Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Ukraine : que reste-t-il de Minsk ?

La situation en Ukraine et dans les zones insurgées du Donbass se détériore progressivement. Les combats de ces derniers jours, assurément limités, mais qui ont été les plus violents depuis janvier 2015 le prouvent. L’accord « Minsk-2 » est en train de ce dissoudre, et ceci largement du fait du gouvernement de Kiev. Cela était prévisible. Il faut donc revenir sur la situation pour tenter de comprendre comment on en est arrivé là.

 

Les ruptures du cessez-le-feu

Le cessez-le-feu décrété après les accords de Minsk-2 n’a jamais été parfaitement respecté. Les observateurs de l’OSCE insistent sur le fait que ces violations sont, le plus souvent, le fait des forces de Kiev. Les bombardements de fin mai sont progressivement montés en puissance, provoquant la « contre-offensive » des forces insurgées sur Mariinka. Mais, après avoir pris le contrôle de cette petite ville, d’où des observateurs guidaient les tirs de l’artillerie des forces de Kiev, les forces insurgées n’ont pas poussé plus loin leur avantage.

 

 

Le discours tenu le 4 juin par le Président Poroshenko à Kiev, devant le Parlement (la Rada) où il évoque les milliers, voire les dizaines de milliers de soldats russes dans le Donbass doit être pris pour ce qu’il est : de la propagande [1]. Kiev a visiblement voulu jouer la carte d’une stratégie de la tension pour tenter de ressouder ses soutiens internationaux qui semble aujourd’hui se déliter. Le moins que l’on puisse dire est que cette tentative s’est plutôt retournée contre ses auteurs.

Ces ruptures du cessez-le-feu ne présagent pas à elles seules d’une possible reprise des combats. Elles ne sont significatives que dans la mesure où elles se situent dans un contexte de non-application de l’accord de Minsk-2. Rappelons que l’accord de Minsk-2 prévoyait un important volet politique en plus du volet militaire (cessez-le-feu, échange de prisonniers). Ce volet politique prévoyait une fédéralisation de fait de l’Ukraine et le respect de l’intégrité territoriale du pays, moyennant une très large autonomie conférée aux régions de Lougansk et Donetsk. D’emblée, le gouvernement de Kiev a montré de fortes réticences a mettre en œuvre le volet politique de l’accord. Or, si l’on ne procède pas à la mise en œuvre du volet politique, la question militaire resurgira nécessairement. C’est bien parce que nous sommes dans une impasse politique qu’il y a un risque de reprise généralisée des combats.

Lire la suite de l’article sur russeurope.hypotheses.org

Notes

[1] Sur la question des forces russes au Donbass et la « menace » sur l’Ukraine, on se reportera à l’Audition du général Christophe Gomart, directeur du renseignement militaire, devant la commission de la Défense Nationale et des Forces Armées, 25 mars 2015, http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-cdef/14-15/c1415049.asp

 
 






Alerter

1 Commentaire

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article