Avec cette peine incroyable – 22 ans ! – prononcée contre un homme qui n’a pas participé à la visite [1] du Capitole le 6 janvier 2021, on atteint des sommets dans la criminalisation de l’opposition aux États-Unis.
Trump, lui, est persécuté depuis le premier jour de son mandat, et depuis le premier jour du mandat de Biden, l’homme du pouvoir profond.
Il est possible que la martyrisation de ces deux leaders se retourne contre la justice démocrate, contre le parti démocrate, et fasse grimper encore le vote populiste aux USA.
La question, lancinante, se pose : oseront-ils truquer le prochain vote, alors que la majorité des Américains rejette le pédophile ?
Lors de l’assaut du Capitole, Enrique Tarrio « était davantage un général qu’un soldat », avaient insisté les procureurs. Le juge les a entendus. L’ancien chef du groupe d’extrême droite américain Proud Boys a été condamné, mardi 5 septembre, à vingt-deux ans de prison pour son implication directe dans l’attaque du 6 janvier 2021. Il s’agit de la plus lourde peine prononcée pour cette profanation sans précédent du sanctuaire de la démocratie américaine.
La semaine dernière, les quatre autres membres des Proud Boys reconnus coupables, en mai, de sédition avec Enrique Tarrio ont été condamnés à des peines de dix à dix-huit ans de prison. Jusque-là, les peines les plus lourdes pour cette attaque (dix-huit ans) avaient été prononcées contre un autre ancien dirigeant des Proud Boys, Ethan Nordean, et contre Stewart Rhodes, fondateur de la milice d’extrême droite Oath Keepers.
Le 6 janvier 2021, quelque 200 membres des Proud Boys ont pris d’assaut le Capitole, siège du Congrès américain, afin de tenter d’y empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden sur le président républicain sortant, Donald Trump. Cette journée « a brisé notre tradition de transfert pacifique du pouvoir », a de nouveau déploré le juge Timothy Kelly.
Contrairement aux quatre autres prévenus, Enrique Tarrio, contre lequel l’accusation avait requis trente-trois ans de prison, ne se trouvait pas à Washington à cette date. Mais le juge a estimé que « M. Tarrio était le dirigeant à l’initiative du complot ».
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Débat sur la « race » de l’accusé
Son avocat, Nayib Hassan, réclamait au contraire la clémence pour ce fils d’immigrants cubains de 39 ans, originaire de Floride, insistant, malgré une ancienne condamnation pour vente de matériel médical volé, sur sa coopération lors des enquêtes fédérales sur des trafics de drogue ou d’êtres humains.
Il a déclaré par ailleurs que son client est « identifié à tort comme Blanc » dans les documents judiciaires. « Le prévenu est multiracial et d’ascendance afro-cubaine, sa race devrait donc être enregistrée comme noire. »
L’identification au suprémacisme blanc d’individus classés comme latinos dans la terminologie ethnico-raciale en vigueur dans la société états-unienne soulève de nombreux questionnements, expliquait l’anthropologue Yarimar Bonilla dans une tribune publiée en août par le New York Times, citant Enrique Tarrio et Mauricio Garcia, auteur d’une tuerie en mai dans un centre commercial au Texas, qui professait des convictions nazies.
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Depuis le 6 janvier 2021, plus de 1100 personnes ont été arrêtées et inculpées pour l’assaut du Capitole. Plus de la moitié ont été condamnées, en majorité à des peines de prison ferme.
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