Les défections, notamment de jihadistes occidentaux, se multiplient dans les rangs du groupe État islamique (EI), et leur retour dans leurs pays d’origine est un casse-tête pour les services antiterroristes, selon des sources concordantes.
- Drapeau et pancarte du groupe EI, le 11 septembre 2015 près de Kirkouk après des combats entre Peshmergas et combattants islamistes
En recul en Syrie et Irak, soumise aux bombardements incessants de dizaines de chasseurs-bombardiers, l’organisation peine à empêcher certains des milliers de volontaires étrangers qui l’ont rejointe depuis 2014 de quitter les terres du califat autoproclamé pour rentrer chez eux.
Leurs motivations sont multiples. Les principales sont la peur des raids aériens, la déception par rapport à ce qu’ils avaient imaginé, la corruption des dirigeants locaux, les exactions envers d’autres musulmans sunnites ou tout simplement l’ennui, précise une étude menée sur soixante d’entre eux par l’International centre for the study of radicalisation (ICSR) du King’s College de Londres.
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Selon le directeur général de la sécurité intérieure française (DGSI), Patrick Calvar, à la mi-mai « 244 personnes étaient revenues de la zone syro-irakienne en France ». « On assiste à davantage d’intentions de retour sur notre sol », a-t-il précisé lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Mais elles « sont entravées par la politique de Daech (acronyme en arabe de l’EI) qui, dès lors qu’ils souhaitent quitter la Syrie, considère les intéressés comme des traîtres à exécuter immédiatement ».
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« Les raisons pour lesquelles ils ont fui sont aussi complexes que celles qui les ont poussés à y aller » écrit dans un rapport Peter Neumann, directeur de l’ICSR. « Ils ne sont pas tous devenus de fervents partisans de la démocratie à l’occidentale. Certains ont commis des crimes. »
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Shiraz Maher, membre de l’ICSR, est l’un des chercheurs qui a interrogé les déserteurs. « La plupart nous disent : “Nous n’étions pas venus pour ça” », confie-t-il, lors d’une visite à Paris. « L’un d’eux m’a dit : "Je voudrais dire à tous les moudjahidines de ne pas aller en Syrie. Ce n’est pas ça le jihad. Vous allez vous retrouver à tuer des musulmans" ».