C’est une affaire aussi inquiétante qu’étrange. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé à la presse, mercredi 22 avril, qu’un projet d’attentat contre une ou deux églises de la banlieue parisienne avait été fortuitement déjoué par la police, dimanche 19 avril. Son auteur, interpellé et placé en garde à vue, est par ailleurs soupçonné d’être le meurtrier d’une professeure de fitness retrouvée morte dans sa voiture dimanche à Villejuif (Val-de-Marne).
Selon les informations du Monde, il s’agit d’un étudiant en informatique algérien de 24 ans arrivé en France en 2009 dans le cadre du regroupement familial. Sa compagne a également été interpellée, indique une source proche de l’enquête.
Connu des services de renseignement
Tout commence par un banal appel au SAMU, dimanche matin, peu avant 9 heures. Un homme, blessé par balle dans une rue du 13e arrondissement de Paris, affirme avoir été agressé et perdre beaucoup de sang. Sur place, le SAMU appelle la police, comme il se doit en cas de blessure par arme. En remontant les traces de sang, les policiers arrivent jusqu’à un véhicule garé non loin de là. A l’intérieur, un arsenal de guerre : kalachnikov, arme de poing, gilet pare-balles, munitions et gyrophare. [...]
Le ministre de l’intérieur a précisé que les services de renseignement connaissaient le jeune homme depuis qu’il avait manifesté son désir de rejoindre la Syrie en 2014. Son environnement technique (données de connexion, téléphonie…) avait été établi, et il faisait l’objet d’une « fiche S », comme sûreté de l’Etat, qui implique une surveillance policière « sans attirer l’attention ».