Comme lors de chaque attaque terroriste, Donald Trump a réagi vite, très vite, à l’attentat perpétré vendredi dans le métro londonien, provoquant la colère de Theresa May et un nouvel accroc dans la « relation spéciale » entre Londres et Washington.
Quelques heures à peine après l’explosion d’une bombe dans une station du métro du sud-ouest de Londres, et alors que les investigations débutaient à peine, le président américain a décoché une flèche à la police britannique à qui il a reproché un manque d’anticipation.
« Autre attaque à Londres par un terroriste raté. Ce sont des gens malades et déments qui étaient dans la ligne de mire de Scotland Yard. Il faut être proactif ! » a-t-il lancé.
La réponse de la dirigeante britannique a été cinglante : « Je pense qu’il n’est d’aucune aide pour quelqu’un de spéculer sur une enquête en cours », a-t-elle lancé dans un message télévisé à l’issue d’une réunion d’urgence de son cabinet.
Les autorités britanniques n’ont encore rien révélé de l’identité du ou des auteurs de l’attaque dans le métro de Londres, perpétrée à l’aide d’un engin explosif artisanal, selon l’unité antiterroriste de la police londonienne.
Interrogé, lors d’une brève apparition dans les jardins de la Maison Blanche, sur le fait de savoir s’il avait été « briefé » par ses services, M. Trump a répondu « oui » sans qu’il soit possible de dire avec certitude s’il parlait spécifiquement de l’attentat de vendredi ou de la menace terroriste en général.
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Le gouvernement britannique s’était montré furieux lorsque des fuites dans la presse américaine attribuées à des sources officielles avaient révélé des informations sur l’attentat meurtrier de Manchester, qui a fait 22 morts lors d’un concert en mai 2017.
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Début juin, au lendemain de nouveaux attentats meurtriers à Londres, M. Trump s’en était par ailleurs pris avec une incroyable virulence au maire de de Londres Sadiq Khan -– premier maire musulman de cette capitale fière de son cosmopolitisme – l’accusant de minimiser la menace, de céder au « politiquement correct » et d’utiliser des explications « pathétiques ».
« Nous ne laisserons pas Donald Trump diviser nos communautés », avait rétorqué ce dernier, exaspéré, affirmant avoir des choses plus importantes à faire que de répondre aux salves de tweets du locataire de la Maison Blanche.
La pilule était d’autant plus mal passée au Royaume-Uni que Donald Trump s’était servi de l’attentat de Londres pour défendre son décret migratoire très controversé, visant à bloquer l’entrée des États-Unis aux ressortissants de certains pays musulmans.
Vendredi, alors que la capitale britannique était encore sous le choc, il a une nouvelle fois brandi le même argument, à des fins de politique interne, au moment où une partie du camp républicain l’accuse de manquer de fermeté sur l’immigration et de trop se rapprocher de ses adversaires démocrates.