La « réforme de l’islam de France », comme l’appelle le Premier ministre dans le long entretien qu’il a donné au JDD [1], est un faux problème, du moins pour l’État.
On peut d’ailleurs trouver des mots très justes, et sur l’Islam et sur la laïcité, dans l’interview que vient de donner l’imam de Bordeaux, M. Tareq Oubrou au journal La Dépêche du Midi [2]. Manuel Valls, tout en écartant la solution du concordat, qui est défendue par certains [3], évoque la possibilité d’un financement public [4]. Sur ce point il a été contredit par le président de la République [5]. Il faut donc revenir à la fois sur les propositions qui ont été avancées et sur les principes politiques qu’implique la laïcité.
La question du financement
Il faut ici rappeler que le seul point sur lequel l’État peut agir, sans modifier la loi de 1905, est le financement étranger. Mais, ceci ne concerne pas que les lieux de cultes. Il faut aussi inclure les « associations culturelles » qui, bien souvent, ne sont que des paravents pour des associations cultuelles. Que faut-il donc faire ?
Exiger de tout agent étranger, public ou privé, voulant financer un lieu de culte ou une association culturelle qu’il verse l’argent sur un compte à la Caisse des Dépôts. Ceci inclus TOUS les cultes.
Une association de droit privé, comprenant pour un tiers des représentants du Ministère de l’intérieur et de la justice, pour un tiers des membres du Parlement et pour un tiers des représentants des cultes décide d’allouer ces fonds ou de les bloquer. Dans la décision, les représentants des ministères auront un droit de véto.
L’agent étranger peut décider de récupérer son argent ou de le laisser à la discrétion de l’association en cas de véto. L’association utilise alors cet argent comme elle l’entend pour venir en aide aux lieux de culte et associations.
On évite ainsi le financement direct, mais on n’interdit pas la possibilité d’un financement étranger. Pour le financement français, les règles de la loi de 1905 s’appliquent.