Après plusieurs jours d’affrontement avec la police, des milliers de partisans du Mouvement patriotique libre se sont rassemblés pacifiquement à Beyrouth pour exiger des élections présidentielles et une solution pour les blocages politiques du pays.
Des milliers de partisans du chef du mouvement chrétien, Michel Aoun, sont sortis sur la place des Martyrs à Beyrouth, brandissant leurs drapeaux oranges du Mouvement patriotique libre et ceux du Hezbollah. « Il devrait y avoir une révolution ! Nous avons eu assez de problèmes ! Nous voulons quelqu’un de propre ! », a confié à RT l’un des manifestants, avec émotion.
La foule se compose des différents segments de la société libanaise. Elle réclame de nouvelles élections parlementaires et l’élection du président au suffrage populaire. Le rassemblement a été organisé par la coalition « Tu pues ! », qui demande la démission du gouvernement actuel, ou tout du moins, celle du ministre de l’Environnement. « En ce qui concerne le mouvement “Tu pues !”, nous avons des revendications similaires, mais ils ne sont pas aussi organisés que nous. Nous disposons d’une liste de demandes avec des priorités », a confié à RT un militant du Mouvement patriotique libre.
Le mouvement « Tu pues ! » a été créé à cause de l’accumulation des ordures ménagères sur les trottoirs de la capitale libanaise le mois dernier. Après la fermeture de la décharge principale de Beyrouth, les services publics ont simplement cessé de ramasser les déchets.
Pour protester contre ces errements administratifs, des manifestants ont créé le mouvement « Tu pues ! », mais très vite ses revendications ont débordé le simple cadre du ramassage des ordures ménagères pour protester contre le système politique libanais tout entier, dont le problème des ordures ne fait qu’illustrer les dysfonctionnements. A plusieurs reprises, les manifestants et la police libanaise se sont violemment affrontés.
Dans ce pays où le président est élu par le parlement, les clivages politiques ont empêché l’élection d’un nouveau chef de l’Etat après l’expiration du mandat de Michel Sleiman en mai 2014.
« Les élus et le gouvernement ne sont pas légitimes, parce qu’ils ne sont pas fondés sur l’élection », a regretté un autre manifestant.
15 ans après une guerre civile de 15 ans, un système de répartition du pouvoir a été mis en place au Liban. Le Premier ministre est un sunnite, le président est un chrétien maronite et le président du parlement est un chiite. Mais depuis le début de la guerre en Syrie, ce fragile consensus a commencé à s’effriter.