L’ambassadeur de la France au Danemark était l’invité d’honneur du centre culturel Krudttonden pour « soutenir la liberté d’expression » quand s’est produit l’attentat à Copenhague. Présenté par les médias comme un « défenseur des droits de l’homme », François Zimeray est en réalité une personnalité centrale des milieux sionistes les plus radicaux…
Côté scène : un « homme de gauche », « défenseur des droits de l’homme »
Né en 1961 à Paris, passé par le lycée Janson-de-Sailly, l’Institut de criminologie de Paris et l’université de Paris II-Panthéon-Assas, ce « défenseur des droits de l’homme » a lancé, dès 1979, une association pour les réfugiés cambodgiens ainsi qu’un cercle de réflexion politique, Valeurs et progrès. Avocat au barreau de Paris depuis 1987, François Zimeray a conduit une carrière professionnelle comme associé au sein du cabinet Jeantet & associés, et une carrière politique au sein du Parti socialiste.
Proche de Laurent Fabius, il a été parachuté en 1986 au Petit-Quevilly, dont il a été le maire de 1989 à 2001. Conseiller général de Seine-Maritime de 1994 à 1999, il se spécialise dans le droit de l’environnement et des collectivités, fonde l’Association des maires pour l’écologie ou Éco-maires, et signe Le Maire et la protection juridique de l’environnement (1994). Il finira président (2001-2008) de l’agglomération de Rouen (34 communes, 400 000 habitants).
En bon terme avec les réseaux sarkozystes et ayant fondé en 2007 au côté de Bernard-Henri Lévy « SOS Darfour », il est nommé, en février 2008, ambassadeur pour les Droits de l’homme auprès de Bernard Kouchner (c’est dans ce cadre qu’il fera obtenir à la Femen Inna Shevchenko un visa français). Puis, l’année qui suit sa nomination, sa fonction d’ambassadeur des droits de l’homme se double de celle d’ambassadeur « de la dimension internationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de mémoire », défendant notamment le projet Aladin (enseignement de la Shoah dans le monde musulman) qu’il a présenté à Bagdad en février 2010.
En juillet 2013, sur proposition du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, il est nommé ambassadeur de France au Danemark.
Côté coulisses : un militant sioniste de haut vol
Fils d’un entrepreneur, Georges Zimeray, et d’une psychanalyste, Colette Levy-Soussan, François Zimeray a épousé en 1993 Karine Beyersdorf. Passée par l’Université de Cambridge, de Genève, diplômé de l’ENA (promotion Victor Schoelcher 1996), cette dernière a dirigé les relations institutionnelles et la communication de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) de 1996 à 2002 avant d’être nommée directrice de la communication de Prisma Presse, le deuxième groupe de presse magazine en France, une filiale de Bertelsmann (un des premiers groupes de médias dans le monde). En 2008, Karine Beyersdorf-Zimmeray a lancé son cabinet de conseil en communication et relations médias, l’agence KBZ Corporate. Dans Actualité juive du 13 juillet 2005, François Zimmeray définissait sa famille comme « d’origine juive espagnole […] établie en Afrique ». Des attaches communautaires fortes qui vont le pousser à mener, tout au long de sa carrière et en toute discrétion, une action de lobbying en faveur d’Israël. Dès 1981, alors qu’il n’est encore qu’étudiant à Assas, il fonde une Amicale israélite universelle, qui regroupe rapidement une centaine de membres.
Ayant rapidement rejoint l’Ordre international maçonnique du B’naï B’rith, il en devient une personnalité importante, jusqu’à recevoir une Ménorah d’Or de la loge Moshe Dayan de Nice en 2003 pour son « action au sein du Parlement européen » où il avait fait son entrée en juin 1999. Comme député socialiste au Parlement européen, il a en effet été vice-président de la délégation Union européenne-Israël, étant considéré comme le principal défenseur de l’État sioniste au sein des instances européennes. Favorable à l’entrée d’Israël dans l’UE, il prend la tête d’une association de lobbying pro-israélienne, le Forum Med Bridge, financé par les associations communautaires américaines (notamment pour un voyage de 160 parlementaires européens en Israël en 2003) et le Congrès juif européen.
Malgré d’intenses pressions et une campagne de presse en sa faveur, il ne sera pas renouvelé comme candidat aux élections européennes de 2004 (remplacé par Henri Weber), ayant été désavoué par la direction fédérale du PS (sans être pour autant traduit devant la commission nationale des conflits), pour avoir comparé les manuels d’enseignement scolaire palestiniens à Mein Kampf…
« Homme de gauche », François Zimeray est toujours vice-président du cercle Léon Blum (qui a remplacé l’association Socialisme & Judaïsme), qui, sous couvert de défendre la laïcité et la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, opère un intense lobbying sur la ligne du PS en faveur de l’État d’Israël. Il a par ailleurs dirigé, à partir de 2004, la commission politique du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et a reçu, avec Philippe Val, alors directeur de Charlie Hebdo, le Prix des droits de l’homme du B’naï B’rith en 2008.
Au Cercle Léon Blum lors du colloque organisé le 23 novembre 2003, qui consacre le retournement d’alliance de la communauté organisée « la plus liée à la gauche », selon le mot de Raymond Barre, François Zimeray intervient lors de la table ronde sur « le nouvel antisémitisme qui fait des dégâts à gauche » avec Aurélie Filippetti, Jean-Claude Gayssot, Julien Dray, Anne Sinclair et Guy Konopnicki. Ce jour-là, il est le véritable champion de l’applaudimètre, pour sa défense acharnée de l’État d’Israël au sein de la gauche française...