On le sait tous, les groupes politiques, c’est comme les groupes de rock : ça se dissout et ça se reforme en permanence.
Dans la grande opération de police politique qui consiste à faire croire aux Français qu’ils vivent sous la double menace de l’ultradroite et du covid (l’ultravirus !), ces deux inventions de l’oligarchie, il faut en permanence gonfler la menace, quitte à la fabriquer. Cette semaine, c’est au tour des Zouaves, dont les militants réellement dangereux doivent se compter sur les doigts de la main d’un voleur saoudien fraîchement puni, de passer à la darmanette.
ET les "anti-fa", c'est au programme ???https://t.co/JsUgIes22p
— Ma2moiselle.GauloiZe Réfractaire. (@BrittAngel67) December 13, 2021
Seulement, la nature ayant horreur du vide et les Français de l’insécurité, il est presque naturel que des groupes d’autodéfense se constituent face au chaos organisé par l’oligarchie, qui désarme la police française depuis des décennies, un désarmement à la fois matériel, moral et juridique.
On appréciera, dans la description des Zouaves la source principale de France Info, cet organe de propagande de l’oligarchie et du gouvernement, à savoir le microsite socialo-sioniste StreetPress, en faillite financière permanente, vu son niveau de popularité et sa proximité avec le CRIF. Heureusement que des dons surnaturels tombent au bon moment !
Quant à l’agression des militants dits antifascistes dans le meeting de Zemmour, il faut savoir, et l’Histoire des luttes antifascistes ou anticommunistes nous l’apprend, que les heurts entre les deux radicalités n’a jamais été de tout repos, des combats de rue à Hambourg en 1930 aux combats de rue dans les faubourgs de Stalingrad en 1942. Front de fer contre front rouge, les meetings KPD ou NSDAP entre 1929 et 1931 ont été infiltrés par des provocateurs ennemis, qui avaient d’ailleurs un certain panache, sûrs de se faire matraquer par les services d’ordre présent, et quels services d’ordre ! En 1931, cette guerre civile fera 300 morts rien que pour la Prusse.
"Mr Zemmour compte les personnes selon leur origine, selon leur religion et peut-être manifestement selon leur couleur de peau. C'est le contraire de la République universelle", déclare @GDarmanin dans #LeGrandJury pic.twitter.com/sxSU1E9Wdt
— Le Grand Jury (@LeGrandJury) December 12, 2021
Aujourd’hui, grâce ou à cause de la candidature Zemmour, qui est une candidature de droite à l’ancienne, nous redécouvrons les joies de la fracture droite/gauche, que les Français ont bien connue depuis Mai 68 et dans les élections qui suivront, disons, celle de 1974, sur une base très idéologique, et celle de 1981, plus consensuelle. Ensuite, le Système gagnera toutes les élections, avec des candidats pro-Système de droite ou de gauche, ce qui sera équivalent, mais qui fera croire à un choix démocratique et un choix de vie à de nombreux électeurs blousés.
Aujourd’hui, le Système médiatico-politique veut nous vendre Pécresse comme adversaire principale de Macron, ce qui fait même rire la bleusaille en politique. On écoute Valoche dans son meeting, avec sa voix de sympathique bourgeoise muticulti et sa gestuelle gaullienne :
« Les Français l’ont compris, ce sera Emmanuel Macron ou nous ! »
La ferveur, c’est ce qui ressort de ce discours plat comme une limande. Pendant ce temps, du côté de Macron, plutôt que de s’occuper de la catastrophe sociale en cours, qui est le fruit de la politique eurolibérale du petit monarque, on cible les fascistes, ou prétendus tels. Les fascistes du bas, à savoir les Zouaves, et les fascistes du haut, c’est-à-dire Zemmour. Le gendre de Macron, un médecin, s’est un peu lâché sur Twitter :
Le gendre de Brigitte Macron, Antoine Choteau, a formulé l'espoir de voir l'avion qui transportait @ZemmourEric et @PhdeVilliers en #Arménie s'écraser. Il a ensuite désactivé son compte. pic.twitter.com/gmRF7Mh4Gr
— Maud Koffler (@MaudPK) December 12, 2021
En face, c’est-à-dire à gauche, ou plutôt chez les gauchistes (la pupart ont renoncé à la vraie gauche, sociale ET nationale, par peur de l’accusation de nazisme), c’est le chaos, la débandade, tout le monde se carapate dans tous les sens. C’en est même comique, et la petite Halioua, fraîchement embauchée sur i24(Fake)News, a raison de se moquer.
Presque la France entière dans la rue ! Tant d'engouement et de mobilisation font chaud au coeur https://t.co/QYzmKL8i4G
— Noémie Halioua (@NaomiHalll) December 12, 2021
Pour de nombreux Français déconcertés, désorientés par le virage actuel, et quel virage !, c’est le chaos total, incompréhensible. Car la majorité des Français n’a pas les clés de l’ingénierie en cours, même si tout n’est pas ingénierie. Pour ceux qui suivent attentivement la politique, et donc la politique profonde, il s’agit d’une recomposition à la fois d’en haut, et d’en bas, avec interactions plus ou moins violentes entre les deux niveaux.
Car le bas ne reste pas passif, tout le monde n’étant pas covidé. Le durcissement de la politique – comprendre de la répression – oligarchique provoque un durcissement de la résistance. L’ensemble et la succession de ces actions-réactions ont des conséquences incalculables, comme lors d’une expérience chimique inédite qui met en commun deux corps en changement qui réagissent fortement.
Par exemple, alors que la candidature Zemmour draine derrière lui une partie de la droite française en général et de la droite juive en particulier, voici que des questions politico-juridiques légitimes surgissent :
Le patron de « Rivarol » a été condamné pour avoir dit que Pétain avait sauvé des juifs, pourquoi pas Zemmour ? https://t.co/WZLF2XVj21
— CheckNews (@CheckNewsfr) December 12, 2021
En attendant, Darmanin était au Grand Jury dimanche 12 décembre 2021, il en a profité pour lâcher quelques préparations de ses secondants, Macron et toute la presse aux ordres faisant de Pécresse l’ennemie numéro un de Macron. Le flicaillon a obtempéré.
V. Pécresse : "une bonne candidate pour Versailles, pas pour Tourcoing....elles est prise en otage par les radicaux de sa famille, M. Ciotti, par exemple..."
(G. Darmanin. Le Grand Jury RTL 12/12/21) pic.twitter.com/kjiTcaa1Ei— Francis Back (@FrancisBack5) December 12, 2021
Nous sommes loin, très loin des préoccupations des Français, et logiquement, le réel devrait revenir dans la gueule de tous ceux qui l’ignorent, volontairement ou pas.
Les Zouaves Paris sont dans le viseur du gouvernement. Ce groupuscule d’ultradroite est soupçonné d’avoir participé à la violente agression de plusieurs militants de SOS Racisme lors du premier meeting du candidat à la présidentielle Éric Zemmour, le 5 décembre à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré avoir engagé une procédure de dissolution de ce mouvement, lors d’une interview au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Il espère que le Conseil d’État lui « donnera raison ».
Ce sont des militants ultraviolents voués à « tenir » la rue
Depuis 2018, ils se nomment « les Zouaves Paris » et forment un groupe qui réunit « des gens qui viennent d’autres groupes plus constitués, pour des actions violentes et rapides », explique Marion Jacquet-Vaillant, docteure en sciences politiques et spécialiste des identitaires, à l’AFP. Certains membres appartenaient à l’ancien groupuscule Génération identitaire Paris, dissous au printemps dernier. « Ce sont avant tout des ultraviolents de l’ultradroite, dont le contenu idéologique est réduit à sa plus simple expression », précise Jean-Yves Camus, politologue et codirecteur de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès, dans Ouest France.
Héritiers réclamés du Groupe union défense (GUD), ancien syndicat étudiant d’extrême droite, les Zouaves Paris ont pour leader Marc de Cacqueray-Valmenier, 23 ans. Habitué des bagarres de rue, le jeune homme est parti combattre en 2020 au Haut-Karabakh, lieu d’« une quasi-guerre sainte selon la propagande d’extrême droite, qui y voit une nouvelle bataille entre l’Occident chrétien et l’envahisseur musulman », explique Streetpress. Assumant « être fasciste », lors d’une rencontre avec Libération en 2019, Marc de Cacqueray-Valmenier refusait à l’époque cette étiquette pour les Zouaves Paris.
Ce groupuscule dédié à « tenir la rue », selon son chef, est devenu le fer de lance de la violence d’extrême droite dans la capitale et ses alentours. Selon les opérations décidées, le mouvement peut passer d’une quinzaine de personnes, qui forment son noyau dur, à une trentaine, d’après Streetpress.
Ils sont soupçonnés d’avoir agressé des militants antiracistes au meeting d’Éric Zemmour
Lors du premier meeting de campagne d’Éric Zemmour, le 5 décembre, plusieurs militants de SOS Racisme, exhibant des tee-shirts siglés « Non au racisme », ont été agressés à coups de poings et de jets de chaises. « Un des agresseurs est une personne qui est membre des Zouaves Paris (...). Il a été reconnu par une personne de la sphère militante », a déclaré le président de SOS Racisme, Dominique Sopo. Selon plusieurs médias, dont Mediapart, Libération et Streetpress, il s’agit de Marc de Cacqueray-Valmenier.
Un militant pro-Zemmour met plusieurs violents coups de poings à une militante antiraciste venu manifester pacifiquement.
Ce sont les mêmes qui prétendent vouloir protéger les femmes #ensauvagement #ZemmourVillepinte
Video @ClementLanot pic.twitter.com/9ssPtsTDtm— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) December 5, 2021
[...]
Ce n’est pas la première fois que les Zouaves sont soupçonnés d’avoir agressé violemment des personnes. « Ils ont de loin l’un des pedigrees les plus violents dans l’ensemble des groupes d’extrême droite », assure Jean-Yves Camus dans Ouest France.
Dès leur création, ils ont monté des actions « contre des supporters avec des drapeaux algériens lors de la Coupe du monde de football en 2018, contre des militants du NPA dans le cadre d’une manifestation des "gilets jaunes" en janvier 2019, contre un journaliste de France Inter en marge d’un défilé de La Manif pour tous, en janvier 2020, et contre un soutien du comité Adama Traoré dans le métro en juin 2020 », recense Mediapart (article réservé aux abonnés).
En juin 2020, les Zouaves Paris ont également revendiqué l’attaque à coups de battes de base-ball et de gaz lacrymogène du Saint-Sauveur, bar emblématique de la mouvance antifasciste dans le quartier de Ménilmontant. Six et dix mois de prison ont été requis mi-novembre contre deux militants d’ultradroite, dont Marc de Cacqueray-Valmenier. Le jugement doit être rendu le 21 janvier par le tribunal judiciaire de Paris.
Marc de Cacqueray-Valmenier a également été condamné, en janvier 2019, à six mois de prison avec sursis pour des violences lors de la manifestation des Gilets jaunes le 1er décembre 2018 à Paris. Quant à l’agression du 5 décembre à Villepinte, le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour « les faits de violence commis à l’intérieur du meeting » et l’a confiée à la sûreté territoriale 93.
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