« “Le conflit en Géorgie en 2008, puis l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014, ont créé de l’insécurité dans la région”, constate le député Björn von Sydow. Il préside la Commission de défense parlementaire, chargée de dessiner les orientations militaires du pays pour 2021-2025. Dans son rapport publié fin décembre, cet organisme estimait qu’“une attaque armée contre la Suède ne peut être exclue” et recommandait d’allouer 400 millions d’euros par an à la reconstruction de la “défense totale” du pays. » (Source : Le Monde)
La Suède ne réarme pas mais c’est tout comme : ce pays qui a été relativement neutre pendant la Seconde Guerre mondiale craint comme la peste une invasion russe. Et pourquoi cela ? Le déclencheur aurait été l’annexion de la Crimée (originairement russe !) par la Russie de Poutine au début 2014.
La puissance grandissante de la Russie débarrassée des pesanteurs de l’ex-Union soviétique fait peur. Mais cette peur est utilisée et exploitée par l’OTAN pour renforcer la ceinture anti-russe à l’est de l’Europe. L’Alliance atlantique concentre ses forces à la frontière russe, notamment via les pays baltes, la Pologne, et plus récemment l’Ukraine, qu’elle tente d’arracher à la sphère d’influence russe.
« Si la Russie décidait d’envahir l’Europe, l’Union européenne n’aurait aucune chance de contrer cette offensive » (Richard Barrons, ex-général en chef de l’OTAN)
Les Suédois, eux, pensent entrer dans l’OTAN, car comme la plupart des pays d’Europe, ils n’ont pas de défense propre. Une petite armée, quelques moyens de défense, rien ne tiendra devant l’armada russe. La seule option est donc le bouclier américain. Mais les Américains oseront-ils appuyer sur le bouton nucléaire, si les moyens conventionnels ne suffisent pas ?
On se rappelle du président Ahmadinejad, invité au 20 Heures de France 2, face à Pujadas, qui disait en substance qu’Israël avait la bombe, mais que ça ne lui faisait pas gagner les guerres. C’était le 22 mars 2007, un an à peine après les déconvenues israéliennes au Liban face au Hezbollah :
« L’État d’Israël, qui a la bombe, a-t-il gagné au Liban ? »
La puissance nucléaire ne fait donc pas tout : aujourd’hui uniquement défensive – et heureusement –, elle ne remplace pas une armée conventionnelle. Et dans ce domaine, en Europe, l’armée russe est imbattable, surtout depuis son intervention dans le conflit syrien, au cours duquel elle a « testé » 200 nouvelles armes...