Les amateurs des livres de Tom Clancy se souviennent certainement du roman « Code SSN », dans lequel l’USS Cheyenne, un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de l’US Navy, met en échec la flotte sous-marine chinoise après l’invasion des îles Spratleys.
Mais le SNA français Saphir a fait mieux si l’on en croit la Marine nationale, qui vient de publier un compte-rendu sur des manoeuvres navales ayant récemment eu lieu au large de la Floride.
Après deux semaines de patrouille en Atlantique Nord, le SNA Saphir a participé à un exercice de 10 jours avec l’US Navy afin d’entraîner le groupe aéronaval (Carrier Strike Group 12) constitué autour du porte-avions USS Theodore Roosevelt, lequel rejoindra prochainement les eaux du golfe arabo-persique pour y relever l’USS Carl Vinson. Parmi l’escorte de ce navire, l’on compte des destroyers de la classe Ticonderoga ou Arleigh Burke ainsi qu’un SNA de type Los Angeles.
Dans un premier temps, le sous-marin français a été intégré au CSG 12 pour des missions de lutte anti-sous-marine en coopération avec des avions de patrouille maritime P8 Poseidon et P3C Orion. Sa tâche était de détecter les contacts « ennemis » et de partager leurs positions avec les moyens ASM (anti-sous-marins) de la marine américaine.
Mais visiblement, il vaut mieux avoir le Saphir avec soi… Car dans la seconde partie de l’entraînement, le SNA a rejoint le camp des « agresseurs », avec la mission de localiser l’USS Theodore Roosevelt et son escorte, tout en évitant de se faire repérer par les moyens de lutte ASM « omniprésents ». Ce qu’il a fait et bien fait !
« Au matin du dernier jour, l’ordre de feu était enfin donné, permettant au Saphir de couler fictivement le Theodore Roosevelt et la majeure partie de son escorte », affirme ainsi la Marine nationale sur son site Internet.
À l’issue de ces manoeuvres, appelées « COMPTUEX (C2X) », le Saphir a fait escale à Norfolk (Virginie), où est implantée la plus importante base navale du monde. Le vice-amiral d’escadre Louis-Michel Guillaume, amiral commandant la force océanique stratégiques (ALFOST), a fait aussi le déplacement aux États-Unis pour y rencontrer les sous-mariniers américains.
« Cette entrevue a permis d’effectuer un premier débriefing de l’exercice et de réaffirmer le besoin d’interopérabilité entre nos deux marines », a précisé la Marine nationale pour qui « cet exercice a de nouveau illustré la plus-value du concept d’emploi en multi-luttes/multi-senseurs des SNA français ».