Egalité et Réconciliation
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Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

Six millions !

Six millions ! Oui, six millions ! « Il y a six millions d’enfants victimes de trafic sexuel dans le monde ! » C’est ce qui s’affiche en introduction d’une vidéo (ici en anglais) promotionnelle de Operation Underground Railroad (OUR), l’organisation de Tim Ballard, le héros sauveur d’enfants incarné par Jim Caviezel dans Sound of Freedom.

 

Vous croyez aux six millions ? Ça dépend lesquels, me répondez-vous. Mais en réalité, les ressorts psychologiques de la croyance sont toujours les mêmes : les six millions d’enfants, on y croit dans certains milieux, non pas parce qu’on est convaincu par des informations sourcées ou des arguments rationnels, mais parce que la pression morale nous oblige à y croire. Surtout lorsqu’il s’agit de crimes abominables : il est question ici d’enfants vendus et violés des dizaines de fois par jours, et finalement exécutés, ou torturés pour en extraire l’adrénochrome, ou vidés de leurs organes. Ne pas croire, c’est prendre le risque de protéger les monstres. Plutôt croire n’importe quoi que prendre ce genre de risque. Souffrance infinie oblige à croyance infinie. Comment oserais-je contester ? Si le doute m’effleure (six millions, c’est pas un peu exagéré ?), je le refoule aussitôt. Donc allons-y pour six millions dans le monde ! Et allons-y pour 800 000 aux USA chaque année, autre chiffre validé par nombre d’experts en tweets, tee-shirts et coffee mugs. En France ? « 116 000 enfants disparus » ! Ah non, pardon, c’est le numéro de téléphone.

Mais tout de même : on ne parle que du petit Émile, ou de la petite Maëlys il y a huit ans, mais les cas comme ça doivent se compter par centaines de milliers chaque année, c’est sûr ! Un ami m’a dit « par millions ». Il exagère, mais je n’ai pas osé lui dire.

Contester ces chiffres délirants, ce serait se retrouver d’accord avec le journalisme mainstream. Comme par exemple la revue The Atlantic, qui a publié début 2022 un article intitulé « The Great (Fake) Child-Sex-Trafficking Epidemic ». Si la presse mainstream dit que c’est fake, c’est que c’est vrai, n’est-ce pas ? En plus, la revue appartient à Laurene Powell Jobs (veuve de Steve Jobs), et il existe une ou deux photos d’elle à côté de Ghislaine Maxwell, comme nous en informe Luke Rudkowski (complotiste de la mouvance 9/11 was NOT an Israeli job). Mais dites-moi, si ces photos prouvent que Laurene Powell Jobs est au service des pédophiles, que prouvent celles-ci ? Ah bon, c’est pas pareil... !

Je vous taquine, mais c’est pour vous aider à réfléchir. Comme l’a fait remarquer mon ami Yves Rasir, il est dangereux de partir du principe que les fact-checkers ont toujours tort. Pourquoi ? Parce qu’il existe incontestablement des théories du complot fausses. Il existe un marché de la théorie du complot, qui fonctionne sur le principe de l’offre et de la demande, et auquel s’approvisionnent tous les superhéros et gourous de la complosphère : il faut une nouvelle putaclic tous les mois, et plus c’est pire, plus ça buzz.

Vous pensez bien que ceux qui veulent décrédibiliser la dissidence s’en donnent à cœur joie. Certaines théories sont fabriquées dans le but de rendre les complotistes encore plus fous qu’ils ne le sont.

Suzie Dawson a analysé dans ce sens, dès 2018, l’opération Q et le movement QAnon, et les a qualifiés de « Pied Piper operation » – soit « opération joueur de flute », en référence à la légende du même nom. Elle entend par là une opération soutenue par des services secrets, visant à attirer et agréger par la ruse les opposants à « l’État profond » et les entraîner vers des idées et des comportements contraires aux intérêts qu’ils croient défendre. QAnon leur a dit par exemple de se méfier d’Edward Snowden, ou de ne pas s’inquiéter pour Julian Assange, au moment où il avait plus que jamais besoin de soutien. D’ailleurs en mars 2018, peu avant d’être incarcéré au Royaume-Uni et réduit au silence, Assange répondait à quelqu’un qui lui rapportait la rumeur de QAnon selon laquelle il était secrètement libre, en disant que c’était « probablement une campagne noire de relations publiques amplifiée par des sous-traitants de la CIA pour réduire le soutien à WikiLeaks ». Comme le signale Caitline Johnstone, le compte X de Wikileaks a validé les soupçons de Dawson et de Assange : « Malheureusement, il est de plus en plus apparent que cette analyse est correcte. »

Le mouvement QAnon n’est qu’un élément d’une opération psychologique qui s’est servi de militants peut-être bien intentionnés au départ, pour noircir le tableau de la perversion des élites démocrates et libérales. C’est ce que j’appelle « la pilule noire ». Tim Ballard et son organisation OUR n’ont pas, à la vérité, sauvé beaucoup d’enfants, mais ils ont servi à cela. Résultat : une enquête réalisée en 2020 par les politologues Joseph Uscinski et Adam Enders a révélé que 35 % des Américains pensent que le nombre d’enfants victimes de trafic sexuel chaque année est d’environ 300 000 ou plus ; 24 % pensent qu’il est « beaucoup plus élevé ». Ces chiffres reposent sur une interprétation abusives des statistiques de signalements d’enfants disparus, qui ont généralement plus de seize ans et sont presque toujours retrouvés. C’est ainsi que, juste avant les dernières élections présidentielles américaines, Ryan Matta a diffusé son documentaire Operation Amber Alert faisant croire que 437 103 enfants ont disparu dans les réseaux de trafic sexuels aux États-Unis, alors que ce chiffre n’est qu’une estimation haute du nombre de soi-disant mineurs ayant franchi la frontière mexicaine illégalement. Mais le message de Matta, qui se présente en chevalier porteur de « l’armure de Dieu », ne fait pas dans la finesse : « Le gouvernement américain a été détourné par un réseau de pédophiles d’élite. »

Et puis, il y a bien-sûr la variante satanique de la pilule noire : ces pédophiles qui gouvernement le monde sont des pédo-satanistes, des Satan-Worshipping Pedophiles. Ils violent et sacrifient des enfants à Bohemian Grove ! Lorsque vous en êtes là, vous êtes au fond du trou. Il ne vous reste plus qu’à rejoindre une secte tradi ou à vous saouler la gueule du matin au soir. Et vous ne voudrez certainement pas faire d’enfants !

Le religieux étant, par définition, le domaine de l’irrationnel et de l’inexplicable, faire vibrer cette corde est particulièrement efficace pour contaminer ou neutraliser l’esprit critique. Et la touche satanique, associée à la pédophilie, inspire un sentiment d’horreur et d’impuissance, et l’attente ardente d’un sauveur. Trust the plan !

Satan, l’ange de Yahvé

Depuis que j’ai commencé à exprimer mon scepticisme sur la thèse du gouvernement mondial des Satan-Worshipping Pedophiles (qui font semblant d’être juifs selon Candace Owens), on me cite Baudelaire (approximativement) : « La plus belle ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas. » Merveille d’irréfutabilité ! Si je ne crois pas au diable, c’est que je suis victime de sa ruse. Les Romains, qui ignoraient l’existence de cet archange rebelle – ils avaient l’inconscience de nommer Lucifer la planète Vénus – étaient donc sous son emprise : la chute de l’Empire romain serait-elle un dommage collatéral de la chute de l’ange ? Et que dire des Chinois qui, à la lutte cosmique entre Dieu et le Diable, ont préféré l’éternelle dialectique du Ciel et de la Terre. Pauvres naïfs !

Pour ma part, constatant les ravages du satano-complotisme chez les esprits faibles, je suis tenté de dire que la plus belle ruse du diable est de faire croire qu’il existe. Car plus on y croit, plus il existe, cet égrégore maléfique ! C’est le principe de l’exorcisme, une technique hypnotique pour faire surgir le démon du supposé possédé – ça marche surtout à Hollywood, à vrai dire. Ainsi, nous autres peuples chrétiens ne cessons de créer le diable, de chasses aux sorcières en paniques sataniques.

Je ne vais donc pas ici chercher à démontrer que Satan n’existe pas, mais plutôt, dans un premier temps, expliquer de quoi il est fait. Comment notre Satan est-il venu au monde ? C’est la première chose à comprendre pour commencer à se libérer de son emprise, c’est-à-dire de l’emprise de ceux qui, aujourd’hui comme hier, se servent de lui pour nous terroriser et nous contrôler.

Notre imaginaire chrétien de Satan a trois sources principales : le Satan de l’Ancien Testament, la diabolisation des dieux païens, et le mythe des anges déchus. La première composante n’est pas la plus importante, car le Satan de l’Ancien Testament n’a pas de consistance ontologique. L’idée d’une lutte cosmique entre Dieu et Satan est étrangère à la pensée hébraïque. Dieu est la source du bien comme du mal. « Je façonne la lumière et je crée les ténèbres, dit-il, je fais le bonheur et je crée le malheur, c’est moi, Yahvé, qui fais tout cela. » (Isaïe 45:7) Dans la Genèse, c’est lui qui, après avoir créé l’humanité, le regrette et en extermine la quasi-totalité par le Déluge. Tous les fléaux qui s’abattent sur l’humanité – la guerre, la famine, les épidémies, le feu du ciel et le Déluge – ont leur source dans la volonté capricieuse de Yahvé. C’est aussi Yahvé qui, selon Zacharie 14:12, punira tous les ennemis d’Israël, en faisant « tomber leur chair en pourriture pendant qu’ils seront debout sur leurs pieds ».

Cependant, dans certains livres tardifs apparaît un premier dédoublement : Yahvé fait appel à un assistant angélique pour les sales besognes. Ainsi, en 2Samuel 24, Yahvé envoie la peste sur son peuple, mais dans le même épisode reproduit quelques siècles plus tard dans 1Chroniques 21, on lit successivement que « Yahvé envoya la peste en Israël », « l’Ange de Yahvé ravagea tout le territoire d’Israël », et « Satan se dressa contre Israël ». Dans le Livre de Job, « le satan » est un « fils de Dieu », c’est-à-dire un ange, que Dieu autorise à s’acharner contre Job pour tester sa foi. Un peu comme avec la paire Colomb-Moxica dans le film 1492 de Ridley Scott, on préserve la respectabilité de Yahvé en attribuant les sales besognes à son faire-valoir.

Mais lorsque Satan apparaît au début du récit évangélique, dans l’épisode de la tentation du Christ dans le désert (Matthieu 4:8-10), ce n’est encore que comme tentateur. Et même lorsqu’il est dit, en Luc 22:3, que « Satan entra dans Judas », nous pouvons considérer que Satan est toujours l’instrument de la Providence divine, puisque, selon le scénario évangélique, il est nécessaire que Judas trahisse Jésus. Ces épisodes vont être incorporés dans la satanologie chrétienne, mais on voit bien qu’en soi, ce Satan n’est qu’une composante mineure de l’imaginaire satanique chrétien.

Retenons surtout que le Satan de l’Ancien Testament n’est pas véritablement l’ennemi de Dieu, mais plutôt son double ou son faire-valoir. C’est vers les vrais ennemis de Yahvé qu’il faut se tourner pour saisir la généalogie de notre Démon. Et des ennemis, Yahvé en a beaucoup : ce sont tous les dieux de tous les peuples autres que le sien.

Belzébuth pour les nuls

Le premier commandement de Yahvé à son peuple est : « Tu n’auras pas d’autre dieu que moi. » (Exode 20:3, Deutéronome 5:7) Yahvé est le dieu jaloux, ou plus proprement le dieu sociopathe, puisqu’il ne supporte aucun autre dieu. C’est en raison de leur mépris des dieux que les Juifs étaient réputés comme une « race haïe par les dieux », selon Tacite (Histoires V, 3). Car Yahvé fait de son peuple l’exécutant de sa jalousie passionnelle et meurtrière. En Nombres 25, Yahvé donne à Phinéas et sa descendance « le sacerdoce à perpétuité » parce que, dit-il, « il a été possédé de la même jalousie que moi » en transperçant d’un coup de lance un Israélite et sa femme madianite.

Cette divine et sainte Jalousie de Yahvé justifie le génocide des villes de Palestine : qu’on extermine tous les êtres vivants sans distinction « afin qu’ils ne vous apprennent pas à pratiquer toutes ces abominations qu’ils pratiquent envers leurs dieux » (Deutéronome 20:18). Raser les sanctuaires et détruire les idoles, telle est la mission première des rois de Judée et d’Israël, selon le Second Livre des Rois. C’est ce qui vaut à Ézéchias d’être loué pour avoir « fait ce qui est agréable à Yahvé ». Au contraire, son fils Manassé est blâmé pour avoir « fait ce qui déplaît à Yahvé » en élevant « des autels à Baal et […] à toute l’armée du ciel dans les deux cours du temple de Yahvé » (2Rois 21:2-5). Josias, en revanche, se montre digne de son arrière-grand-père Ézéchias : il fait retirer du temple « tous les objets de culte qui avaient été faits pour Baal, pour Ashera et pour toute l’armée du ciel ». Même les prêtres de Yahvé officiant à Béthel « furent immolés par lui sur les autels » (2Rois 23), car Yahvé n’a pas de résidence secondaire.

Ce que ces versets nous apprennent en passant, c’est que le monothéisme exclusif a mis du temps à s’imposer, le Temple bâti par Salomon abritant à l’origine de nombreuses divinités. Mais le Tanakh rédigé durant l’exil à Babylone ou après déclare toutes ces divinités ennemies de Yahvé, démoniaque – ou bien non existante, cela dépend du contexte.

Une divinité en particulier est ciblée : Baal, le dieu cananéen sur lequel s’acharne le prophète Élie lorsqu’il égorge de sa main 450 prêtres de Baal (1Rois 18), puis le roi Jehu lorsqu’il convoque tous les prêtres de Baal pour « un grand sacrifice à Baal » et, en guise de sacrifice, les massacre tous. « C’est ainsi, conclut le récit, que Jéhu débarrassa Israël de Baal. » (2Rois 10) C’est ainsi, autrement dit, que Yahvé devient le seul dieu d’Israël : par l’éradication physique de ses concurrents. Telle est l’essence véritable du monothéisme hébraïque : la fureur théoclastique.

Baal signifie « seigneur » en cananéen, et par extension « dieu ». « Les baals » peut donc se traduire par « les dieux » (comme lorsqu’il est dit en Juges 2:11 que « les enfants d’Israël firent ce qui est mal aux yeux de Yahvé et ils servirent les baals »), tandis que Baal au singulier désigne Dieu, parfois aussi appelé Baal-Zebul, soit « maître des seigneurs », « chef des dieux », ou « le dieu en chef ». Par déformation, Baal-Zebul ou Béelzéboul a donné Belzébuth. Ainsi, ce qui est Dieu pour les Cananéens devient le Diable pour les juifs, puis pour les chrétiens.

Comme nous n’avons pas la version des Cananéens, nous ne savons pas ce qu’ils pensaient de Yahvé, mais il n’est pas exclu que, inversement, ils aient considéré Yahvé comme un démon maléfique, à l’instar des Égyptiens cités par Plutarque, qui disaient que le peuple juif a été engendré par Seth, le dieu du mensonge et de la discorde, meurtrier d’Osiris, soit l’équivalent égyptien du Diable (Isis et Osiris XXXI) [1]. On nous a appris que Baal ordonnait des sacrifices humains. C’est fort possible, mais en Nombres 31, c’est Yahvé qui réclame pour lui-même 32 jeunes vierges madianites, et, selon la critique historique, lorsqu’il est dit que des Israélites sacrifiaient leurs propres enfants au dieu Molech ou Moloch dans le temple de Yahvé et en son nom (Lévitique 20:2-3 ; Jérémie 7:30-31), il faut comprendre que Molech (qui signifie roi), n’est autre que Yahvé, et non Baal [2]. Encore un dédoublement tardif visant à blanchir Yahvé de ses turpitudes. Théophraste, un disciple d’Aristote, écrivait vers 250 av. J.-C. que « les Syriens, dont les juifs [Ioudaioi] font partie, sacrifient encore aujourd’hui des victimes vivantes », et qu’ils « furent les premiers à instituer des sacrifices d’autres êtres vivants et d’eux-mêmes » [3]. Qui croire ?

Le christianisme nous a appris qu’en épargnant Isaac, le Dieu d’Abraham a fait accomplir à l’humanité un pas de géant. Il nous a aussi transmis la leçon biblique que tous les autres dieux étaient des démons, et que Baal-Zebul, que les Cananéens prenaient pour le Dieu suprême, était en réalité le prince des démons. On lit dans l’Évangile de Marc : « Et les scribes qui étaient descendus de Jérusalem disaient [de Jésus] : "il est possédé de Béelzéboul", et encore : "C’est par le prince des démons qu’il expulse les démons". » (Marc 3:22) Dans le christianisme primitif, ce prince des démons va naturellement fusionner avec Satan, le tentateur du Christ en Matthieu 4:8-10, et le manipulateur de Judas en Luc 22:3.

Retenons que le christianisme nous a imposé le point de vue hébraïque, qui diabolise tous les autres dieux que Yahvé, et même toutes les autres civilisations anciennes qui sont entrées en contact avec les Hébreux : Égyptiens, Babyloniens et Cananéens. Prendre conscience de ce parti pris, c’est s’autoriser à une démarche révisionniste. C’est ainsi que, dans la tradition chrétienne, le satanisme se confond avec le paganisme. Aujourd’hui encore, le baptême catholique est précédé d’une formule d’exorcisme, parce que dans les premiers siècles, un païen qui se convertissait devait d’abord reconnaître que les dieux qu’il vénérait étaient des démons, et s’arracher à son pouvoir.

Que notre diable est le produit de la diabolisation du paganisme est illustré par l’iconographie qui nous est familière. Pourquoi le Diable est-il représenté avec des cornes et des pieds de boucs ? C’est parce qu’il a pris les traits du dieu Pan, un dieu champêtre, originaire d’Arcadie, protecteur des bergers et inventeur de la flute. C’est là encore une illustration du fait que la figure du diable dans le christianisme est issue de la diabolisation des cultes préchrétiens. Même la figure de Mahomet subira un sort identique au Moyen Âge, lorsqu’elle sera transformée en Baphomet lors du procès des Templiers.

Le nom de Lucifer est un autre exemple : c’est un mot latin qui signifie « porte-lumière », que les Romains réservaient à la planète et déesse Vénus. Dans ce cas, toutefois, l’adoption de ce nom est liée à une autre source de la mythologie du diable : le récit de la chute des anges. Le nom Lucifer apparaît dans la traduction latine (dite Vulgate) du verset 14:12 du Livre d’Isaïe : « Comme tu es tombé du ciel, astre brillant [Lucifer en latin], fils de l’aurore ! Comme tu as été renversé jusqu’à terre, dompteur des nations ! » Ce passage se réfère à un roi de Babylone, mais les pères de l’Église ont décidé de l’appliquer à Satan, identifié entre-temps à un archange rebelle tombé du Ciel.

Penchons-nous maintenant sur cette théorie de la chute de l’archange Lucifer, qui a joué et joue encore un si grand rôle dans l’imaginaire chrétien.

Les mythologies de l’ange déchu

La doctrine de la chute des anges ne se trouve ni dans l’Ancien Testament, ni dans le Nouveau. Elle a été élaborée dans les premiers siècles du christianisme, par des théologiens comme Justin de Naplouse, Irénée de Lyon, Tertullien de Carthage et Origène d’Alexandrie. On en trouve cependant l’ébauche dans l’Apocalypse de Jean, aux versets 12:7-9 :

« Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses anges furent jetés avec lui. »

Ce thème du combat entre puissances angéliques est tiré de la littérature apocalyptique juive de la période hellénistique, influencée par la cosmologie perse et par le néoplatonisme, mais s’appuyant également sur le très bref passage de la Genèse (6:1-4) évoquant des géants (Nephilim) nés de l’union des fils de Dieu (benei Elohim) avec les filles des hommes. Ce thème est élaboré dans la première partie du très populaire Livre d’Hénoch, intitulée « Le Livre des Veilleurs » et rédigée probablement à la fin du IIIe siècle av. J.-C.

Parmi les apocalypses juives, citons La Vie d’Adam et Ève (ou Apocalypse de Moïse, pour la version grecque), datée du Ier siècle avant ou après Jésus-Christ, et conservée uniquement dans des versions christianisées. On y lit que Dieu, après avoir créé Adam, a réuni les anges pour admirer son œuvre et leur a ordonné de se prosterner devant son chef-d’œuvre, l’homme. L’ange Michel obéit, mais Satan refuse : « Je n’adorerai pas celui qui est plus jeune que moi et inférieur. Je suis plus âgé que lui ; c’est lui qui doit m’adorer ! »

Cette littérature juive, dite pseudépigraphique, est le trait d’union entre le judaïsme de la période hellénistique et le christianisme. Mais le mythe de la chute des anges qui y est développé connaît des versions alternatives, rejetées aussi bien par le judaïsme rabbinique que par le christianisme.

Il existe notamment un courant gnostique qui intègre cette thématique du combat des anges dans une cosmogonie complexe visant à expliquer comment le plan divin a été contrarié, et le monde matériel créé par accident. Dans cette version, c’est Yahvé, le créateur du monde matériel, qui est une entité angélique déchue ; il n’est pas seulement tombé dans le monde matériel, il l’a créé, pour devenir le « Prince de ce monde ». Selon l’Apocryphon de Jean, daté du IIe siècle de notre ère, c’est un méchant archonte nommé Yaltabaoth, en lequel on reconnaît Yahvé, qui engendre le monde d’en-bas et proclame : « Je suis un dieu jaloux, il n’y en a pas d’autre que moi. » Puis il tente d’emprisonner Adam dans le Jardin d’Éden, un faux paradis. Mais le Christ lui envoie Ève pour libérer la lumière emprisonnée en lui en lui faisant consommer le fruit libérateur de l’Arbre de la Connaissance. Le Serpent du chapitre 3 de la Genèse est donc ici associé ou assimilé au Christ.

Certaines sectes gnostiques enseignent, selon Irénée, que « la Mère divine utilisa le Serpent pour conduire Adam et Ève à désobéir aux ordres de Yaltabaoth et acquérir la connaissance, provoquant ainsi la colère de ce dernier, qui jeta alors le Serpent dans le monde inférieur, avec Adam et Ève ». Selon Tertullien, ces gnostiques « magnifient le Serpent à un tel degré qu’ils le placent même devant le Christ […]. "Car c’est le Serpent, disent-ils, qui nous a donné l’origine de la connaissance du bien et du mal." » Vers l’an 400 dans Contre faust, Augustin dialogue avec un manichéen qui, tout en s’affirmant chrétien (et traitant Augustin de demi-chrétien pour n’avoir pas rejeté les écritures juives), voit dans le Serpent le symbole d’un principe divin (I,2) [4].

Du point de vue d’un juif ou d’un chrétien, ces gnostiques inversent le mythe de la Genèse. Mais il faut comprendre que, de leur point de vue, c’est le récit de la Genèse qui est une inversion de la vérité, vérité qu’ils ne font que rétablir en remettant le récit à l’endroit. Qui croire ?

Il se trouve que la critique historique donne en partie raison aux gnostiques, car elle reconnaît dans le récit de la Genèse une attaque polémique contre le culte d’une divinité représentée par le Serpent. Plusieurs hypothèses ont été proposées pour identifier ce culte (je renvoie le lecteur à mon article « Qu’est-ce que le gnosticisme ? »). Le plus probable est cependant que la véritable cible du récit du Jardin d’Éden en Genèse 3 n’est pas un culte particulier, mais plutôt la croyance en la capacité donnée à l’homme d’accéder à la connaissance du bien et du mal par ses propres moyens. Cette croyance est moins gnostique que philosophique (lire « L’arbre philosophal et le dieu jaloux »), et l’on ne doit pas s’étonner que le philosophe Celse, contemporain de Marc Aurèle, dénonçât le dieu des juifs comme un ennemi du genre humain, « puisqu’il a maudit le serpent, de qui les premiers hommes reçurent la connaissance du bien et du mal » (Origène, Contre Celse VI,28). À la différence des gnostiques, les philosophes ne prennent pas Yahvé au sérieux, ni comme Dieu suprême, ni comme mauvais démiurge créateur du monde matériel : il n’est pour eux que le méchant « dieu des Juifs » dont le culte rend les juifs méchants.

En définitive, les gnostiques comme les philosophes dénoncent dans le récit biblique une ruse. Ils pourraient donc rétorquer à Baudelaire : « La plus belle ruse de Yahvé est de nous faire croire qu’il est Dieu alors qu’il est un démon malfaisant (ou une Idée malsaine). »

Le grand historien britannique Steven Runciman a écrit ceci sur les sectes gnostiques :

« La plupart des sectes divisaient l’humanité en trois catégories, suivant la mesure d’étincelles divines qui existait en chaque homme. Ces catégories étaient, selon Valentin : les Spirituels, qui étaient remplis de divinité, et auxquels il ne fallait pour être sauvés que la Gnose et les mots du mystère. […] Ensuite les Psychiques, qui avaient dans l’âme une petite étincelle, mais n’étaient pas assurés du salut. Ils devaient faire le bien pour le mériter. […] Enfin, il y avait les Matériels, hommes dépourvus de l’étincelle et qui retournaient inévitablement à la poussière d’où ils étaient venus. » [5]

Or, que dit Yahvé à l’homme en le chassant du Paradis ? « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » (Genèse 3:19) Tu n’es qu’un être matériel, aucune âme immortelle ne t’habite. Tel est le dogme premier de la religion de Moïse, véritable anti-religion du point de vue des religions qui font de l’immortalité de l’âme le socle de la foi et de la morale. C’est une malédiction, en vérité, que Yahvé, le dieu d’Israël, a jeté sur son peuple. N’est-il pas le dieu maléfique par excellence ?

Satanisme et transsexualisme : même combat

Étant donné que Satan n’a pas de réelle consistance dans la tradition juive, n’est-il pas étrange que deux des sectes sataniques les plus en vue aient été fondées par des juifs : Anton LaVey, fondateur de l’Église de Satan en 1966, ou plus récemment Malcolm Jarry, fondateur du Temple satanique. La « biographie autorisée » de LaVey nous apprend que, dans sa jeunesse, « il s’impliqua dans des groupes militants israéliens, dont certains fournissaient des armes à la nouvelle nation – des organisations portant des noms tels que Betar, Hashimer Hatzair, Poale Zion, le Stern Gang et l’Irgoun » [6]. Quant à Jarry, il se décrit lui aussi comme un « juif laïc » attaché à Israël. Selon l’article que lui consacre The Times of Israel, il prêche « l’art du changement social "satanique" ». Le « changement social » pour les goyim : une passion juive.

Remarquons également que la mythologie satanique, qui avait perdu son attrait au début du XXe siècle, a été réactivée au cinéma par des réalisateurs juifs : Roman Polanski avec Rosemary’s Baby (1968) et William Friedkin avec L’Exorciste (1973). Ces deux films ont eu une influence considérable sur la psyché collective, et ont fait de nombreux petits. Là encore, il faut s’interroger sur le fait que ce ne sont pas de vrais satanistes mais de vrais yahvistes qui nous imposent Satan.

Notons, enfin et surtout, que le satanisme culturel est souvent associé au transsexualisme. C’était déjà un peu le cas avec The Rocky Horror Picture Show, produit en 1975 par Lou Adler et Michael White. Un « film culte », me disait-on dans ma jeunesse, ce qui signifie qu’un culte a été organisé autour de ce film, à destination de la jeunesse. Organisé par qui, telle est la question.

Mais l’association du satanisme et du transsexualisme est plus marquée et plus systématique depuis les années 90. Les exemples sont trop nombreux pour que je me livre à un inventaire du phénomène. Pensons à l’exemple emblématique de Marilyn Manson (photo en tête d’article).

Mais éliminons d’abord un faux problème. La question qui nous intéresse n’est pas celle de la motivation de celui qui se fait appeler Marilyn Manson, mais celle de la motivation de ceux qui décident d’en faire une star, à commencer par son producteur Trent Reznor. Le sujet important n’est pas la responsabilité de l’artiste, mais la responsabilité de ceux qui décident quel type d’art et quels artistes vont être promus. Plus largement, la question n’est donc pas de savoir pourquoi il y a des pervers dans nos sociétés, mais pourquoi ils sont érigés en modèles pour la jeunesse, plutôt qu’enfermés dans des centres de rééducation. Ce que nous cherchons à comprendre ici, ce ne sont pas les pervers eux-mêmes, mais l’origine et la motivation des courants culturels et intellectuels qui promeuvent la perversité. Ainsi, il existe une pathologie nommée autogynéphilie, conceptualisée par le psychiatre Ray Blanchard : les hommes porteurs de cette pathologie éprouvent une excitation sexuelle en se travestissant en femme. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas ce trouble psychiatrique, mais le mouvement politique et culturel consistant à vulgariser cette pathologie pour en faire une normalité (voir à ce sujet le documentaire Les loups dans la Bergerie).

Pour clarifier le sujet, j’ai proposé, dans « Satanisme et transgression de masse », de considérer le satanisme culturel comme un exemple parmi d’autre de ce qu’Alain Soral a pertinemment nommé la « transgression de masse ». Le satanisme n’est que la transgression du sacré et du religieux, et s’il est associé à la transgression des repères anthropologiques par le transsexualisme, c’est parce qu’il va dans le sens du même courant. Les symboles et l’esthétique sataniques servent de décor au transsexualisme, en tant que codes programmatifs de la transgression des valeurs morales traditionnellement défendues en Occident par le christianisme. Le satanisme est la forme culturelle, le transsexualisme est le fond idéologique. Le satanisme est là pour accompagner et faciliter le dernier stade du « changement social » : la destruction des repères anthropologiques les plus fondamentaux.

Le fond idéologique est bien représenté par Martine (ex-Martin) Rothblatt, coauteur dans les années 90 du premier projet de loi sur l’identité de genre, la Charte internationale des droits du genre (International Bill of Gender Rights), et d’un best-seller, The Apartheid of Sex (réédité en 2011 sous le titre From Transgender to Transhuman). On lit dans ce dernier :

« À l’avenir, le fait d’étiqueter les gens à la naissance comme "mâle" ou "femelle" sera considéré comme aussi injuste que la pratique sud-africaine, aujourd’hui abolie, qui consistait à apposer la mention "noir" ou "blanc" sur les cartes d’identité des personnes. […] L’apartheid du sexe est tout aussi néfaste, douloureux et oppressif que l’apartheid de la race. »

« L’insistance des féministes à considérer les individus comme des individus, indépendamment de leur biologie sexuelle, peut maintenant être portée à l’étape logique suivante : les individus sont des individus, pas des types de sexe. »

« Au troisième millénaire, l’orientation sexuelle évoluera vers un modèle unisexuel, car les types de sexe “masculin” ou “féminin” disparaîtront. Les personnes, quelle que soit leur caractéristique génitale de naissance, se sentiront libres de s’identifier comme olive, magenta, corail, ébène ou blanc, ou comme femme ou hommasse, dure, tendre ou trans. Avec ce continuum de possibilités sexuelles, les termes "gay", "hétéro" et même "bisexuel" perdront toute signification. » [7]

Sans surprise, le militantisme transsexualiste s’appuient sur la lutte contre le racisme et contre le sexisme. Il exploite ainsi l’effet cliquet du juridique : un droit acquis n’est jamais remis en question et sert d’appui au combat suivant.

Mais pour comprendre ce qu’il se passe vraiment, il faut aller encore au-delà de l’explication idéologique. Il faut, en quelque sorte, passer de la Raison de Hegel à la Volonté de Schopenhauer. Au commencement n’est pas l’idéologie, le projet rationnel. Au commencement est la haine du dieu jaloux et sa volonté de nous détruire.

Laurent Guyénot

 

Notes

[1] Selon la légende égyptienne rapportée par Plutarque, Seth, le dieu à tête d’âne, erra en Palestine où il enfanta deux fils, Hierosolymos and Youdaios, soit Jerusalem et Juda. La rumeur rapportée par Tacite et d’autres historiens, selon laquelle le Temple de Jérusalem abritait une tête d’âne en or, est très certainement liée.

[2] Thomas Römer, L’Invention de Dieu, Seuil, 2017, p. 181-183.

[3] Menahem Stern, Greek and Latin Authors on Jews and Judaism (vol. 1), Israel Academy of Sciences and Humanities, 1974, p. 10.

[4] Attilio Mastrocinque, From Jewish Magic to Gnosticism, Mohr Siebeck, 2005, p. 7-10.

[5] Steven Runciman, Le Manichéisme médiéval. L’hérésie dualiste dans le christianisme, Payot, 1949, p. 13.

[6] Blanche Barton, The Secret Life of a Satanist : The Authorized Biography of Anton Szandor LaVey, 1992, p. 13.

[7] Citation tirée de la préface de Harold Brackman à la nouvelle édition (From Transgender to Transhiuman, 2011).

Laurent Guyénot, sur E&R

 
 






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  • #3519797
    Le 14 avril à 22:17 par Vincent
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    L’article de Laurent Guyénot est à l’image de beaucoup de productions intellectuelles contemporaines : un vernis culturel séduisant, parfois bien construit, mais profondément superficiel et trompeur dès qu’il prétend s’attaquer aux Saintes Écritures. Le problème n’est pas uniquement dans l’angle critique adopté, mais dans l’ignorance manifeste des fondements spirituels, linguistiques et prophétiques du texte biblique.

    Car comment peut-on prétendre démonter la structure d’un édifice sans en connaître les fondations ? Laurent Guyénot ne lit pas l’hébreu, ni le grec biblique, ni l’araméen. Il n’en comprend donc ni le rythme, ni les nuances, ni les clés de lecture inspirées. Il s’appuie sur des traductions modernes, elles-mêmes parfois fautives ou orientées par des traditions confessionnelles. Il parle des textes, mais ne les entend pas. Il analyse des figures, mais ne pénètre pas leur sens spirituel. Et c’est là que réside l’un des grands dangers de ce type d’article : il paraît autorisé, mais il ne l’est pas.

    Prenons un exemple fondamental : Genèse 3:22-24. La plupart des traductions rendent ce passage ainsi : « Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Maintenant, empêchons-le de tendre la main vers l’arbre de vie, pour qu’il ne vive éternellement. »

    Mais le texte hébreu dit littéralement : Hen ha’adam hayah ke’echad mimennu lada’at tov va-ra’ – « Voici, l’homme est devenu un au travers de la connaissance du bien et du mal. » Cela ne signifie pas qu’il est comparable à Dieu, mais qu’il est devenu confus, indistinct en lui-même. Avant la chute, il distinguait clairement l’âme, le corps, l’esprit. Après, tout s’est embrouillé en lui.

    Voilà un exemple d’erreur de traduction qui change tout — et que l’auteur, faute d’avoir appris la langue sacrée, ne pouvait même pas soupçonner. Or, ce genre de contresens alimente une pensée illusoire, coupée de la révélation véritable.

     

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    • #3519866
      Le 15 avril à 06:18 par paramesh
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      Laurent Guyénot ne lit pas l’hébreu, ni le grec biblique, ni l’araméen. Il n’en comprend donc ni le rythme, ni les nuances, ni les clés de lecture inspirées




      foutaises,argument pilpoulesque, même ta traduction est ambigue. l’hébreu c’est justement de l’hébreu, on peut lui faire dire pratiquement ce qu’on veut (pas de ponctuation pas de voyelles, pas de grammaire). au contraire du grec et du latin infiniment plus précis. donc ces textes bibliques ont été commentés et interprétés dès leur origine écrite puisque le texte lui même doit être déchiffré et rendu cohérent. Guyenot ne fait que continuer une pratique courante et nécessaire.

       
    • #3519899
      Le 15 avril à 07:41 par Pour de vrai
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      @Vincent
      Marrant comme ’’la langue sacrée’’ sonne comme des grognements démoniaques ; pire que du néerlandais déclamé en rotant ; la langue la plus désagréable à entendre sur terre...

       
    • #3519928
      Le 15 avril à 08:35 par jo
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      Le récit de la Genèse n’est il pas une réappropriation d’un texte Sumérien ? Or n’oublions pas les origines d’Abraham (pas le char !) qui venait d’Ur en Irak.
      Cela étant, comment Dieu peut-il connaître le Bien s’il ne connaît pas le Mal ? (dans ce monde ci en tous cas !)
      Par exemple, expliquez moi, décrivez moi le concept de la Santé si la maladie n’existe pas ?
      Nous avons choisi en tant que potentielle divinité, d’expérimenter le Mal pour connaître le Bien.
      Pour terminer et mettre tout le monde d’accord, notre cerveau n’est pas câblé pour comprendre certaines vérités spirituelles.
      Aussi, je ne saurais trop conseiller à tous de suivre les pas du Christ pour connaître la Vérité et accéder à la Liberté de faire le Bien.-Jean, chapitre 8, verset 32.

      Merci à Laurent qui bouscule les idées reçues : plus on évite la confrontation plus notre foi et croyance sont faibles. Et c’est un plaisir de remettre en question nos croyances, certitudes. C’est un bon marqueur pour savoir où on en est !

       
    • #3519951
      Le 15 avril à 09:10 par Vincent
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      Paramesh, vous semblez croire que l’hébreu biblique est une langue confuse, floue, livrée à l’interprétation. C’est l’inverse. C’est un langage d’une rigueur stupéfiante, un édifice aux fondations si fines et solides que toute lecture superficielle s’y fracasse. Dire qu’on peut lui faire dire «  ce qu’on veut  », c’est comme prendre la formule H₂O pour un code arbitraire. À l’œil non instruit, trois lettres  ; à l’esprit formé, un univers d’équilibres moléculaires. Il en va de même avec la Parole de Dieu.

      L’hébreu ancien repose sur un système de racines trilittères, de formes verbales (qal, piel, hifil…), de constructions poétiques en chiasme, de niveaux sémantiques imbriqués comme des arches dans un temple. L’araméen et le grec biblique suivent la même logique. Chaque mot, chaque accent, chaque temps verbal a une portée prophétique et spirituelle. C’est un langage tissé par l’Esprit, non une mythologie improvisée.

      Ce n’est pas l’hébreu qui est ambigu, c’est la pensée moderne qui s’est effondrée. En simplifiant nos langues, nous avons appauvri notre intelligence. En perdant la grammaire, nous avons perdu la gouvernance de l’âme. Un auteur l’a bien résumé  :

      «  Renversez la grammaire, vous renverserez les peuples.  »

      Mais la Parole, elle, résiste. Elle ne s’impose pas — elle en impose. Elle est tranchante, vivante, pénétrante. Et si elle vous désarme, ce n’est pas pour vous détruire, mais pour vous amener à la vie véritable, à la lumière, à Jésus-Christ, l’unique Logos, véritable porteur de lumière. Toute autre «  lumière  » n’est qu’imposture.

       
    • #3519991
      Le 15 avril à 10:29 par Vincent
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      @Pour de vrai

      Votre remarque est moqueuse, c’est un fait. Mais elle semble surtout le fruit d’un regard façonné pour piétiner, non pour comprendre. Un regard habitué à essuyer ses certitudes sur la Parole de Dieu comme sur un paillasson.

      L’hébreu moderne n’est déjà plus la langue biblique. Comme toute langue, il s’est appauvri. Mais l’hébreu originel — celui qui a porté la Parole révélée — était une structure de pensée, non une suite de sons. C’était une langue de fondations, non d’ornements. Sa beauté n’était pas forcément mélodieuse à l’oreille, mais elle transmettait avec une clarté tranchante ce que Dieu voulait révéler.

      Et d’ailleurs, jusqu’à preuve du contraire, nul ne connaît avec certitude la musicalité de l’hébreu ou de l’araméen anciens. Faut-il juger la profondeur d’une langue à l’aune de notre oreille moderne ? Cela reviendrait à mépriser aussi le chant des oiseaux sous prétexte qu’il ne respecte pas nos gammes. Or ce chant-là, pourtant, entoure la création depuis l’origine — il est riche, complexe, et souvent plus vrai que notre propre musique.

      Dieu ne crée pas sans beauté. Il a façonné des levers de soleil qui nous laissent muets, des mers dont le ressac apaise les cœurs, des cieux dont la majesté nous dépasse — et des langues pour parler à l’âme, pas à l’ego.

      Et dans cette langue-là, Bereshit, le tout premier mot de la Bible, contient déjà, dans ses lettres, la trace du Messie à venir : la lettre centrale Shin, forme stylisée d’une dent ou d’un feu dévorant, est aussi le sceau de Dieu dans le Shema Israël, et se retrouve au cœur du nom de Yeshoua. Ce n’est pas une formule. C’est la manière divine : dire l’essentiel dès l’entrée.

      Mais ce langage-là demande silence, écoute, et humilité. Et parfois, un vertige salutaire pour qu’un cœur se redresse enfin.

       
    • #3520029
      Le 15 avril à 12:11 par Paolo
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      C est pourquoi la seule réponse contre le pro israélien dénommé Vincent c est de dire : soit aucune soit toutes les langues sont sacrées.

       
    • #3520082
      Le 15 avril à 14:12 par Vincent
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      @Jo
      Vous évoquez Ur et les Sumériens comme si le récit biblique se contentait de recycler des mythes antiques. Pourtant, Abram n’est pas un héritier culturel : il est appelé à sortir d’Ur (Genèse 12:1), à rompre avec ce passé pour recevoir un nom nouveau : Abraham, « père d’une multitude », marqué par l’ajout du hé (ה) – lettre de la révélation divine, qui entre aussi dans le Nom sacré de Dieu (YHWH). Ce changement dit tout : ce n’est pas une continuité, c’est une transformation.

      La Bible ne copie pas les épopées mésopotamiennes, elle les contredit. Là où Gilgamesh ou Atrahasis livrent un panthéon désordonné, la Genèse pose un Dieu unique, créateur et juste. Là où l’homme est jouet des dieux, il est ici responsable, porteur d’un choix moral et d’un appel spirituel.

      Quant au mal, vous semblez croire qu’il est nécessaire pour connaître le bien — comme si la vérité avait besoin de son inversion pour être reconnue. Mais le mal n’est pas une réalité autonome : c’est une distorsion. Le mensonge ne crée rien, il tord la vérité. Il n’existe que par elle, comme son parasite. C’est en cela qu’il est grave : il mime, puis déforme, et finit par éteindre la lumière.

      Enfin, vous terminez en citant les paroles du Christ (Jean 8:32), mais suivre Jésus n’est pas un supplément spirituel. C’est une rupture. Une nouvelle naissance. Il ne s’agit pas d’un chemin intérieur flou, mais d’un appel à sortir du vieux monde, à délaisser ses certitudes brillantes pour une vérité qui, elle, ne se prête ni à l’ironie ni aux jeux d’équivalences. C’est une lumière droite. Elle ne flatte pas : elle tranche.

       
    • #3520089
      Le 15 avril à 14:44 par Fernand le Béréen
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      @vincent
      C est une chose de maîtriser l hébreu biblique, s en est une autre d en faire la langue par excellence et de l idéaliser comme vous le faite... Arrêtez d y voir plus qu il n y a
      Si l hébreu était une langue si magnifique et profonde pourquoi a t elle été chercher des mots dans d autres langues
      Le premier exemple qui me vient a l esprit est le mot perse pardes pour désigner le jardin d Eden
      Dans un article sur la fête Pourim et relayé récemment sur ER, j ai montré que le mot Pour provient de l assyrien,
      On peut multiplier les exemples a l infini, mais je crois que vous avez compris l idée
      L hébreu est une langue comme les autres

       
    • #3520100
      Le 15 avril à 15:14 par Anonyme
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      C’est vous Vincent, qui êtes profondément superficiel et trompeur.
      Car qui est le plus vicieux ? Celui qui essaie de critiquer un livre à partir des traductions qui en ont été faites, ou celui qui a osé changer les fondements, l’édifice de ce Livre divin, et dont il a résulté de drôles de traductions par la suite ?
      C’est vous Vincent, qui êtes issu de ce peuple qui a osé manipuler, déformer l’édifice, camoufler nombre de ces chapitres, et prétendre mieux le connaître que tous ceux qui ne sont pas des gens du Livre.
      C’est vous qui vous êtes bâtis une réputation de fins connaisseurs et d’érudits, car par rapport aux autres, vous êtes les ’’gens du Livre’’.
      Mais qu’avez-vous fait de ce Livre ? Vous avez emmerdé, persécuté ceux qui vous l’ont révélé ( Moïse, Jésus...). Vous en avez minimisé la valeur. Vous l’avez porté comme des ânes portant une marchandise de valeur.
      Vous ne l’avez aucunement considéré ce livre.
      Alors nul besoin de critiquer Laurent Guyénot quand c’est à vous de vous remettre en cause.
      Mais ça, c’est pas donné. Un orgueilleux ne se remet jamais en cause.
      Excusez-vous d’abord d’avoir tué Jonas et son père Zacharie.
      Jonas, n’avait-il pas, lui, sondé toute la subtilité et la beauté de l’édifice, comme vous dites ?
      Son seul crime ne fut-il pas de s’en tenir aux fondements du Livre, tel que vous le prônez ?
      Pourquoi l’avoir tué ?
      Cessez de donner des leçons du haut de votre tour de crimes et de turpitudes. C’est répugnant, et Laurent Guyénot ne fait que vouloir balayer toute cette saleté d’arrogance mal placée.

       
    • #3520108
      Le 15 avril à 15:44 par Funes
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      @Vincent. Vos différents messages et réponses sont un contre-poison au modernisme. Merci de nous en faire profiter. L’Homme se prend pour Dieu et oublie sa condition de créature. Je crois que ce n’est pas très nouveau.

       
    • #3520133
      Le 15 avril à 17:02 par Vincent
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      Monsieur Paolo,

      Il semble que vous ayez parlé ex cathedra, depuis votre Vatican personnel — deuxième ou troisième édition, peut-être ? — pour décréter que « toutes les langues sont sacrées, ou aucune ». Une déclaration qui sonne bien, mais qui, à l’épreuve du réel, se délite comme bien des slogans.

      L’hébreu biblique — que vous raillez sans le connaître — n’a jamais été déclaré « sacré » par décret. Ce sont des siècles d’étude, de transmission rigoureuse, de méditation qui en ont révélé la portée. Pas besoin de mythologie linguistique : c’est une langue façonnée pour contenir la Parole, et non pour flatter l’oreille.

      L’araméen, langue du Christ, n’est pas qualifié de sacré, et pourtant il en émane une profondeur spirituelle saisissante. Il ne s’agit donc pas d’élever une langue pour des raisons nationalistes, mais de reconnaître ce qui, dans la structure et la portée sémantique, touche au divin.

      Oui, les langues modernes se sont appauvries. Elles peinent parfois à porter autre chose que des opinions vite dites et vite oubliées. Et peut-être est-ce cela qui explique certaines assertions fades et sans colonne vertébrale que l’on lit ici ou là.

      Mais il faut le dire : étudier les langues bibliques sérieusement n’a rien de « pro-israélien ». Il s’agit de rigueur intellectuelle, d’honnêteté exégétique. Le Christ est pierre d’achoppement pour tous, y compris pour Israël selon la chair — c’est pourquoi l’accusation glisse, sans prise.

      Enfin, vos raccourcis ne sont pas éclairants : ils cherchent moins à comprendre qu’à amalgamer. Vous ne caricaturez pas, vous décolorez. Vous affadissez ce qui, par nature, doit avoir du goût — car comme l’a dit Jésus, « si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes. » (Matthieu 5:13)

       
    • #3520153
      Le 15 avril à 17:45 par Vincent
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      @Fernand le Béréen

      Vous soulevez un point intéressant — celui de l’emprunt lexical dans la langue hébraïque — mais votre conclusion trahit une confusion assez fréquente entre la structure d’une langue et l’origine de certains de ses mots.

      Oui, l’hébreu biblique contient des emprunts. Comme toutes les langues vivantes, il a absorbé, dans certaines strates, des termes araméens, égyptiens, akkadien, ou perses. Pardès est effectivement un mot d’origine perse pour désigner un jardin clos. Pour en est un autre. Mais croire que ces emprunts minoritaires suffisent à niveler l’hébreu biblique au rang de « langue comme les autres » est un raccourci linguistique.

      Ce qui fait la spécificité — non pas la supériorité arrogante, mais la singularité réelle — de l’hébreu biblique, ce n’est pas qu’il soit isolé ou chimiquement pur, mais qu’il possède une structure morphologique et spirituelle d’une cohérence interne sans équivalent :

      Les racines trilittères permettent une profondeur d’interprétation textuelle, poétique, prophétique.

      Les formes verbales (qal, piel, hifil, etc.) modulent sens et intensité avec une précision spirituelle.

      Chaque lettre est un signe, une image, une valeur, une mémoire du Verbe.

      La construction du texte hébreu obéit à des architectures sémantiques et symboliques complexes : inclusions, parallélismes, chiasmes, jeux sonores… qui ne relèvent ni du hasard ni de la simple éloquence.

      Quand vous dites « arrêtez d’y voir plus qu’il n’y a », je vous répondrai : encore faut-il voir ce qu’il y a réellement. Un Béréen, tel que Luc les a décrits (Actes 17:11), examine chaque chose avec soin. Il ne méprise ni le texte ni la langue, mais les scrute, avec rigueur.

      Et puis, pour élargir la perspective : les Écritures n’ont pas été rédigées uniquement en hébreu ancien (langue plus tard qualifiée de sacrée), mais aussi en araméen et en grec biblique. Il ne s’agit pas de défendre une langue pour elle-même, mais de travailler avec sérieux la matière que nous avons reçue — car c’est la seule que nous ayons.

       
  • #3519800
    Le 14 avril à 22:48 par PL
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    Vous parlez des chrétiens, ce qui désigne les protestants en France, laquelle est un pays catholique, et les catholiques ne fondent par leur foi sur la lecture de la Bible mais sur le Catéchisme et sur l’Histoire Sainte.

    Du Nouveau Testament, les catholique ne connaissent que les passages qui sont lus lors des messes comme évangiles et comme épîtres, avec quelques passages de l’Ancien Testament comme le Décalogue. Ils connaissent les 7 oeuvres de miséricordes, les 7 sacrements, les 7 péchés capitaux, les vertus théologales, mais ils n’ont jamais entendu parler de Yahvé ou Jéhovah, ni les Philistins, ni des Cananéens, uniquement des Samaritains et des Romains parce qu’ils sont évoqués dans les Évangiles. Pour eux, Dieu ne vient pas du Dieu violent et rancunier des Hébreux, Dieu correspond à Zeus (d’où vient le mot Dieu) ou à Jupiter (Jovis Pater = Dieu pe Père), chef des dieux de l’Olympe, devenu dieu unique et universel. Par contre, dans le Catéchisme et dans l’Histoire sainte, il existe un archange déchu du nom de lucifer ou Satan, prince de ce monde, qui cherche à détruire l’oeuvre de Dieu et qui est le tentateur. Il est à l’origine de la chute d’Adam et Eves, il a tenté Jésus en lui offrant la puissance et la gloire sur ce monde. Il existe aussi des anges, chacun a son ange gardien.
    Satan n’est pas pour les catholique une autre divinité, ni le négatif de Dieu, le catholicisme n’est pas manichéen.

    Donc votre argumentation qui s’appuie sur votre "libre examen" de la Bible pour laver plus blanc que blanc s’adresse à des protestants ou à des Juifs, pas aux catholiques.

     

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    • #3519859
      Le 15 avril à 05:54 par Ave
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      On est bien d’accords.

       
    • #3519873
      Le 15 avril à 06:38 par RL
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      Vous êtes protestant ? Je demande car j’aimerais comprendre l’origine de votre méconnaissance de la religion catholique.

       
    • #3519945
      Le 15 avril à 09:04 par Domino
      Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

      Si les catholiques ne lisent pas les Evangiles, c’est bien dommage.
      Il n’en a pas toujours été ainsi, en témoignent les vitraux du Moyen Age, véritable catéchèse enracinée dans les textes, à destination du peuple.

      C’est en réaction au protestantisme, lui-même concomitant à la Renaissance (notamment du juridisme romain), que l’Eglise catholique a figé sa doctrine et sa liturgie au concile de Trente, en se présentant elle-même comme chemin de Salut, quasiment en lieu et place du Christ (*). Ce faisant, elle a pavé la voie à l’athéisme moderne qui n’a pas eu de difficulté à souligner ses errements historiques et compromissions avec les pouvoirs politiques et financiers....

      L’histoire sainte, qui réduit la naissance, la vie, la mort et la résurrection du Christ à une succession d’évènements historiques et la vie chrétienne à une morale, a conduit beaucoup de baptisés a déserter.
      Pour faire court, "Christ est ressuscité", ce n’est pas du passé composé, c’est du présent...
      Et ce "présent" (dans tous les sens du terme) l’Eglise, en toute humilité, ne peut qu’en créer les conditions. Le reste est l’affaire de Dieu.

      (*) l’observation de la statuaire est intéressante : aux vierges du Moyen Age mettant en avant le Christ offert au monde ont succédé des vierges couronnées avec un enfant Jésus peu différent de n’importe quel bébé....

       
  • #3519821
    Le 15 avril à 01:01 par en passant
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    " À l’avenir, le fait d’étiqueter les gens à la naissance comme "mâle" ou "femelle" sera considéré comme aussi injuste que la pratique sud-africaine, aujourd’hui abolie, qui consistait à apposer la mention "noir" ou "blanc" sur les cartes d’identité des personnes ".
    Les prétendants à la destruction des réalités biologiques ne reculent devant aucun sophisme car si les hommes et les femmes sont obligatoirement faits pour vivre ensemble, les blancs et les noirs pas obligatoirement. La mention du sexe sur la carte d’identité ne répond pas au même objectif que celle de l’identité raciale dans l’ancienne Afrique du Sud.

     

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  • #3519824
    Le 15 avril à 01:37 par Palumbus
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    Excellente démonstration : le transsexualisme comme arme de destruction finale de l’autre, parachevant un projet de haine plurimillénaire.
    A ce propos, un point demeure trop souvent inabordé : l’effrayant succès du transsexualisme au sein des populations occidentales. L’Espagne puis les Pays-Bas ont élu des transsexuels miss sans que cela ne suscite d’émoi particulier. Les jeunes femmes - qui se pressent aux gay pride comme autrefois aux processions - deviennent hystériques dès que vous émettez la moindre critique contre cette nouvelle catégorie sacrée, à qui elles confient volontiers leurs enfants lors des ateliers de lecture à drag queens. Plus près de moi, les nombreux changements de genre qu’on m’a rapportés ces derniers temps, concernant de jeunes bourgeoises de gauche mais aussi, chose bien plus terrifiante, un prolo provincial et le collègue baraqué d’un ami électricien - autrement dit, même les catégories sociologiques frontistes sont contaminées ! Je ne l’avais vraiment pas vu venir.
    Quid des enseignements chrétiens dans ce processus ? « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus Christ. » Galates, 3:28. N’est-ce pas là le maillon manquant expliquant le passage de l’égalité mathématique à l’égalitarisme fou (A.S.) sur lequel prospère le transsexualisme et avant lui le féminisme ? Et comment ne pas penser aux mutilations LGBT+ à la vue des anciennes photographies de Scoptes ? En parlant de mutilation : « Car il y a des eunuques [...] qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. » Matthieu 19:12 - verset qu’Origène appliqua littéralement, de même que des milliers d’autres clercs jusqu’à ce que l’Eglise bannisse la pratique au XIIe siècle, y voyant une solution de facilité. A noter que sur E&R même, un catholique me balança ce verset avec véhémence après que j’eus osé dénoncer le topless et l’injonction à l’auto-castration (pour reprendre les mots d’A.S.) qu’implique cette pratique. Peut-être que je digresse, mais il me semble que ce rapport ambigu qu’entretient le christianisme vis à vis de la virilité, de la sexualité et de la différence des sexes a crée le terrain anthropologique favorable au développement du féminisme et de l’homotranssexualisme.
    Le chrétien sécularisé, toujours pétri de ces enseignements mais libéré du droit canonique et de la peur du Jugement dernier, cible idéale de la subversion ultime LGBT+ ?

     

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  • #3519874
    Le 15 avril à 06:40 par supertramp
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    et après la pilule noire, y’aura la pilule violette, le complotisme de l’anti-complotisme du complotisme.

    "Trust the plan"
    Si le plan était de rendre le peuple fou et impuissant, c’est raté
    Qui aurait misé un sestrel sur la réélection de Trump ?

    "pour noircir le tableau de la perversion des élites démocrates et libérales" le réel ne l’a pas prouvé maintes et maintes fois ? Biden, Hollywood, Epstein ?
    _

     

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  • #3519932
    Le 15 avril à 08:42 par Domino
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    Au-delà de cet intéressant article, la question posée est celle-ci : existe-t-il un être que l’on pourrait appeler diable ou Satan etc... ?
    Pour rester dans le concret, quelques constatations :
    1) il existe un Mal pervers et menteur, qui fait passer le Mal pour le Bien
    2) certains individus se complaisent à faire ce Mal que l’on peut qualifier de "diabolique" (en référence au texte de la Genèse).
    3) certaines personnes semblent "possédées" par des forces qui leur pourrissent la vie, et cela ne relève pas du psychologique. Tous les exorcistes en témoignent. Et certaines prières délivrent les personnes en question.

    Ce sont des faits, mais ils ne répondent pas vraiment à la question du début.
    Cependant certains individus répondent positivement à cette question. Ils croient donc au diable, c’est un fait, et cela ne prouve nullement que le diable soit une "personne". Pas plus qu’un croyant en Dieu "prouve" l’existence de Dieu.
    Ces individus sont ceux du point 2) et nous entendons tous les jours leurs discours mensongers et manipulateurs... contre lesquels nous sommes souvent désarmés.

     

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  • #3519966
    Le 15 avril à 09:34 par Clotilde
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    Cette divinité représentée par le serpent pourrait avoir comme origine Shahmeran la femme serpent, la guérisseuse qui possède les connaissances de la nature.Elle est encore très présente dans la culture anatolienne et principalement kurde. Il y a même une série télévisée turque de genre fantastique qui porte son nom.

     

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  • #3519974
    Le 15 avril à 09:46 par ForzaPound
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    L’opération Qanon a fait perdre le sens des réalités à bien des gens, j’en voyais beaucoup décrypter la moindre information comme étant un élément du "plan", il y a même une jeune femme qui un jour m’a accusé de "vivre dans la matrice 3D".
    Merci Mr Guyenot, j’adore votre façon d’écrire, c’est la classe.

     

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  • #3520018
    Le 15 avril à 11:42 par Rod
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    J’apprécie beaucoup la musique de Manson. Quant à Trent Reznor, il a écrit une des plus belles chansons du Rock : "Hurt", interprétée par Johnny Cash.

     

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  • #3520107
    Le 15 avril à 15:40 par Funes
    Du yahvisme au satanisme et au transsexualisme

    Cet article est dans la mouvance "Vatican d’eux", c’est à dire moderniste et libérale. La base est la remise en question quasi-totale de la réalité historique de la Bible catholique et tout particulièrement de l’Ancien Testament. La thèse défendue est de montrer l’opposition totale entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Le problème est que cette thèse est défendue par des personnes ne connaissant pas leur catéchisme et n’ayant que des notions sommaires et bien incomplètes des enseignements des pères de l’Église. C’est pourtant une richesse incroyable.
    Kontre Kultur publie aussi des auteurs anti-libéraux comme Mgr Delassus. Peut-être serait-il souhaitable que l’auteur de l’article lise par exemple La Conjuration Anti-Chrétienne de ce dernier.
    Je pense aussi à un auteur actuel, président du Centre d’Études et de Prospective pour la science (CEP), Dominique Tassot qui écrit des ouvrages fondamentaux sur la réalité historique de la Genèse, de l’Exode, etc ...

     

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