Le groupuscule d’ultradroite baptisé « Action des Forces opérationnelles » voulait s’attaquer à des imams radicalisés, des femmes voilées ou des détenus islamistes sortis de prison pour se venger des attentats perpétrés en France ces dernières années.
Dix personnes liées à l’ultradroite radicale ont été interpellées samedi soir dans toute la France par les services antiterroristes dans le cadre d’une enquête sur un projet d’attaque ciblant des musulmans, a appris dimanche l’AFP de sources judiciaire et proche de l’enquête.
Ces suspects avaient « un projet de passage à l’acte violent aux contours mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane », a précisé une des sources proches de l’enquête. Une autre source a indiqué que ce groupe visait « des cibles présumées en lien avec l’islam radical ».
Selon LCI, qui a révélé l’affaire, le groupuscule, baptisé AFO, pour « Action des Forces Opérationnelles », envisageait des actions contre des cibles « régulièrement évoquées lors de mystérieuses réunions : des imams radicaux, des détenus islamistes après leur sortie de prison ou encore des femmes voilées, choisies au hasard dans la rue ».
Les dix interpellés partageaient apparemment un même désir : commettre des attentats pour se venger des attaques islamistes commises en France ces dernières années. Les dix hommes ont été placés en garde à vue pour 96 heures. Une information judiciaire a été ouverte à Paris le 14 juin pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
Des pères de famille « sans histoires »
Les interpellations ont notamment eu lieu en Corse, en région parisienne, dans la Vienne et en Charente-Maritime. Les dix interpellés, âgés de 32 à 69 ans, sont pour la plupart des pères de famille sans histoires. Parmi eux figure le chef de file présumé de ce réseau, Guy S., retraité de la police nationale et habitant de Charente-Maritime, selon des sources proches de l’enquête.
Les membres du réseau « s’entraînaient régulièrement dans des clubs de tir sportif et avaient préparé des caches d’armes et de nourriture pour leurs familles en cas de crise majeure », croit savoir LCI. Selon Reuters, ils avaient confectionné des grenades artisanales, saisies lors des perquisitions, mais aucun projet d’attaque n’a cependant été clairement matérialisé.
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Interpellations d'individus liés à l'ultradroite, soupçonnés de passage à l'acte : je salue l'engagement constant de la DGSI qui veille au quotidien à la protection des Français face à toute action violente, d'où qu'elle vienne.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 24 juin 2018