs etc...), le point commun entre eux : avoir grandi dans des zones pavillonnaires de banlieue à dominante de population Française caucasienne "autochtone", où alors carrément dans des petites bourgades de province, là aussi loin de tout ghetto ethnique...Cela dit, merci pour ton article qui donne un bon aperçu de la diversité des vagues migratoires en provenance d’Espagne et qui à le mérite de bien montrer que les fils de nantis s’intègrent mieux que les fils de parias et que toutes les époques ne se valent pas en terme de capacité d’intégration. J’ajouterai que j’étais , comme la plupart de ceux de ma génération , totalement intoxiqué par l’idéologie sos-racisme ( sauver le racisme) /gauchisme bobo/ revolté du dimanche et que c’est la lecture de Soral, le site ER et des gens comme Dieudonné, Collon, où Meyssan, qui m’ont permis d’ouvrir les yeux ; Ils m’ont permis d’enfin comprendre ce que je suis : un patriote Français et un patriote Espagnol, un homme indéfectiblement attaché à la défense de ces deux nations et amoureux de ces deux cultures que menace l’une et l’autre la "glorieuse civilisation néolibérale mondialiste". Bien à toi et aux gens d’ER.

     

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    • #538617
      Le Septembre 2013 à 13:16 par Lucien
      Courrier des lecteurs

      D’accord sur tout. L’urbanisme est le facteur déterminant (mais non suffisant) pour favoriser une assimilation positive et respectueuse des deux cotés.
      Toutefois j’ai des doutes sur la double "allégeance" patriotique. On ne peut pas aimer deux femmes en même temps. L’une des deux doit avoir l’exclusivité : ça peut être l’ancienne ou la nouvelle - l’essentiel étant d’être clair là dessus en soi et autant que possible avec les autres. Chacun fait son cheminement mais il est vraiment fondamental de décider, disons, une "allégeance" pour la préférée et une "sensiblité" pour la seconde - ce qui n’est pas la même chose.
      Pourquoi ? Et bien d’abord se situer au sein de la communauté accueillante et pour rompre avec la situation d’incertitude qui a pu donner lieu à l’exil de ton ancêtre.
      Les Lois de naturalisation massives n’ont pas incité les gens à travailler ces questions.

       
    • #541444
      Le Septembre 2013 à 23:42 par Moi, Peter Sellers
      Courrier des lecteurs

      L’amour peut être le lieu de beau paradoxe... comme un enfant orphelin élevé par une mère nourricière et redécouvrant un jour sa mère biologique... Peut être pas si fréquent que ça, et peut être pas si souvent que ça d’un amour égale ? J’ai moi-même grandi dans plusieurs pays, j’ai une certaines fidélité et loyauté envers mes amours mais je peux (plus ou moins) les hiérarchiser.

       
    • #542263
      Le Septembre 2013 à 11:35 par El torero
      Courrier des lecteurs

      @ Lucien
      Si je dois verser mon sang , je le ferais aussi bien dans la défense des gens qui m’entourent , des amis, du sol Français , que pour la défense de la nation Espagnole où résident aussi nombre de mes amis et surtout mes racines vivantes , c’est à dire quasi toute ma famille. Les liens que j’ai avec eux et avec la culture Ibèrique sont distincts et aussi semblables à ceux qui m’unissent à la France, ils ne s’excluent pas , mais se superposent. C’est ainsi que je le vois et je ne peux raisonnablement le voir autrement. Comprendre comment les nationalismes peuvent s’articuler dans une même personne , c’est sortir de l’impasse dans laquelle nous conduit la mondialisation ; Car celle ci prétend , au nom de la paix des nations , les effacer...J’ajouterai qu’il se produit bien une sorte de hiérarchisation de ces deux sentiments , mais pas dans leur intensité (puisqu’ils sont tous deux intégraux ,me considérant en effet comme un nationaliste intégral mystique et non-suprématiste, une sorte d’éco-nationalisme universel si l’on veut...) mais bien plutôt dans leur temporalité d’action. Je réside en France et me considère Français, ici je meurs pour l’arbre qui me donne son ombre et pour l’ami avec qui je ris, c’est effectivement ce qui est premier , car le lieu et l’instant sont toujours premiers. Mais je suis capable de la même chose pour les amis et les proches du pays de mes ancêtres qui explique et constitue mon être tout autant que la culture dans laquelle je vis. L’un n’exclut pas l’autre et ce n’est pas parce que l’un est devant l’autre temporellement et spatialement qu’il faudrait rejeter ce qui est sous-jacent. Une culture est comme une flamme que l’on peut (et doit) entretenir et utiliser , même loin de son foyer originel, elle explique et nourrit l’individu et est essentielle à sa propre compréhension. Les cultures sont les feux différents qui animent les hommes. La culture est aussi comme l’eau d’un fleuve de l’amont à l’aval , ses propriétés différent, mais que le fleuve serpente entre deux nations, il abreuvera la terre également ; Derrière chaque nationalisme il y a la même force vitale naturelle, la même incarnation dans l’homme des éléments présents là où il est , au moment où il vit, on ne peut oublier cela...Interroge toi : un enfant né en Tazmanie de parents Français, parlant le Français et la langue locale, aillant toute sa famille en France, quand cet enfant grandit, il est Tazmanien...Quels devraient être ses sentiments pour la France ?

       
  • #562666
    Le 20 octobre 2013 à 10:11 par Gare au gorille
    Courrier des lecteurs

    Bravo.

    Il est, en effet, stupide de faire des liens trop simplistes entre immigration et capacité d’intégration uniquement à partir des origines ethniques. Comme il est tout aussi absurde de faire de l’angélisme vis à vis des immigrés.

    Ce que vous décrivez est parfaitement juste. J’ai 55 ans, je suis français originaire d’une classe moyenne d’Afrique du Nord arrivé en France en 1960 pour des raisons politiques. Je confirme que l’époque à laquelle on migre (début des Trente Glorieuses), le milieu socio-économique d’où vient la famille (père assimilé fonctionnaire, parlant couramment arabe, français et se débrouillant en italien) et, surtout, les raisons du départ (père plutôt républicain et partisan d’une indépendance-association entre la France et les anciennes colonies et/ou protectorat) sont les facteurs essentiels qui vont permettre ou, au contraire, rendre problématique l’intégration.
    Résultat : je suis parfaitement assimilé (probablement mieux que "Manuel", quand même !) en ayant su marier couscous et Brassens. Je me sens très à l’aise dans ce pays que je respecte et qui me l’a bien rendu. J’ai eu une carrière professionnelle très correcte. Mes enfants semblent exactement sur le même chemin. Je subis un contrôle d’identité tous les 10 ans et aucun Agent de police ne m’a jamais tutoyé.

    J’ai plus connu le racisme dans les années 80 sous l’ère Mitterrand et de SOS Racisme (même par des gens de gauche). La France d’aujourd’hui est beaucoup moins xénophobe (on ne jette plus d’algérien à la Seine). Le peuple français, dans sa majorité est ouvert aux autres, aux cultures et aux différences, mais il est retord et a horreur qu’on lui force la main (mariage gay, immigration massive, cultures hégémoniques etc.) et/ou qu’on le prenne pour une bille (élections truquées, médias aux ordres, finances publiques détournées, justice à deux vitesses, etc.).

    Petit message à tous nos camarades ou concitoyens d’origine juive : Restez, je vous en prie, sourds aux sirènes de la tentation communautaire. Rien ne vous force à chérir une terre promise illusoire alors que vos ancêtres sont enterrés ailleurs (je pense notamment aux juifs d’Afrique du Nord) à écouter un BHL de salon (alors que vous nous avez donné Freud, Einstein, Levinas et autres intellectuels exempts de botulisme), ou à cautionner tout et n’importe quoi (Etes-vous qu’ISRAEL est une démocratie ?) Les sirènes de la perdition ruineront ceux et celles qui les écoutes.

    Fraternellement.

     

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