Trois ans après le succès d’Intouchables, Éric Toledano et Olivier Nakache remettent le couvert avec Samba. Des films destinés à vendre, sous prétexte de comédie socialo-sentimentale, l’immigration et le métissage au bon peuple de France. Le tout, bien sûr, avec le renfort d’un matraquage télévisuel et radiophonique auquel personne ne peut échapper. Pourtant, dans les coulisses de la production et de la réalisation, se cache un monde de l’entre-soi, où le métissage est évidemment proscrit.
Sidonie Dumas, patronne du cinéma français
Intouchables et Samba sont produits à la fois par Quad Productions, la société d’Olivier Nakache et Éric Tolédano et par la société Gaumont, présidée par Sidonie Dumas. Cette dernière est de ces inconnus du grand public dont le pouvoir est immense. Élue « personnalité la plus influente du cinéma français » par Télérama en 2014, Le Parisien (8 janvier 2014) l’a décrite comme la « nouvelle patronne du cinéma français ».
Née le 28 avril 1967 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Sidonie Dumas est d’un milieu bien éloigné de celui d’Omar Sy, fils d’une femme de ménage mauritanienne et d’un ouvrier sénégalais, ou de celui de la paysannerie française « de souche ». En effet, elle perpétue par sa mère la lignée des Cahen-Salvador et par son père, elle est une héritière de la famille Schlumberger. Explications : sa mère Anne Marie Mathilde Magdeleine Cahen-Salvador est la fille de Jean Cahen-Salvador, ancien chef de cabinet de Michel Debré, président du GIFAS (1965-1967) et des chantiers de l’Atlantique (1971-1974), lui-même fils de George Cahen-Salvador (1875-1963), délégué de la France à la Société des nations (1927-1934) puis conseiller d’État (1936-1940) destitué de son poste après la promulgation du statut des juifs en 1940…
Son père n’est autre que Nicolas Seydoux, petit-fils de l’industriel Marcel Schlumberger, membre du Siècle et président-directeur général de Gaumont entre 1975 et 2004. Ainsi Sidonie Dumas est également la nièce du patron de Pathé Jérôme Seydoux, du président du Lille Olympique Sporting Club (LOSC) Michel Seydoux et la cousine de l’actrice Léa Seydoux. Titulaire d’un modeste DEUG de droit, elle a pris, à seulement 36 ans, la présidence de Gaumont (depuis 2004), où elle était entrée en 1991 comme responsable de l’accueil des projets des jeunes acteurs, après avoir travaillé avec le cinéaste et producteur Luc Besson au sein de sa société Les films du loup (1988-1991) ainsi qu’à la Warner à Hollywood (1991). Elle est entrée au Siècle (où on ne compte pas beaucoup de clandestins maliens) en 2014, forte du succès, en 2011, d’Intouchables : 19,44 millions d’entrées en France et plus de 51 millions à travers le monde. Un succès commercial qui a généré 330 millions de dollars de recettes.
Nakache et Tolédano, deux militants communautaires
tapis dans l’ombre d’Omar Sy
Olivier Nakache et Éric Toledano ont eu le nez creux en injectant 50 % de parts en coproduction dans Intouchables. Là encore, on ne sait presque rien d’eux et leurs pages Wikipédia sont presque vides. Le Monde daté du 15 octobre, qui leur consacre une double page pour la sortie de Samba, écrit hypocritement :
« Pas un portrait dans les journaux. D’eux, on ne sait presque rien, cachés derrière la figure de leur acteur fétiche et complice de toujours, Omar Sy. “Ça nous va de rester en arrière”, disent-ils. »
C’est d’ailleurs Omar Sy qui a été envoyé au casse-pipe de la promotion, dans le rôle du « black cool », dans des situations parfois humiliante, comme sur France 5, le 13 octobre dernier :
Pour les opinions politiques, Nakache et Tolédano n’en ont pas, évidemment. Ainsi Le Monde écrit-il :
« Les deux réalisateurs peuvent rire de tout, se questionner en permanence, leurs repères sont là. Une base qui est sans doute leur force. Humour, même acide, n’est pas rébellion. Ils ne s’en défendent pas, eux qui éludent les questions sur leur positionnement politique ou religieux. Par pudeur ? Par œcuménisme ? Pour ne pas se retrouver piégés dans une image réductrice ? »
Bref, leurs films ne peuvent pas être de la propagande politique puisque leur réalisateurs sont pudiques, œcuméniques et apolitiques. Le « journal de référence » nous prendrait-il pour des cons ?
Pour en savoir plus sur Éric Tolédano et Olivier Nakache, il fallait lire la presse juive, celle à laquelle les goyim ne sont pas censés avoir accès. Dans Actualité juive, une page intitulée l’ « Aleph-Beth de » permet à une personnalité de se présenter au reste de la communauté. Exemple parfait de la double éthique les Aleph-Beth d’Éric Toledano et Olivier Nakache, que nous avons ici retranscrits, indiquent qu’ils sont portés sur le métissage et le sans-frontiérisme… mais pour les autres.
Olivier Nakache :
« Je suis né le 15 avril 1973 à Suresnes. J’ai une sœur Géraldine [l’actrice Géraldine Nakache, NDLR]. Mes parents sont originaires d’Algérie, mon père de Constantine et ma mère d’Oran. Notre souhait avec ma petite sœur est d’y retourner avec mes parents pour voir et sentir, ce qui a fait leur enfance et leur adolescence. La mienne d’enfance fut très heureuse, riche et cosmopolite dans la banlieue parisienne. […] J’ai reçu une éducation juive traditionaliste qui comprend le respect des fêtes et le Talmud-Torah le dimanche matin. Et puis mes parents qui se sont rencontrés dans un mouvement de jeunesse, ont eu la bonne idée de m’envoyer à Yaniv. Les colos ont continué de me façonner mon identité. J’éprouve aussi l’envie de transmettre cette éducation à mes enfants […] C’est grâce à Éric Toledano que j’ai découvert Israël, que lui connaissait déjà bien. En 1992, avant d’écrire notre premier court métrage, il m’a emmené chez son frère à Tel-Aviv. Et là, le choc fut impressionnant de se sentir chez soi dans ce pays si petit qui contient autant de nationalités du monde entier. J’étais fasciné par les interphones des immeubles israéliens. À chaque étage il y a une histoire différente, une origine, une vision du judaïsme, une histoire de vie hallucinante. C’est pour ça que le cinéma israélien est si riche. Ils ont des choses à raconter ! Mon lien avec ce pays ne s’arrête pas là… J’y ai rencontré mon épouse ! » (Actualité juive, 3 décembre 2009)
Éric Toledano :
« Je suis né le 3 juillet 1971. J’ai un grand frère qui vit en Israël et une sœur médecin à Paris. Mes parents aujourd’hui retraités sont nés à Meknès au Maroc. Mon père, énarque, a commencé sa carrière dans la haute administration marocaine, il a ensuite travaillé à Paris, au centre français du commerce extérieur, l’actuel UBIFrance […] Je suis issu d’une famille de rabbins mais j’ai été élevé dans une famille traditionaliste. Mon rapport à la spiritualité est ténu mais pudique. La foi fait toujours partie intégrante de ma vie. Elle passe par la fréquentation de la synagogue, par l’étude, mais elle reste une donnée individuelle et personnelle. Je ne ressens pas le besoin d’en parler […]. J’ai été profondément ébranlé par la mort d’Ilan Halimi. Pendant plusieurs jours, je n’ai pensé qu’à ça. Je me suis rendu à la première manifestation en sa mémoire […]. En 1989, après mon bac, j’ai passé un an à l’université hébraïque de Jérusalem. Partir en Israël, c’était un mythe. J’avais envie de mettre des images sur cette idée, d’être acteur de cette aventure-là et pas seulement spectateur. Ce fut une année déterminante. C’est là-bas que je me suis promis de réaliser un film et de revenir en Israël le présenter. Notre premier long métrage, Je préfère qu’on reste amis, a été présenté au Festival du film israélien “Les moments français de Tel-Aviv” […]. Pour Olivier et moi, présenter ce film en Israël nous tenait particulièrement à cœur […]. Pour Olivier et moi ce film [Nos jours heureux, NDLR] a une place particulière. Il raconte une partie de nos vies. Pendant vingt ans nous avons été successivement pensionnaires, animateurs et directeurs de centres de vacances, notamment à Yaniv ou aux EEIF [Éclaireurs et éclaireuses israélites de France, mouvement de scouts juifs, rattaché au CRIF, NDLR] […]. Gad Elmaleh [qui] a joué dans notre premier court métrage et avec qui chaque année nous organisons le gala de l’association “le silence des juste”. » (Actualité juive, 29 juin 2006)
En 1996 déjà, Actualité juive (1er février) avait consacré une longue biographie au mieux né des deux, Éric Toledano. On y apprend notamment que les deux complices ont animé une émission de cinéma sur la radio « antifa » Fréquence Paris pluriel, via les réseaux trotskystes : le DAL (Droit au logement) et Ras l’front, une milice chargée de ratonner des patriotes français (on lira sur le sujet Ras l’front : anatomie d’un mouvement antifasciste, la nébuleuse trotskyste, Emmanuel Ratier, Facta, 1998). On comprend dans le portrait ci-dessous que le mépris d’Éric Toledano pour le Français de souche vient d’une enfance à Versailles (le pauvre), où il s’est certainement senti un peu seul :
« Éric Toledano est né à Paris en 1971 d’un père et d’une mère marocaine originaires de Meknès. Élevé à Versailles dans une ville dont il n’apprécie pas beaucoup “l’ambiance d’intégrisme catholique”, il y fait néanmoins toutes ses années de lycée en compagnie de son acolyte : Michaël Aknine, qui, aujourd’hui présente Piano Bar sur Radio Shalom. De l’âge de 8 ans à celui de 16 ans, avec ses cousins, ils participent aux activités et aux camps des EEIF d’Anthony. Puis, poussé par l’envie de voyager, il rejoint Yaniv où il anime quatre été de suite et visite ainsi les États-Unis, Israël, l’Italie et les Antilles ! Après le bac il passe une année en Israël à la Meh’ina, et même s’il reconnaît ne pas avoir travaillé beaucoup, il a néanmoins été très assidu aux cours d’hébreu, langue que désormais il maîtrise bien. Depuis son retour, il continue d’ailleurs à suivre des cours de guemara [commentaire de la Mishna, NDLR] avec Gérard Zyzeck à la yeshiva [centre d’étude talmudique, NDLR] des étudiants. […] Partout cependant, il constate qu’il est difficile de travailler dans le cinéma et de respecter le shabbat. “À part Pierre-Henry Salfati, Richard Dumbo et Patrick Braoudé, les autres cinéastes ne comprennent pas. Parfois même les juifs sont moins tolérants…” En grandissant, l’envie de retourner aux études le taraude, et il réussit à la fois une licence de cinéma et une licence de sciences politique à la Sorbonne. Puis grâce à des militants de Ras l’front et du DAL (Droit au logement) il rencontre les gens d’une petite radio libre, Paris Pluriel (106.3 FM). Et c’est ainsi que depuis septembre 1995 il anime une émission de cinéma avec son complice Olivier Nakache. Ils reçoivent des réalisateurs (Jean-Paul Lilienfeld, Laurent Bénguigui, Malik Chibane) et font des dossiers sur des courts métrages. »
Militants communautaires et, parce que communautaires, militants « antifa », Olivier Nakache et Éric Toledano délèguent aujourd’hui ce rôle de porte-voix de la haine du peuple français à une militante gauchiste de la Cimade, « ashkénaze et bretonne » (Libération du 13 décembre 2011), une certaine Delphine Coulin :
À propos de la défense des « sans-papiers », revoir l’analyse d’Alain Soral (extrait de l’entretien « De la politique », 2009) :