Le JDD a recueilli les témoignages de plusieurs personnes présentes ce soir là et consulté des pièces de l’enquête qui permettent de retracer en partie les étapes d’une soirée cauchemardesque. La fête est coorganisée par la fille des propriétaires des lieux, la petite amie de Juan Branco et ce dernier.
Elle a invité une vingtaine de convives quand l’avocat en a rameuté une petite cinquantaine. Parmi eux, Piotr Pavlenski, que Juan Branco a rencontré quelques jours avant, le 19 décembre. Il lui a déjà demandé de le représenter pour sa « nouvelle action », mais Branco assure qu’à cet instant, il ne sait pas de quoi il en retourne.
Quoi qu’il en soit, pour le Réveillon dans cet immense appartement du très chic 6e arrondissement de Paris, la foule enivrée est hétéroclite. S’y croisent un ingénieur des mines, un prof à Normale Sup’, des jeunes gens bien-nés, des militants d’extrême gauche, certains de la mouvance autonome. Piotr Pavlenski, lui, est venu avec sa petite amie du moment, une brune de 27 ans, étudiante en droit.
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D’après plusieurs témoins, le Russe se met soudain « hors de lui » après une phrase lâchée par son interlocuteur, qu’il saisit soudainement au col. Très vite, Pavlenski lui assène un coup à la figure. Une bagarre s’engage et ce dernier se fait éclater une bouteille de champagne sur le crâne.
À partir de là, tout s’enchaîne et les versions divergent complètement. D’après Juan Branco, Pavlenski, assailli par plusieurs personnes, a saisi « un couteau qui servait à couper des oignons » et se serait défendu, atteignant l’un des protagonistes à la cuisse. Une version confirmée par le performeur à Mediapart.
Pourtant plusieurs témoins ont déclaré à la police que Pavlenski aurait sorti un « couteau à cran d’arrêt » de sa poche.
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D’après Juan Branco, un homme serait tombé tête la première sur un tesson de bouteille et se serait coupé au visage. Une version contredite par plusieurs participants. D’après eux, un ultime coup de couteau aurait été porté par le Russe au visage d’un des plaignants, lui entaillant du front jusqu’à la joue. « On voyait l’os », décrira un témoin.
« Branco était apathique, il n’a rien fait rien, il était choqué comme tout le monde », détaille un autre. « J’ai essayé de les séparer », s’insurge l’avocat. Il affirme aussi qu’il a mis dehors « le groupe de mecs un peu chelou ».
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Aux enquêteurs, ces derniers diront pourtant qu’ils sont partis de leur plein gré afin d’appeler pompiers puis police. Une fois qu’ils sont dehors, une première équipe de la BAC arrive mais est éconduite aux porte de l’appartement, visiblement par Juan Branco, qui se serait présenté comme le propriétaire des lieux. Ce n’est que plusieurs minutes plus tard qu’une autre brigade de police réussit à rentrer. Des chiffons ensanglantés sont retrouvés dans des poubelles. Le sol aurait été partiellement nettoyé.
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