C’était à prévoir : les Français qui dépendent entièrement de l’État pour leur subsistance sont à la merci des besoins de ce dernier.
Il est donc logique que l’État les fasse travailler, même gratuitement. Certes, les associations de gauche renâclent, mais c’est le prix de la soumission, ou du chômage longue durée.
Cependant, on constate dans notre pays, traversé par de fortes aides sociales, que le travail est souvent déconnecté du salaire, et le salaire du travail. Concrètement, beaucoup de gens font des boulots durs, mal payés, et beaucoup ne travaillent pas qui touchent autant, voire plus puisqu’ils ont en prime le temps de faire autre chose. Et là on ne parle pas que des inactifs : on vise par exemple les personnels des hôtels de région, qui portent bien leur nom...
On n’ira pas jusqu’à incriminer les presque 500 députés, dont les émoluments ne sont pas à l’origine des problèmes de paiement de notre pays. C’est l’exemple, qui compte... Danièle Obono a déclaré au début de ce mois de juin 2018 que 5 000 euros par mois ne suffisaient pas pour un député de la Nation.
Si Sarkozy avait raison sur une chose, c’est que le travail, à force de le figer dans des normes, était devenu une chose rébarbative en France. Mais il avait une idée libérale derrière la tête, à savoir la dérégulation du droit du travail. Il serait pourtant possible de libérer le travail sans détruire les droits du travailleur, par exemple en ne pourchassant pas les petits entrepreneurs – qu’ils soient en autoentreprise ou en société – fiscalement. Eux créent de la richesse, eux peuvent embaucher un jour, ils n’attendent que ça.
Mais les services de Bercy, si tendres avec les grands comptes, les attendent au tournant, avec un gros marteau fiscal.
Un département a le droit de demander aux bénéficiaires du RSA de faire du bénévolat, a considéré le Conseil d’État dans une décision lue vendredi 15 juin. La plus haute juridiction française était saisie du cas du Haut-Rhin, qui avait tenté d’imposer sept heures de bénévolat par semaine aux bénéficiaires, sous peine de perdre l’allocation. Une mesure qui était, jusqu’ici, bloquée par la justice.
Le Conseil d’État a considéré que si le contrat conclu entre le département et le bénéficiaire du RSA est « élaboré de façon personnalisée », il peut « prévoir légalement des actions de bénévolat à condition qu’elles puissent contribuer à une meilleure insertion professionnelle du bénéficiaire et restent compatibles avec la recherche d’un emploi ».
Une autre mesure finalement adoptée dans le Haut-Rhin
Dans le Haut-Rhin, la mesure controversée avait été adoptée en février 2016 par le conseil départemental, et devait être appliquée à partir de 2017. Le président LR du conseil de l’époque, Éric Straumann, la présentait comme un moyen de faciliter l’insertion et le retour vers l’emploi des bénéficiaires. Mais elle avait indigné les associations venant en aide aux personnes précaires.