Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Dieu jaloux, peuple élu, terre promise : on n’y croit plus, c’est terminé !

Le monde catholique souffre depuis sa naissance de schizophrénie, à un degré que n’a pas connu le monde orthodoxe : une sorte de choc des civilisations interne entre l’hellénisme et le christianisme, entre la raison gréco-romaine et la révélation judéo-chrétienne. Cela remonte à Tertullien de Carthage et ses fameuses déclarations : « Qu’y a-t-il de commun entre Athènes et Jérusalem ? » ; « Quel lien pourrait-il bien y avoir entre l’Académie [platonicienne] et l’Église ? » Ce qui signifie le rejet de l’autorité de la raison : « Je crois parce que c’est absurde ». Position absurde en elle-même, pitoyable de bêtise et d’arrogance aux yeux d’un philosophe.

 

Dans l’Orient chrétien, il y a eu tension mais non pas guerre entre l’hellénisme et le christianisme, parce que les Byzantins chérissaient autant Athènes que Jérusalem, et n’avaient pas renoncé à leur mission de préserver le miracle grec. La position orthodoxe s’est officialisée au IVe siècle avec le traité de Basile de Césarée, Sur la manière de tirer profit des lettres grecques.

Il y a une autre position idéologique qui, je crois, distingue l’Orient chrétien de l’Occident. On la doit à un autre Carthaginois, le grand saint Augustin, dont l’autorité dans le monde latin est aussi imposante qu’elle est insignifiante dans le monde grec. Il s’agit de la doctrine du « peuple témoin », qui fait de la préservation du peuple juif une mission de l’Église.

« Et ainsi, par leurs propres Écritures, ils nous rendent ce témoignage, que nous n’avons pas inventé les prophéties qui parlent de Jésus-Christ. [...] Ainsi, par cela même qu’ils n’ajoutent point foi à nos Écritures, les leurs s’accomplissent en eux, encore qu’ils soient assez aveugles pour ne le pas voir. [...] Nous nous contentons [de leurs Écritures] que nos ennemis nous fournissent malgré eux, et dont ils sont eux-mêmes les dépositaires ; d’autant mieux que nous y trouvons prédite cette dispersion même dont les Juifs nous fournissent le témoignage éclatant. [...] Dieu donc a fait voir sa miséricorde à l’Église dans les Juifs ses ennemis, parce que, comme dit l’Apôtre : "Leur crime est le salut des Gentils." [Romains 11,11] » (La Cité de Dieu, XVIII, 46)

Cette doctrine du peuple témoin est en soi un témoignage rendu par l’Église aux juifs, l’aveu qu’elle reconnaît leur élection divine – perdue, certes, mais néanmoins vraie, unique, miraculeuse, indispensable, etc. Soyons honnêtes : nous, le monde chrétien, n’avons pas aidé les juifs à sortir de leur délire narcissique et paranoïaque. Nous les y avons enfermés. Interdit à tout juif de renier sa judéité sans se faire chrétien, c’est-à-dire sans rester à demi-juif ! Nous leur avons dit que nous les croyions quand ils nous disaient que Dieu les avait choisis. Nous leur avons accordé une position privilégiée, en tant que seule religion non chrétienne autorisée. Jean Juster confirme dans Les Juifs dans l’Empire romain que, « parmi toutes les religions non officielles, la religion juive fut la mieux traitée et, en somme, la mieux tolérée » [1]. Nous les avons même laissés pratiquer leurs mutilations rituelles des parties génitales des nourrissons, ce que les Romains leur avait interdit sous Hadrien. Il est largement admis que c’est le christianisme qui a assuré la survie du judaïsme [2]. Sans l’antagonisme du christianisme, les juifs de la Torah se seraient fondus entièrement dans les civilisations qui les abritaient, ou bien seraient restés un peuple fossile marginal. L’islam ne serait jamais apparu.

Les anciens Égyptiens, Grecs et Romains ne prenaient pas au sérieux la prétention des juifs d’avoir été choisis par Dieu. Ils attribuaient le comportement antisocial des juifs à la méchanceté de leur dieu, et Plutarque (v. 45-125 ap. J.-C.) rapporte dans Isis et Osiris la rumeur égyptienne selon laquelle le dieu d’Israël était Seth, le méchant dieu à tête d’âne, meurtrier d’Osiris, banni par la communauté des dieux et réfugié dans le désert de Judée.

Lorsqu’ils sont devenus chrétiens, les Romains ont reçu l’ordre de croire que les juifs avaient été les premiers à adorer le vrai Dieu. La méchanceté des juifs ne pouvait donc plus être attribuée à la méchanceté de leur dieu. Au contraire, elle était expliquée comme une conséquence du fait que les juifs s’étaient détournés du vrai Dieu. Alors que les anciens pensaient que les juifs étaient un peuple maudit parce qu’ils haïssaient tous les dieux sauf Yahvé, les chrétiens croient que les juifs étaient un peuple saint aussi longtemps qu’ils haïssaient tous les dieux sauf Yahvé. Nous avons religieusement préservé leur livre, alors que l’immense majorité des livres grecs et romains ont été perdus, et cela inclut la totalité de ceux qui critiquaient les juifs : on ne connaît Apion, Celse ou Marcion que par leurs réfutations juives ou chrétienne.

Voilà pourquoi, deux millénaires après la destruction du Temple par Titus (70 ap. J.-C.) et l’effacement des noms de Jérusalem et d’Israël par Hadrien (135 ap. J.-C.), les nations chrétiennes ont rendu la Palestine aux juifs, qui l’ont renommé Israël et prévoient maintenant de reconstruire leur Temple et de (re)créer l’empire imaginaire de Salomon, dès qu’ils auront exterminé une nouvelle fois Amalek.

Voilà à quoi a mené la doctrine du « peuple témoin », surenchère dans l’anti-marcionisme : non seulement nous préservons et révérons les livres dans lesquels les juifs ont déclaré que Dieu avait choisi les juifs, mais en plus nous préservons, dans une position humiliante, l’auteur collectif de ce livre, comme témoin de la vérité de leur livre. Verrouillage à double tour. Nous avons allumé nous-mêmes le feu pour nous cuire.

C’était il y a longtemps. L’eau de l’histoire a coulé sous les ponts. Nous vivons, à nouveau, des temps historiques. Non pas des temps eschatologiques : arrêtons avec ce concept magico-biblique ! L’histoire a un sens, Hegel n’a pas eu besoin de la Bible pour le penser. Il y a des époques charnières où se présentent l’opportunité ou la nécessité d’un saut de conscience collectif. Des rendez-vous à ne pas manquer. Je crois que nous vivons une telle époque. L’histoire nous demande de trancher une fois pour toute la racine pourrie qui nous rattache à Israël et son dieu psychopathe, et puiser de nouvelles forces dans notre racine hellénique gréco-romaine. Celle-ci est saine : aussi saine et vigoureuse que l’est la tradition confucéenne pour les Chinois.

Nous devons reconnaître la responsabilité collective de la chrétienté dans la préservation et finalement le triomphe d’un Israël plus monstrueux encore qu’il y a trois mille ans. Il n’y a plus d’excuse pour ne pas dénoncer le dieu jaloux, le peuple élu et la terre promise comme les mensonges les plus toxiques de l’histoire de l’humanité. Bas les masques, Israël ! Ton nom signifie « menteur », puisque c’est en mentant trois fois (à ton frère, à ton père et à ton oncle) que tu as pris ce nom. Ta fausse histoire sainte est un tissu d’horreurs. Ton dieu est une abomination. Arrière, Satan !

Mais – je le répéterai toujours – nous garderons le Jésus historique, figure héroïque du combat contre Israël : Jésus est le Palestinien. Et nous garderons aussi l’enfant Jésus, personnification mythique du « nouveau soleil » (noio hel), une tradition européenne qui, comme le culte de la Vierge Marie, ne doit strictement rien à l’héritage hébraïque.

Laurent Guyénot

 

Ne manquez pas Laurent Guyénot en conférence le samedi 15 février !

 

(Cliquez pour tout savoir)

Notes

[1] Jean Juster, Les Juifs dans l’Empire romain. Leur condition juridique, économique et sociale, I, 1914, p. 229.

[2] Jacob Neusner, Judaism and Christianity in the Age of Constantine : History, Messiah, Israel, and the Initial Confrontation, University of Chicago Press, 1987, p. ix-xi : « Le judaïsme tel que nous le connaissons [c’est-à-dire le talmudisme] est né de la rencontre avec le christianisme triomphant. »

Laurent Guyénot et la Bible hébraïque, sur E&R

 
 






Alerter

146 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • Je n’oublie pas que Guyénot, Soral et Reynouard sont des hommes d’une autre génération (j’ai 36 ans). Ils sont nés et ont vécu dans un environnement marqué par un matérialisme ambiant, laissant peu de place à la spiritualité, qui ne les touche pas plus que ça, même lorsqu’ils s’y essaient.

    Soral a joué un rôle important dans un début de recatholicisation de la France, certes à un niveau embryonnaire, mais suffisamment puissant pour créer une dynamique chez les jeunes. Il est dommage de s’opposer frontalement à cette jeunesse je regrette les propos des français athées envers la religion le culte français de leurs ancêtres. Le catholicisme mérite le respect.

    S’ils n’y croient pas, nous n’y pouvons rien. Nous, catholiques traditionalistes, avons une obligation de moyens (présenter la Vérité de l’Évangile), mais pas une obligation de résultats. S’ils n’adhèrent pas, nous avons néanmoins accompli notre devoir.

    Égalité & Réconciliation est une organisation associative, politique et militante qui tente de rassembler le plus de monde autour du plus petit dénominateur commun. Justement, sur le plan politique, je préfère retenir le Soral qui, à maintes reprises, s’est dit favorable au retour du catholicisme comme religion d’État dans une approche maurrassienne. C’est cela qui compte et qui devrait préoccuper les traditionalistes adoptant une posture politique et morale mûre, compatible avec notre foi :

    Soral est-il toujours favorable à la restauration du Christ-Roi dans notre société ?

    Jusqu’à présent, il y a toujours répondu positivement. Son cas personnel ne nous regarde finalement plus à partir du moment où nous savons qu’il a eu accès à la religion du vrai Dieu, les catholiques ont fait leur travail.

     

    Répondre à ce message

    • Quelle arrogance...

       
    • "Le catholicisme mérite le respect."
      _ ??!!

      - Les mains de l’Église catholique couvertes du sang de l’Inquisition
      - Les petits Torquemada à foison brûlant vives de soi-disant sorcières
      - La pratique immonde des tortures de la Question opérées par l’Église catholique
      - Le bûcher de Jeanne d’Arc par un évêque catholique
      - Les hérétiques décrétés selon l’Église catholique
      - Le côté pour le moins obscur de l’Opus Dei catholique
      - Les conversions forcées obtenues par la violence des prêtres catholiques
      - Le procès de Galilée par l’Église catholique soutenant mordicus des aberrations
      - La richesse obscène de l’Église catholique
      - Le port du silice et l’usage de l’auto flagellation imposés par l’Église catholique
      entre autres joyeusetés du catholicisme mériteraient donc le respect ?!!

      Dans ce cas, nous n’accordons sans doute pas la même signification au mot RESPECT...

       
    • @Raphael

      il y a plus de 6 milliards d’humains non catholiques, plus de 80%.
      Et seuls 50% des chrétiens dans le monde qui sont catholiques.

      En France, il faut attendre le 5e siècle pour voir les balbuciements du catholicisme, et jusqu’au 15e siècle facile, la masse du peuple pratiquait encore largement les rites païens et les anciennes croyances, en même temps que le christianisme sauce catho.

      Bref, il s’agit de relativiser. En es-tu capable ?

      Reste humble et pour une fois suit les préceptes de ton messie : soit tolérant.

      Ici beaucoup t’acceptent au sein de la communauté nationaliste même en pensant différemment de toi. Et toi ?

      De quoi as tu peur ? Personne ne souhaite t’empêcher de pratiquer ta foi ici.

      Maintenant si tu restes sectaire, c’est ton problème.

       
    • " De quoi as tu peur ? Personne ne souhaite t’empêcher de pratiquer ta foi ici"

      euh, non, pas encore, mais on sent que ça va venir.

       
    • @raphael
      je ressens à peu près la même chose que toi.

      @frederique
      renseignez vous sur l’Inquisition vous racontez n’importe quoi. On dirait le discours de l’école républicaine !!!

      quant à la richesse du Vatican, c’est une des plus vieilles institutions du monde à dimension mondiale.
      que cette institution soit riche est logique et simplement signe de gestion cohérente !!!

      quant à son apport de l’église catholique je vous laisse voir le nombre d’hôpitaux d’écoles qui ont été construit à son initiative.

       

    • - La richesse obscène de l’Église catholique



      Une des choses inattendues qui a trouvé réponse lorsque j’ai eu une réflexion sur la nature de l’argent est la possession d’autant de richesse par l’Église.
      J’’ai fais le lien direct avec un fait bizarre : Si l’Église était si riche, pourquoi aurait-elle fait une demande de dons pour restaurer je ne sais plus quoi, mais je sais que cela a fait partie des "arguments" des protestants contre elle.
      Si vous faites le lien vous comprendrez direct que c’est un sujet CAPITAL, et qu’il était complètement sain et saint de procéder ainsi pour l’Église. Je dirais même que c’était obligé.
      Il semblerait que ceux qui ont pris ces décisions n’ont pas jugé utile d’en expliciter les raisons, ou bien, plus probable, qu’ils l’ont fait en suivant leur intuition, sans conscientiser.

      Quoi qu’il en soit, la prochaine étape va consister à expliciter les principes inconscients qui forment la Foi, ce qui va de facto rendre inutile l’Église en tant qu"ancienne forme de culte.
      Jésus aurait dit qu’il n’est pas venu pour abolir la Loi mais pour l’accomplir, tout me porte à croire que c’est le contraire car l’Amour aboli la Loi et le péché dans sa forme Pardon. Il est désormais temps de comprendre pourquoi
      C’est probablement aussi ça, la révélation...

       
  • Après lecture des nombreux commentaires, je crois que nous avons une bonne représentation de la communauté RR (ER), si j’ose dire.
    C’est beau !
    L. Guyénot, vous rassemblez tout le monde !
    ll est vrai qu’il est difficile de ne pas réagir à votre article (vos articles en général) tant ça remue de l’intérieur, que l’on ait la raison ou la foi, la foi et la raison ou que l’on soit dans la déraison et l’athéisme et encore davantage pour un catholique.

     

    Répondre à ce message

  • Si on admet l’authenticité des paroles de Jésus dans les Évangiles, on peut se poser une question : que se serait-il passé s’il avait dit ouvertement : « La Torah, c’est de la merde » ?
    Je crois qu’il aurait été lapidé dans l’instant.
    Relisez les évangiles (et seulement eux) en ayant cela en tête : dans toutes ses altercations avec les pharisiens, il est sur le fil du rasoir, il doit valider la doxa tout en infusant ses idées nouvelles sous peine de lynchage immédiat.
    C’est alors un tout autre Jésus, et un tout autre christianisme qui apparaît alors.

     

    Répondre à ce message

  • "Dieu jaloux, peuple élu, terre promise : on n’y croit plus, c’est terminé !"

    Comment ne pas se rendre à cette évidence quand on voit ce monde globaliste et mortifère que tente de nous imposer ce soi-disant peuple élu, par la force, la violence, le chantage victimaire et les immondes mesures inquisitoriales qui s’abattent sur les récalcitrants qui le refusent !?

    Comment ne pas comprendre que tout le sang ruisselant sur les mains de l’Église - Inquisition, croisades, guerres de religions - est une émanation directe de l’Ancien Testament et de son Yahvé cruel et sanguinaire, celui qui aura été jusqu’à exiger d’Abraham qu’il égorge son propre fils de sa main, lequel était sur le point de s’y plier sans le moindre état d’âme ?!

    Aujourd’hui confrontés - en notre âme et conscience... - à la folie meurtrière et génocidaire perpétrée contre le peuple palestinien, n’est-il pas plus que temps de se dire que la parole du Christ visait à se séparer de cette arrogance bestiale et de cette cruauté intrinsèque suintant dans chaque ligne de l’Ancien Testament ?!

    "Dieu de colère de la Bible hébraïque et Dieu d’amour de l’Évangile" : tout est dit, merci monsieur Guyénot !

     

    Répondre à ce message

  • Le catholicisme serait passé date...mais pas l’hellenisme, pourtant plus vieux ?

    Question : au nom de quoi la préférence envers la raison grecque ? A ce que je sache, l’église s’en est plutôt bien occupée, non ? Pourquoi vouloir absolument vouloir les diviser ?

    Vanité, orgueil ? Quel est le but ?

    Il me semble ici opportun de rappeler que le catholicisme a nettement mieux performé que "la raison grecque " ( quelque siècles vs deux millénaires) , ladite raison qui leur manquat cruellement pour gérer leurs agriculture, et ce, au niveau le plus basique, ce qui provoqua leurs fin.

    - " de quoi il parle ?" Des oliviers, dont la surculture a provoqué une érosion massive, la fin de l’agriculture et l’effondrement de leurs civilisation.

    Mais bon, vous comprenez, il fallait exporter partout là précieuse huile d’olive, afin d’agrandir ses domaines afin d’en vendre encore plus... acheter, vendre, acheter...LOL bref, la ou je veux en venir, c’est que la civilisation hellénique est surfaite, ces gens là étaient aussi cons et rapaces que nous.

    De la masturbation d’intello.

     

    Répondre à ce message

    • C’est vrai que la civilisation grecque est surfaite, comme toutes les civilisations qui ont pratiqué l’écriture intensivement.
      Précisément parce qu’on a leur écrit.

      Avec 2 sous de bon sens on peut faire deux observations :
      1. Admettre que rien ne vient de nulle part. Ainsi la civilisation grecque comme les autres est le fruit d’un long processus... de plusieurs millénaires. Avant l’écriture, il y avait déjà ces civilisations.
      D’ailleurs comme témoignage des écritures elles-même, toutes disent s’inspirer de savants du temps où la tradition était orale. Y compris en Chine, y compris même avec le message biblique.

      2. Observer ce que sont devenues ces civilisations. On peut contaster que celles qui n’ont pas pratiquées l’écriture de prime abord ne sont pas en retard sur les autres, c’est même l’inverse.
      Et comme rien de vient de nulle part, on peut aussi observer un processus qui est le fruit d’un contexte historique, culturel, sociétal et génétique, cohérent et chronologique, parfaitement compréhensible et explicable.
      Par exemple ; la musique classique, la philosophie et l’industrie allemande sont ce qu’elles sont, parce que ce sont des germains avant tout. Et non parce qu’ils pratiquent désormais l’écriture comme tout le monde.

      Dans ce contexte la religion monothéiste est un phénomène parmis d’autres, une modification des religions première. A la manière des lois qui sont (normalement) l’expression de moeurs déjà pratiquées et entérinées ou souhaitées par la population, le religion établi un genre de code moral et de conduite qui est déjà le fruit de millénaires de maturation.

      "passées de date". Pour moi oui, en tant que code de conduite un peu abrutissant et monolithique dans la forme. Je préfère éduquer le peuple à la manière d’une discussion philosophique d’une part et de grandes claques viriles d’autre part.
      Meme si on peut aborder l’educ religieuse de cette manière aussi. Mais pourquoi se tuer une partie de l’esprit avec de telles barrières ... bref.

      Ecrits grecs, dogmes religieux... à coté de ça :
      Combien de dizaines de millénaires pour la valeur "honneur" ? Pour l’institution du mariage entre un homme et une femme ? D’interdiction de la pédophilie (au sens moderne) ? De réflexion sur le sens de la vie ?

      Tous nos plus beaux contes "pour enfants" viennent par exemple de la tradition orale...

      Même si rien n’est jamais universel. Exemple : société matriarcale, polygamie, pratique de l’inceste courante chez certains... suivez mon regard.

       
  • Un bon article même si certains seraient sujets à discussions.
    je rebondirai sur cette phrase
    « Mais – je le répéterai toujours – nous garderons le Jésus historique, figure héroïque du combat contre Israël : Jésus est le Palestinien »
    l’auteur nous propose ici de ne garder que Jesus l’humain alors que justement sa divinité s’exprime par l’universalité et l’intemporalité de son histoire.
    ce qui est enseigné dans l’histoire de Jesus ne concerne pas qu’Israël et les juifs et les chrétiens et les musulmans, et ne date pas d’hier existe d’aujourd’hui et sera encore là demain.
    c’est aussi cela qui nous fait comprendre pourquoi il est « le verbe fait chair ».

    Ce qui m’amène aussi à fournir ce commentaire sur l’élection divine du peuple Israël :
    cette élection (qui s’inscrit dans la domination finale du peuple juif sur le reste du monde mais aussi sur la fin de cette domination par une victoire armée musulmane dont Jesus est le chef
    2 choses qui seraient su par Jesus de son vivant étant donné sa nature divine)
    est rendue parfaitement caduque par la proposition individualiste de Jesus.

    il vient juger les vivants et les morts, pas les peuples ou les communautés religieuses.

     

    Répondre à ce message

  • Bonjour Laurent Guyénot.

    « Il n’y a plus d’excuse pour ne pas dénoncer (1) le dieu jaloux, (2) le peuple élu et (3) la terre promise comme les mensonges les plus toxiques de l’histoire de l’humanité. »

    1) Dieu jaloux

    En 1995, dans Dieu, une biographie, Jack Miles, diplômé de langues sémitiques anciennes aborde la Bible hébraïque de façon impertinente. C’est en critique littéraire, qu’il s’emploie à suivre le « personnage » Dieu et son évolution dans le « roman » Bible. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le « personnage » Dieu évolue. « Il faudra nombre de massacres, d’innocents passés par les armes pour que, lassé par les ravages de sa puissance, Il finisse par accepter le dialogue […] Dieu se métamorphose, jusqu’à renoncer aux séductions du pouvoir pour se complaire dans le mystère. »

    Cette lecture de la Bible hébraïque révèle que le Dieu jaloux existait mais n’existe plus, que le Dieu hébraïque est actuellement un Dieu en retrait.

     

    Répondre à ce message

  • 2) Peuple élu

    Le travail de Schlomo Sand a permis de démystifier la fable du « peuple élu ». Les descendants des Hébreux sont pour la plupart les Palestiniens actuels et les Juifs actuels sont pour la plupart des descendants de Païens.

    Comment le peuple juif fut inventé — Wikipédia
    « L’historien et historien de l’art Simon Schama a, lui aussi, souligné que les faits historiques qu’évoque Sand (absence de déportation de masse à l’occasion de la chute du Second Temple, conversion des Khazars, etc.) sont bien connus des historiens. »

    « La spectaculaire expansion du judaïsme dans le bassin méditerranéen que l’on connaît entre le IIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle doit donc trouver une autre explication. Elle réside essentiellement dans le prosélytisme des adeptes d’une religion qu’embrassent de nombreux païens. Les Juifs dispersés dans tout le pourtour de la Méditerranée sont païens convertis pour la plupart. Ces conversions sont pour une part forcées, comme dans l’État hasmonéen, lorsque ce dernier s’étend en Transjordanie et en Idumée. Mais, pour l’essentiel, elles sont spontanées, sous la double influence d’une certaine volonté missionnaire des Juifs et des séductions de la morale proposée par cette religion. Maurice Sartre confirme cette dimension prosélyte du judaïsme : « Si l’on trouve de fait des Juifs dispersés dans tout le pourtour de la Méditerranée, il s’agit de païens convertis pour la plupart. »

    « Dès le IVe siècle, on constate une diminution du nombre d’adeptes du judaïsme en Palestine. Si cela ne s’explique pas par un exil qui n’a pas eu lieu, il est nécessaire de dégager une autre cause à ce phénomène. Sand pense qu’elle réside dans le fait qu’un grand nombre de Juifs se convertirent progressivement au christianisme. À la suite de la conquête arabe au VIIe siècle, « aucune politique concertée des conquérants n’entraîna l’expulsion et l’exil des paysans judéens attachés à leurs terres — ni de ceux qui croyaient en Yahvé, ni de ceux qui commençaient à obéir aux commandements de Jésus-Christ et au Saint-Esprit ».

     

    Répondre à ce message

  • 3) Terre promise

    D’un point de vue moral.

    La notion de Terre promise est aujourd’hui condamnable pour néo-colonialisme. Comme l’a bien dit Alain Soral, cette Terre Promise n’était pas originellement la terre des ancêtres, mais plutôt une terre où des habitants préexistaient, et les conquérir par la force était justifié par la promesse divine. Cette idée de prendre la terre à d’autres peuples, plutôt que de l’hériter de ses ancêtres, remonte aux origines de l’État d’Israël.

    D’un point de vue religieux.

    « Ce jour-là, l’Éternel conclut avec Abraham une Alliance, en disant : "J’ai octroyé à ta race ce territoire, depuis le torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate..." » - Genèse 15:18
    « Et Je donnerai à toi et à ta postérité la terre de tes pérégrinations, toute la terre de Canaan, comme possession indéfinie » - Genèse 17:8

    La Terre promise est explicitement destinée à la race et à la postérité, c’est à dire aux descendants des Hébreux, c’est à dire comme explicité au 2), aux Palestiniens.

    Force et honneur !

     

    Répondre à ce message

  • Merci à Laurent Guyénot Pour ces articles, ils sont toujours très intéressant.
    J’espère que la conférence sur les phéniciens sera rediffuser, le sujet à l’air passionnant ! Je demande en tant qu’amateur mais est-il possible qu’il y est un lien avec les étrusque ? Une autre question or sujet, Mr.Guyénot avait une maison d’édition "EXERGUE" je crois mais je ne parvient pas à trouver un site où l’on peut voir les livres qui étaient publier par EXERGUE quand la maison appartenait à Mr.Guyénot, est-ce que quelqu’un sais si un tel site existe ? De ce que j’ai vu certain livre ont l’air très intéressant.

    Merci à toute l’équipe E&R et Mr.Soral pour le travail et de tenir la pression, ça portera ces fruits !

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents