Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

À l’intention des Français inquiets d’une sortie de l’Euro et qui n’ont aucune raison de l’être

Effaré par l’ampleur des méconnaissances, mais aussi parfois par la mauvaise foi, des journalistes et des hommes politiques qui s’expriment sur la question de la sortie de l’Euro, j’ai décidé de rassembler ici certaines des principales questions qui se posent. On peut parfaitement comprendre que nos concitoyens se posent des questions sur une possible sortie de l’Euro et un retour au Franc, et ce d’autant plus que désormais 5 des candidats à l’élection présidentielle de mai 2017 (soit Asselineau, Cheminade, Dupont-Aignan, Le Pen et Mélenchon) en parlent.

 

Ces questions sont légitimes. Ce qui, par contre, ne l’est pas est le sentiment de panique que l’on cherche à produire dans l’opinion française sur ce sujet. Il devrait être de la responsabilité des journalistes et des hommes politiques (du moins de certains) de ne pas chercher à indûment inquiéter les français. Constatant que ce n’est pas le cas, que très souvent des propos contradictoires avec des textes officiels de l’Union européenne sont tenus, j’ai décidé à publier cette suite de questions-réponses pour éclairer le débat.

 

Comment va se faire le passage de l’Euro au Franc ?

Rien de plus simple ; l’ensemble des comptes et des contrats en France seront re-dénominés de l’euro au franc au taux de 1 pour 1. Admettons qu’un foyer dispose de 1 200 euros sur son compte courant, d’une assurance-vie de 50 000 euros, qu’il paye un loyer de 800 euros, et qu’il se soit endetté de 3 000 euros pour acheter une voiture. Du jour ou se fait la conversion, il a 1 200 « nouveaux » francs sur son compte courant, 50 000 francs sur son assurance-vie, le loyer de son appartement est de 800 francs et sa dette de 3 000 francs. Lors de la conversion, les règles s’appliqueront à tous les comptes, tous les contrats et toutes les dettes en France.

Seront appliquées les règles établies lors du passage du franc à l’euro (sauf pour la valeur de la conversion, telles qu’elles sont précisées dans le règlement de l’Union européenne (Règlement (CE) nº 1103/97 du Conseil du 17 juin 1997 fixant certaines dispositions relatives à l’introduction de l’euro), règlement qui précise à ses points n°8 et n°9 :

-(8) considérant que l’introduction de l’euro constitue une modification de la loi monétaire de chacun des États membres participants ; que la reconnaissance de la loi monétaire d’un État est un principe universellement reconnu ; que la confirmation explicite du principe de continuité doit entraîner la reconnaissance de la continuité des contrats et autres instruments juridiques dans l’ordre juridique des pays tiers ;
- (9) considérant que le terme « contrat » utilisé dans la définition des instruments juridiques englobe tous les types de contrats, indépendamment de la manière dont ils ont été conclus ;

L’épargnant français sera-t-il ruiné par le passage de l’Euro au Franc ?

Comme il a été expliqué plus haut, la totalité des comptes bancaires et des contrats d’assurances seront re-dénominés de l’euro vers le (nouveau) franc au taux de 1 pour 1. Les valeurs mobilières verront, si elles sont cotées à la bourse de Paris, de même leur valeur automatiquement re-dénominée. Pour les biens immobiliers, cela dépendra de l’évolution du marché de l’immobilier ; mais on peut penser que le passage de l’euro au franc aura tendance à faire monter les prix de l’immobilier. D’une manière générale l’épargne ne sera pas touchée par cette re-dénomination. Il faut, pour la suite voir dans quel pays elle sera utilisée, et cela implique de regarder l’impact de la sortie de l’euro sur le taux de change.

 

La sortie de l’Euro va-t-elle provoquer une explosion des dettes publiques ?

Les dettes négociables émises par le gouvernement français ont été émises à 97% en droit français. Cela signifie que 97% des montants seront intégralement re-dénominés de l’euro au (nouveau) franc, et ce pour la même valeur. Ceci correspond au principe de droit international qui s’appelle la « loi monétaire », principe reconnu par la totalité des tribunaux tant français qu’étrangers. Je rappelle que ce principe fut explicitement mentionné dans le règlement nº 1103/97 du Conseil du 17 juin 1997, règlement cité plus haut, et qu’il fut utilisé sans problème lors de l’abandon du franc pour l’euro. L’euro s’était d’ailleurs fortement déprécié pendant les premières années (de 1999 à 2003). Il n’y a eu aucune protestation de détenteurs américains de la dette française (ou italienne, ou allemande).

C’est Nicolas Sarkozy qui, le premier, a parlé de cette « explosion de la dette » qu’une sortie de l’euro provoquerait, et sur ce point soit il ne connaissait pas la loi (étrange... ?) soit il a menti.

Lire l’article entier sur russeurope.hypotheses.org

Pour se familiariser avec les notions de finance, de dette et de monnaie,
lire sur Kontre Kulture

 

Sapir, l’Euro et la France, sur E&R :

 
 






Alerter

18 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • Jacques Sapir aurait du rejoindre l’equipe de Marine Lepen...

     

    Répondre à ce message

  • un passage interressant de la suite de l’article de sapir :
    Il est exact que le besoin d’endettement de la France est d’environ 200 milliards (« nouvelle » dette et « ancienne » dette cumulées). Les opérateurs étrangers vont pénaliser la dette française par rapport à la dette allemande. Mais ils le font déjà ! Il faut savoir que les taux auxquels la France emprunte sont plus élevés de 0,50% à 0,75% que ceux de l’Allemagne. Cet écart pourrait-il augmenter ? Pas de manière importante car le besoin des investisseurs de placer de l’argent est très important, et le volume des émissions de dettes allemandes sont réduits. La hausse des taux serait alors le produit d’une concurrence entre les taux français et les taux italiens ou espagnols. Et les investisseurs auraient plus confiance dans le Franc que dans la Lire…

     

    Répondre à ce message

  • Expliquer la sortie de l’euro aux Français ,ça va pas être du gâteau ,déjà que pour choisir un candidat certains ne lisent même pas les programmes .On est pas sortie de l’auberge .

     

    Répondre à ce message

  • Les Français n’ont jamais été favorable à l’Euro de la même façon qu’ils n’ont jamais été favorable au mariage gay, sinon Hollande se serait représenté et les Français ne serait pas le peuple le plus triste qu’il ait été donné de voir. Allez n’importe où discuter avec des gens qui ne font pas partis de la bobosphère, et vous le constatez dans les discussions sans même lancer un sujet politique. Les Français sont malheureux et accablés, trop souvent résignés hélas.

     

    Répondre à ce message

  • L’Euro est le cache-misère de l’économie Française.

    Il lui permet de continuer à vivre au dessus de ses moyens car avec l’Euro la France peur solliciter l’épargne extérieure pour financer ses déficits jumeaux récurrents ce qui ne serait pas possible avec le Franc. Avec 60% de la dette détenue par des investisseurs étrangers non captifs, un retour au Franc paraît difficilement concevable au moins à court terme sans réforme de structure drastique visant à réduire nos déficits. Non seulement il faut que les Français acceptent de se serrer la ceinture mais c’est tout le système consumériste qui est remis en question par cette politique avec les lobbys puissants qui sont derrière et qui en vivent grassement...

     

    Répondre à ce message

    • Vous faites un contresens. C’est l’euro qui, n’étant pas une monnaie nationale qui permettrait une politique monétaire souveraine, produit nécessairement de la misère.

       
    • Toto ce que vous avancez n’est que du blabla... il faut arrêter les débats sans intérêts ! L’euro le Français de base donc 95% de nous se l’ai pris bien profond ! Il est hors de question de rester ds cette misère interminable ! Si la France se casse, il reste qui de viable ? La roumanie, bulgarie et allemagne ? ! Laquelle va immédiatement se casser.... nous ne sommes pas là pr faire du social ! Donc je lis 2 phrases de votre com. Est m’endort ! Il existe une façon de régler le problème, ou les« lvmh »acceptent NOS CONDITIONS FRANÇAISES OU NOUS NE PAYONS PAS ! C’est ce qui se passe tous les jours ds le bizzness... 1 voiture coûte 1000€ sans possibilité de négoc. Ou tu prends 800€ en cash ou tu ne prends rien.. vous proposez quoi VOUS ? ? La théorie imposée par les sionards de France a tué cette France ! Entre ceux qui quittent le pays et ceux qui vont faire la guerre si Marine arrive au pouvoir, le Français de base en a marre ! En cas de conflit, Je mets un match de foot sur tf1 et le « guerrier » restera ds son fauteuil ! ! Ça fait 15 piges que monsieur coco-France dort, alors un.peu de réveil ! ! Ds mon cas,je me barre de toute manière car le climat intelect. Ne me convient plus du tout !trop de philosophe et je préfère la compagnie des macaques...

       
    • @Eric :
      Le contre-sens c’est de croire qu’avec le Franc la France redeviendrait immédiatement souveraine comme par enchantement. Notre souveraineté nous l’avons perdu en acceptant de vivre au-dessus de nos moyens de façon durable depuis 1974 (date du dernier budget excédentaire). Aujourd’hui nous avons une dette extérieure considérable qu’un retour au Franc nous obligera à rembourser car nos créanciers n’accepteront pas de la dette libellée en Francs Français.

      PS : Quand je dis que "nous vivons aux dessus de nos moyens", c’est en moyenne. Il y a évidemment des disparités considérables entre Français, les "copains et les coquins" étant servis les premiers

       
    • pour TotoRigolo

      Je comprend tout à fait votre colère et je la partage.Certains Français ne comprennent rien ,en leur faisant croire que s’il n’y a plus d’euro tout va s’écrouler .Si un euro =1 franc il n’y a aucune différence ,si ce n’est qu’on aura une monnaie nationale pouvant fluctuer à notre guise sans demander à l’UERSS et vis à vis des autres pays faudra pas s’inquiéter car si la France quitte l’euro ,il n’y aura plus d’euro et les autres pays reviendront à leurs monnaies ainsi nous ferons comme dans le passé avec les taux de changes .Je pense que tout ça manque d’explications ,mais le système empêche ce débat,et ce n’est pas pour rien ,mais simplement par peur de perdre la bataille .Sinon ,il y aurait longtemps que ce débat aurait eu lieu.

       
    • Et bien non j’insiste, vous vous trompez. Peu importe l’appellation de la monnaie. La maîtrise de son émission au niveau national est un des piliers de la souveraineté. C’est d’une telle évidence et tant d’économistes l’expliquent à longueur de temps depuis un moment déjà (et Sapir n’est pas le dernier à l’expliquer de manière accessible au plus grand nombre) que je m’étonne tout de même, surtout ici, qu’il faille le rappeler.

       
    • Il ne s’agit donc en rien de pensée magique mais d’évidence, sauf pour les gens chez qui l’idéologie gloubiboulgesque tient lieu de pensée. Sans cela nous ne décidons de rien et ne sommes pas maîtres de notre destin. Il s’agit d’une reprise en main sans laquelle nous ne pourrons nous en sortir. Et personne ne dit que cela suffira à soi seul, simplement il n’en demeure pas moins que c’est une condition sine qua non et un présupposé incontournable sans lesquels on ne peut pas envisager d’issue, positive s’entend. Sans quoi on peut voter pour des gars comme Fillon ou Macron, qui nous font passer de la lâcheté austéritaire pour du courage politique, quand eux ne semblent pas trop goûter à titre personnel les recettes qu’ils envisagent pour le commun. Mais bon, tant qu’il y aura des gogos.

       
  • Deux remarques :
    - Certains économistes ont un point de vue différent, tout aussi respectable du moment qu’ils restent dans le rationnel et ne jouent pas sur les peurs
    - Le surcroît d’activité qu’impliquerait cette sortie de l’euro, d’après l’auteur, demande à être prouvé. Notre chômage était déjà élevé et sans cesse en hausse (sauf la courte embellie autour de 1998) bien avant l’euro.
    Notre économie n’était pas en bonne santé avant l’euro et la monnaie unique n’a rien arrangé. On ne peut cependant pas lui faire porter toute la responsabilité de la situation actuelle.

     

    Répondre à ce message

    • Tiens, tiens, comme c’est étonnant ! Un filloniste défendant l’euro, ben ça alors ! Faut que Monsieur Sapir travaille encore. Et qui sait, peut-être même s’inscrire à vos cours d’économie afin d’en apprendre plus.

       
    • Vous avez mal lu, je ne défends pas l’euro. Je pense seulement que nous avons perdu notre liberté. Et je le regrette.
      On nous présente la situation (idyllique) quand nous en serons sortis. Mais concrètement, que va-t-il se passer ? Nous sommes en urgence économique et sociale et les mesures de MLP supposent une sortie de l’euro qui mettra du temps puisqu’un certain nombre de ces mesures sont contraires aux traités européens. Le Brexit a été voté en juin dernier et les négociations commencent seulement maintenant.
      Je ne discute pas de la finalité, mais du chemin pour y parvenir. Pour décider de façon unilatérale, il ne faut pas être susceptible de subir des moyens de pression et de chantage. Je pense que ce n’est plus le cas de la France, hélas.

       
    • Je vous ai malheureusement bien compris et votre commentaire est dans la droite lignée du précédent. Dire qu’une chose serait préférable à une autre n’equivaut pas à dire que les choses seraient idylliques. Pour le reste, il y a là une plus qu’attristante mentalité de défaitiste, malheureusement sans doute encore partagée par beaucoup. Espérons que cela change au plus vite.

       
    • La sortie de l euro n est qu un début de récupération de souveraineté
      Évidemment ce n est pas la solution à tout mais en restant dans l Europe monétaire on est condamnés à mener une politique contraire à nos intérêts
      On sera aussi obligé de passer par de la création monétaire la d’évaluation est un mécanisme de rééquilibrage concurrentiel, et même de rééquilibrage social entre le travail et la rente
      Les rentiers étant actuellement au pouvoir il est normal que l Europe n ai aucune solution à apporter au plan national seul un pillage du patrimoine national à l image de la Grèce se profile si on continue à laisser faire les capots de l ue
      L ue n est qu une entreprise de liquidation des nations au service d intérêts privés
      Et l euro un moyen d affaiblir la France politiquement et economiquement

       
  • Il faut parvenir à un projet européen respectueux de l’indépendance de la France, des souverainetés nationales et qui serve les intérêts des peuples.

     

    Répondre à ce message