En octobre 2016, Juan Branco écrit à Salah Abdeslam pour lui suggérer de « congédier ses conseils ». Celui qui se présente alors comme l’avocat de Julian Assange propose au terroriste une défense de rupture sous la forme de celle mise en place par Jacques Vergès lors de la libération de l’Algérie, en défense de ‘terroristes’ du FLN. Nous vous révélons en exclusivité le contenu de cette lettre qui voit l’avocat d’extrême gauche flirter avec un soldat de Daech.
La lettre n’est pas datée, mais l’on sait qu’elle a été déposée à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, le 12 octobre 2016, l’accusé de réception de la poste faisant foi. Elle est adressée à « Saleh Abdeslam ».
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L’auteur de la missive est quant à lui un parfait inconnu grand public. Certes, dans certains cercles parisiens, nombreux sont ceux déjà qui connaissent cette tignasse de cheveux rebelles que promène avec une certaine arrogance Juan Branco. Le jeune homme de 26 ans a été proche de Richard Descoings, l’emblématique directeur de Sciences Po Paris, dont il prononcera l’éloge funèbre. Il a été en première ligne pour combattre la loi Hadopi. Il s’est rapproché de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks dont il revendique d’être l’avocat.
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Si Juan Branco se décide en octobre 2016 à écrire à Salah Abdeslam depuis son appartement de la rue de Rennes, c’est qu’il considère que le terroriste mérite d’être défendu autrement que par des avocats dont il ne partage pas la stratégie. Sven Mary, l’un des conseils de Salah Abdeslam parle de lui comme d’ « un petit con de Molenbeek issu de la petite criminalité, plutôt un suiveur qu’un meneur. Il a l’intelligence d’un cendrier vide, il est d’une abyssale vacuité. » Dans sa lettre, Juan Branco le regrette.
« Je n’ai jamais partagé la position de votre avocat bruxellois et de ses confrères. Vous dégrader ne sert à rien. Je vous encourage donc à poursuivre dans votre voie, mais vous recommande de vous faire accompagner », écrit-il. « Sachez que je partage votre ressenti quant à la nécessité d’imposer une radicalité dans votre ligne de défense », écrit Juan Branco de sa plume déjà fiévreuse. « Celle-ci peut passer par votre silence, ou par une défense de rupture sous la forme de celle mise en place par Jacques Vergès lors de la libération de l’Algérie, en défense des “terroristes” du FLN ».
On notera le choix des mots et des expressions, les guillemets pudiques lorsque Juan Branco évoque les terroristes du FLN.
Le jeune homme ne recule devant rien pour tenter d’amadouer Salah Abdeslam.
« J’ai votre âge, explique-t-il, et je suis un enfant que ce pays ne considérera jamais comme le sien. Je suis un fils d’immigré. J’ai fait le choix de la résistance. Celle de l’intérieur. Vous, de la violence. Celle de l’extérieur. »
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