Entré dans le Golfe arabo-persique la semaine passé, le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle est désormais engagé dans les opérations aériennes menées au-dessus de l’Irak contre l’État islamique (EI ou Daesh).
« L’intégration du Charles de Gaulle dans l’opération Chammal débute ce matin », a en effet affirmé, ce 23 février, un membre de l’entourage de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Ce dernier a d’ailleurs rejoint le porte-avions à bord d’un hélicoptère.
Partis de Toulon le 13 janvier pour la mission Arromanches, le navire et son escorte croisent actuellement à 120 milles nautiques au nord de Bahreïn, en direction de l’Irak. Les premiers avions ont été catapultés en début de matinée et devaient rejoindre le théâtre des opérations après 1h30 de vol environ.
Le groupe aérien embarqué (GAé) compte 12 Rafale, 9 Super Étendard Modernisés (SEM), 4 hélicoptères et un seul avion de guet aérien E2C Hawkeye (contre 2 habituellement).
Le Charles de Gaulle et son groupe ont été intégrés pour plusieurs semaines à la Task Force 50 (TF50), constituée autour d’un autre porte-avions, l’USS Carl Vinson, de la marine américaine. Il est accompagné par un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, le pétrolier-ravitailleur Meuse ainsi que la frégate de type 23 britannique HMS Kent pour la lutte anti-sous-marine.
Lors de ses voeux armées, le 14 janvier dernier, le président Hollande avait affirmé que, grâce à au Charles de Gaulle, « nous pourrons si nécessaire mener des opérations en Irak avec encore plus d’intensité et d’efficacité » et que le groupe aéronaval « nous donnera tous les moyens d’une projection à tout moment en cas de tension supplémentaire ».
Depuis le départ de la frégate anti-aérienne Jean Bart, intégrée pendant un temps à la TF-50, la participation de la Marine nationale à l’opération Chammal se limitait à un avion de patrouille maritime Atlantique 2, mis en oeuvre depuis la base aérienne d’al-Dhafra, aux Émirats arabes unis, pour des missions de renseignement.
Les moyens français engagés en Irak dans le cadre de la coalition internationale emmenée par les États-Unis reposent, outre sur ceux du groupe aéronaval, sur 9 Rafale, 1 avion ravitailleur C-135 FR (tous basés aux Émirats) et 6 Mirage 2000D déployés en Jordanie. Sans oublier le déploiement, à Erbil et à Bagdad, de deux détachements d’instruction opérationnelle (DIO) auprès des forces irakiennes et des Peshmergas.