Son look de mamie ne doit pas vous tromper : Élisabeth Borne est un pur produit de la haute fonction publique. X, Ponts, préfecture, cabinets ministériels, elle écume depuis 30 ans les postes de la France d’en haut.
Avant de devenir le ministre en charge des Transports, elle a dirigé la RATP. Face à Jean-Jacques Bourdin le 3 avril 2018, Borne résume parfaitement la rouerie et les limites de la caste dirigeante.
En l’écoutant, une chose devient évidente : ce n’est pas avec ce genre de haut fonctionnaire que la France va s’en sortir. Il va falloir tous les remplacer.
#RMC #Greve #BourdinDirect #SNCF #actu #infos #SNCFBashing
En visionnant cet extrait d'interview de ce matin chez Bourdin, j'ai pensé aux #cheminots écoutant la ministre au sujet de la "Dette de la SNCF"
Avec un tel charabia, qui pourrait faire confiance à cette bonne femme ? pic.twitter.com/51iDD8F4ul— Tropicalboy (@tropical_boy) 3 avril 2018
Sautant sur l’occasion, pendant que le FN s’est lui-même mis à l’écart de la question sociale, la France insoumise attaque la politique de dérégulation des transports publics. Ce même jour, après son interview foireuse chez Bourdin, Borne se fait laminer par Ruffin à l’Assemblée.
« Les technocrates si on leur donnait le Sahara, dans cinq ans, il faudrait qu’ils aillent chercher du sable ailleurs (...) Voilà, on a laissé la SNCF à des technocrates. C’était une superbe entreprise, ils nous l’ont bousillée. »
Ruffin tient un discours lucide sur le rail français, totalement à l’inverse du ministre, qui ne donne pas l’exemple de la droiture. L’élite française a failli, elle dissimule les vérités au peuple, quand elle ne ment pas directement. La SNCF a été sciemment affaiblie par le pouvoir qui n’a de cesse de satisfaire l’appétit insatiable de la Banque et du CAC 40, c’est-à-dire les puissances de l’argent. Les gouvernements et leurs ministres ne sont que des courroies de transmission de ces ordres supérieurs, ils sont entre le chien du capital et l’os du peuple, et c’est pour cette raison qu’ils ne peuvent que mentir ou trahir. Il y a bien un pacte de corruption entre les puissances de l’argent et le système politico-médiatique.
Grèves : c'est #Macron qui est responsable du chaos. #JeSoutiensLaGrèveDesCheminots #JeSoutiensLesCheminots pic.twitter.com/SnFc9gk5Cc
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 3 avril 2018
Les Français avaient en mai 2017 une chance de freiner ce mouvement qui n’est pas fatal, ils ne l’ont pas saisie. En cause le refus de la main tendue de Marine Le Pen par Jean-Luc Mélenchon. Aujourd’hui la France insoumise fait son beurre sur la contestation autour du rail et dans les universités, mais le moment politique de vérité est passé : il y a un an, la chance historique de contester le pouvoir profond en reprenant les rênes de l’État était là. Faudra-t-il attendre quatre ans une nouvelle trahison de la gauche ? La gauche fera-t-elle son aggiornamento nationaliste et non pas réformiste, c’est-à-dire libéral ? Possible, mais pas avec des Corbière, des Obono et des Guénolé. Que le pouvoir profond lâchera une fois qu’ils auront servi la division du peuple.
"-Le @FN_officiel, comme la @FranceInsoumise, s'oppose à cette réforme de la #SNCF. N'y a-t-il pas un front anti-européen en train de se former ?
- Je récuse toute tentation de nous mettre dans le même sac que le #FN. Plutôt crever. Donc : non."#JesoutienslesCheminots @FRANCE24 pic.twitter.com/8KEwwGMzv1— Thomas Guénolé (@thomas_guenole) 3 avril 2018
« Plutôt crever » ? C’est bien ce qui risque de se passer.
Pour rappel : la logique tordue de la gauche « insoumise » :
#JeSoutiensLaGreveDesCheminots, mais j'ai voté Macron au 2ème tour. Vous êtes de gros bouffons @cgtcheminots ! pic.twitter.com/G7QbBzkxZj
— Kim-Jong-Un (@KimJongUnique) 3 avril 2018