Après l’épisode de la rencontre de 4 députés français avec le président syrien Bachar el-Assad, en février, qualifiée de « faute morale » par Manuel Valls, une nouvelle initiative suscite l’ire des modèles de vertus, issus des rangs du PS.
Cette fois, c’est à Moscou que 17 parlementaires (14 députés et 3 sénateurs dont le récidiviste Jacques Myard, qui était déjà de la fournée qui s’est rendue à Damas), principalement issus de l’opposition, se rendent afin de participer au séminaire franco-russe « L’avenir en Europe – Réalités et perspectives » organisé par la Fondation russe pour la paix, dirigée par Léonid Sloutski, député figurant sur la liste des personnalités visées par les sanctions de Washington et de son vassal bruxellois.
À la tête de la délégation française, Thierry Mariani, coprésident de l’association Dialogue franco-russe. Avec ses collègues, il doit rencontrer également le président de la Douma, Sergueï Narychkine.
Afin de préserver l’indépendance de la représentation nationale et garder immaculée l’image du Parlement français, Claude Bartolone (photo ci-dessus), président de l’Assemblée, a mis en garde Thierry Mariani, l’organisateur du voyage :
« Il existe un risque d’instrumentalisation qui peut placer les députés, et avec eux, l’institution elle-même, dans une situation délicate. »
L’ancien président du Conseil général de Seine-Saint-Denis se dresse en rempart contre la tentation poutiniste et a fouillé dans le règlement du Palais Bourbon pour y dénicher un paragraphe qui stipule que plus de six parlementaires se rendant simultanément à l’étranger ne peuvent s’exprimer au nom du Parlement...
La démocratie française peut se targuer d’avoir des hommes courageux et intègres issus des rangs du Parti socialiste, qui refusent d’être le jouet de lobbies ou de nations étrangères. Qu’on se le dise à Washington et Tel-Aviv !