La journaliste de couleur Christine Kelly interroge avec gentillesse le sachant de confession juive Éric Zemmour sur la manifestation qui a réuni plus de 20 000 Noirs et gauchistes à Paris le 13 juin 2020. Selon le leader de la Ligue de défense noire africaine, cette minuscule association racialiste dont on ne connaît ni les origines ni les soutiens financiers, il y aurait eu 150 000 personnes ce jour-là. Mais nous ne sommes pas là pour parler chiffres : le temps est venu de l’analyse, alors écoutons celle du national-sioniste Éric Zemmour, maintes fois accusé de racisme et d’incitation à la haine raciale (et souvent relaxé) mais jamais déboulonné de la télé. Comme quoi, il en faut plus pour déboulonner un sioniste !
L’originalité de Zemmour, par rapport à d’autres sionistes célèbres comme BHL ou Bruckner, Haziza ou Habib, Goldnadel ou Bercoff, c’est qu’il est cultivé, historiquement charpenté, et qu’il est loin d’être idiot. Il mélange avec habileté un constat sans fard sur la société française et ses dérives, dérives largement dues au socialo-sionisme, qui est son ennemi idéologique ; mais c’est pour entraîner les Français dans cet autre filet qu’est le national-sionisme. On disait au XXe siècle que le socialisme, c’était les soviets et l’électricité, eh bien Zemmour, c’est de la lucidité avec de gros morceaux de sionisme dilués dedans. Si on commence à y goûter, car la soupe est très incorrecte, on finit curieusement par soutenir la politique guerrière, raciste et colonialiste d’Israël ! Ça alors, quel magicien ! La preuve en images et en mots.
Le polémiste évoque la famille Traoré et les manifestants.
00’43 – Zemmour : « En fait, qu’est-ce qu’ils demandent en parlant de “violences policières”, ils demandent l’impunité. En vérité ils demandent de désarmer la police et que la police ne puisse plus faire son boulot. »
Jusqu’ici, rien à dire. Christine rechigne un peu, pour la forme.
01’05 – Zemmour : « Oui mais la justice elle a fait son travail... Y a eu je ne sais pas combien d’expertises, qui ont toutes prouvé qu’il n’y avait pas eu de mort criminelle. »
Kelly : « Mais ça n’a pas été tranché. »
Zemmour : « Mais si, mais c’est parce que la famille Traoré veut faire croire que ça n’a pas été tranché, mais ça a été tranché : ils ne reconnaissent pas la justice. Ils disent d’ailleurs eux-mêmes, “pas de justice pas de paix”. Ça veut dire que si on ne leur donne pas justice à eux, tels qu’ils l’entendent, on va en parler, ils nous feront la guerre ! »
- Pas de paix, pas de justice
Kelly : « On n’est pas là pour parler de l’affaire judiciaire. »
Zemmour : « Mais Adama Traoré n’a pas été arrêté parce qu’il était noir, il a été arrêté parce qu’il avait 1000 euros en liquide dans sa poche et de la drogue, et que la famille était connue mais comme le loup blanc dans le trafic de drogue dans tout le département ! [...] Ce que je veux vous dire, c’est que les policiers ne les arrêtent pas parce qu’ils sont noirs, ou parce qu’ils viennent du Mali. Ils les arrêtent parce qu’ils sont connus et que de nombreuses personnes dans cette fratrie sont accusées et condamnées pour trafic de drogue et pour violences. »
Jusqu’ici, rien à dire, c’est la partie honnête et lucide du personnage. Mais ensuite, le sionisme va commencer à remplacer l’honnêteté intellectuelle et tordre la vérité historique. Christine aborde le cas des identitaires qui ont déroulé une banderole sur le « racisme anti-Blancs ».
04’13 – Zemmour : « Ce qu’on reproche en vérité à ces jeunes gens de Génération identitaire c’est de retourner les méthodes d’agit-prop médiatique, inventées et popularisées par l’extrême gauche, contre l’extrême gauche. [...] Pour moi, ces jeunes gens de Génération identitaire, ils ne sont pas racialistes : ils défendent la France, l’identité de la France, le peuple français, ce qu’il a toujours été, sa civilisation... »
Premier virage vers le « conflit de civilisations » cher aux nationaux-sionistes. On y arrive, doucement mais sûrement.
07’03 – Zemmour : « Pour moi d’un coté il y a des gens qui défendent leur pays, parce qu’il est attaqué, et de l’autre il y a des gens qui veulent détruire leur pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, de la même façon, il y avait des résistants qui se battaient contre l’occupation de leur pays, et on les mettait pas dans le même sac que les collabos, eh ben c’est la même chose... »
On est d’accord sur le terme d’occupation pour la France, mais selon nous, l’occupant n’est pas celui qu’on croit... ou que Zemmour veut faire croire. Le journaliste est en effet juge et partie dans cette occupation. Comprenne qui pourra.
- Christine souffre de l’antisémitisme proféré par un agent provocateur dans la manifestation traoriste
C’est alors que Christine évoque les termes « sales juifs » proférés pendant la manifestation. Elle tend une magnifique perche couleur bleu israélien à son vis-à-vis. Éric boit du petit lait casher : personne ne l’arrêtera, et nous irons jusqu’en Israël. Mais ce faisant, cet indéboulonnable des médias va perdre beaucoup de son sang-froid et de sa syntaxe. Soudain, tout se bouscule, l’ordre des termes, les accusations sans preuves, le sens de la démonstration qu’on lui connaît, on a perdu le Zemmour lucide !
09’51 – Kelly : « Comment expliquer, Éric Zemmour, que des insultes racistes soient proférées dans une manifestation qui se veut justement antiraciste ? [...] On a vu des tee-shirts “Justice pour la Palestine”, qu’est-ce que ça vient faire là ? »
Zemmour : « Cet antiracisme, d’abord, pour moi, est un racisme... Deuxièmement, cela signifie que ce mouvement est peut-être pas dominé, mais en tout cas il y a beaucoup de mouvements, de membres des… islamisme. De mouvements de militants palestiniens, donc musulmans, islamistes. Ça, c’est la mouvance islamiste qui s’intègre à ce mouvement, y a une alliance, y a les mouvements noirs, suprématistes noirs, j’allais vous dire extrême gauche, là où vous voyez des Blancs, y a l’extrême gauche, et les arabo-musulmans, avec leurs habituels slogans, anti-israéliens on va en parler, pro-palestiniens, et islamistes. Pourquoi y a “sales juifs” ? C’est pas la première fois. Dans une manifestation, y a deux ans je crois, y a eu “mort aux juifs”. Dans les manifestations contre l’islamophobie, y a eu des slogans contre les juifs. Y avait Jean-Luc Mélenchon qui a fait semblant de pas entendre. »
Ce disant, Zemmour se retrouve exactement sur la ligne du CRIF, cette organisation pro-israélienne, pro-colonisation et pro-guerre en France. Après avoir dénoncé les « vieilles méthodes staliniennes » de Mélenchon, l’essayiste de droite reprend son fil israélien.
11’33 – Zemmour : « Pourquoi on entend ça ? On entend ça, je vous dis, parce qu’il y a des islamistes et des militants pro-palestiniens. Pourquoi ? C’est très simple : vieille culture, vieux antijudaïsme arabo-musulman, premièrement. Y a écrit dans le Coran etc… Deuxièmement, ce que j’appellerais la concurrence victimaire. Vous savez, le discours de Dieudonné. C’est-à-dire qu’il est militant noir, certains militants noirs reprochent aux juifs entre guillemets de leur avoir volé la prééminence victimaire, avec la Shoah qui aurait occulté l’esclavage. Vieux discours de Dieudonné vous vous souvenez. Et troisièmement, il y a la haine d’Israël, pourquoi la haine d’Israël ? Parce qu’Israël est un État qui se défend contre justement la loi du nombre. Et qui se défend militairement et brutalement. »
On confirme : des tanks contre des civils désarmés, des obus contre des pierres. L’essayiste achève sa démonstration. Quand on entend la haine d’Israël, on pense évidemment à la haine des Israéliens contre les Palestiniens en particulier, les Arabes, les musulmans et les chrétiens en général. Et ça fait du monde. On peut même dire que ça fait le monde.
Zemmour : « Donc évidemment ils ne supportent pas cet État-là. Donc vous rassemblez tout ça, et vous avez “sales juifs” dans les rues de Paris. »
Pas que dans les rues !
Au fait, une petite provocation bien placée, enregistrée comme par hasard au milieu d’une foule bruyante, ça n’est pas de l’ordre du possible ?