Comme toujours, il y a la proposition mainstream, toujours manichéenne et pro-américaine, et la proposition alternative, beaucoup plus fouillée. Application aux événements qui secouent le Bangladesh depuis des semaines : nous reprenons ici un thread de John Galt. Chaque tweet étant très développé, vu le nombre de sources citées, nous avons mis en ligne seulement les 3 premiers. Les deux vidéos principales sont sous-titrées en français.
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1.
A tous,Ce qui se passe au Bangladesh est très grave. Une nouvelle révolution de couleur montée par les Etats-Unis a mis un place un gouvernement à la solde des intérêts américains. Le but est de contrôler le golfe du Bengale et le détroit de Malacca, d'installer une base… pic.twitter.com/OZE9Kro2EL
— John Galt cpt secours JohnGalt1 (@jgalt485) August 15, 2024
Ce qui se passe au Bangladesh est très grave. Une nouvelle révolution de couleur montée par les États-Unis a mis en place un gouvernement à la solde des intérêts américains. Le but est de contrôler le golfe du Bengale et le détroit de Malacca, d’installer une base militaire sur l’Ile de Saint Martin (Saint Martin Island), territoire qui appartient au Bangladesh, le tout afin d’affaiblir et de détruire les BRICS, et surtout de couper l’alimentation en pétrole et en GNL de la Chine en provenance des pays du Golfe.
La Chine étant le plus gros consommateur de pétrole et de GNL au monde, le contrôle par les États-Unis de l’île de Saint Martin et du détroit de Malacca est un élément clé de la future guerre des États-Unis contre la Chine, et du maintien de l’Hegemon américain sur le monde. Le détroit de Malacca est aussi important et stratégique que le détroit d’Ormuz.
La vidéo de Benjamin Norton, datée du 15 août 2024, et sous-titrée en français, est essentielle sur ce sujet. De même s’agissant de la vidéo de Brian Berletic sur le même sujet. Les liens YT de ces vidéos, lesquels contiennent tous les liens aux articles et pièces justificatives, sont mentionnés aux point 7 du présent thread.
Le changement de régime violent au Bangladesh, pays d’Asie du Sud, s’est déroulé rapidement et la plupart du temps furtivement, alors que le reste du monde se concentrait sur le conflit en cours en Ukraine, les tensions croissantes au Moyen-Orient et une confrontation latente entre les États-Unis et la Chine dans la région Asie-Pacifique.
Les implications du putsch réussi, mené par des groupes d’opposition soutenus par les États-Unis, risquent d’avoir un impact sur toute l’Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que de créer de l’instabilité le long des périphéries des deux nations les plus peuplées de la planète, la Chine et l’Inde. Mais c’est bien évidemment l’objectif de l’Hegemon américain. En raison des relations étroites de la Russie avec la Chine et l’Inde, la Russie elle-même risque d’être touchée. Et c’est également l’objectif de l’Hegemon américain.
Qui manifestait et qui était derrière eux ?
C’est le média financé par le gouvernement américain, Voice of America, dans un article de 2023, qui a admis le rôle que l’ambassadeur américain au Bangladesh a lui-même joué dans le soutien à l’opposition dans ce pays d’Asie du Sud.
L’article admettrait dans la légende d’une photo que l’ambassadeur américain Peter Haas « est populaire au Bangladesh parmi les militants pro-démocratie et droits et les critiques du régime de Sheikh Hasina ». Le même article admettrait les mesures que les États-Unis avaient déjà prises pour faire pression sur le Bangladesh afin qu’il organise les futures élections de manière à produire le résultat souhaité par Washington, notant :
« … le gouvernement américain a annoncé qu’il avait commencé à "prendre des mesures pour imposer des restrictions de visa" aux Bangladais qui sont jugés complices de "l’affaiblissement du processus électoral démocratique" au Bangladesh. »
L’article admet que le parti de la Ligue Awami, qui avait gouverné au Bangladesh jusqu’aux récentes manifestations violentes, avait accusé l’ambassadeur américain Haas d’interférer dans les affaires politiques intérieures du Bangladesh et en particulier de soutenir le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) de l’opposition ainsi que la violence de rue en son nom.
Le « muscle » employé par les intérêts américains dans la révolution de couleur qui est survenue au Bengladesh :
Alors que les médias occidentaux ont dépeint les troubles au Bangladesh comme des manifestations « pro-démocratie » menées par des « manifestants étudiants », la BBC, dans son article de juillet 2023, « Le Premier ministre du Bangladesh accuse les ennemis politiques de la violence », admettrait indirectement que le BNP et le mouvement Jamaat-e-Islami, y compris ses ailes étudiantes, étaient à l’origine de la violence (Source : https://bbc.com/news/articles/c7205...).
Depuis que le Bangladesh a accédé à l’indépendance, il a interdit le Jammat-e-Islami par intermittence pendant des décennies, en fonction de qui détenait le pouvoir, l’organisation étant accusée d’avoir commis de nombreux actes de violence.
Voice of America, republiant un article de l’Associated Press, noterait que « la plupart des hauts dirigeants du parti ont été pendus ou emprisonnés depuis 2013 après que les tribunaux les aient condamnés pour crimes contre l’humanité, notamment des meurtres, des enlèvements et des viols en 1971 ».
Il convient de noter qu’en dehors du Bangladesh, d’autres gouvernements ont également désigné Jammat-e-Islami comme une organisation terroriste, y compris la Fédération de Russie (Source : https://archive.ph/GsqDt).
Le département d’État américain, pour sa part, a publié un rapport pas plus tard qu’en 2023 dissimulant l’histoire violente et la menace persistante que l’organisation représente pour le Bangladesh, dépeignant plutôt Jammat-e-Islami comme les victimes des « abus » du gouvernement (Source : https://state.gov/reports/2023-repo...).
[...]
Le « visage » des manifestations :
Tout comme d’autres manifestations organisées par les États-Unis dans le monde, il semble qu’un conglomérat d’organisations violentes comme Jammat-e-Islami ainsi que de soi-disant groupes de la « société civile » financés par le gouvernement américain ainsi que des partisans des partis d’opposition soutenus par les États-Unis soient descendus dans la rue, chacun jouant un rôle vital.
Les agitateurs de rue violents usent de la violence dans le but d’intensifier les manifestations, la société civile se posant comme le « visage » du mouvement à la fois dans les rues et dans les réseaux sociaux et les médias, tandis que les partis politiques soutenus par les États-Unis utilisent le chaos qui en résulte pour se frayer un chemin jusqu’au pouvoir.
Un certain nombre d’étudiants du département de Sciences politiques de l’Université de Dhaka, dont Nahid Islam et Nusrat Tabassum, qui ont tous deux leur propre profil sur le gouvernement américain et européen, ainsi que sur la base de données Front Line Defenders financée par l’Open Society, ont rempli le rôle de fournir un « visage » au public mondial. Voir sur le tweet numéro 4 la liste des financements de Front Lie Defenders...
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