Après un intense débat, nous avons décidé de diffuser la vidéo de l’incendie de la tour d’habitation (à loyer modéré) de Londres dans son intégralité, mais personne n’est obligé de la regarder jusqu’au bout, à part peut-être quelques pompiers : elle dure 9 heures 44 minutes et 23 secondes. Et au bout des presque 10 heures de combustion, elle est toujours debout.
Certes, sa structure est en béton armé, pas en acier. Mais l’acier ne coule pas comme ça, même à très haute température. Le 14 juin 2017, un incendie éclatait dans la tour d’habitation Grenfell Tower, occasionnant plus de 58 morts et beaucoup de disparus, dont les corps ne seront pas identifiables. La combustion a été si puissante que les habitants, piégés dans les étages supérieurs, n’avaient plus que le saut dans le vide pour tenter de survivre.
16 ans plus tôt, deux tours en flammes à New York avaient fini, au bout de seulement 60 et 100 minutes, par s’écrouler dans un mouvement parfait, l’une après l’autre. Pourtant, ces deux tours étaient conçues pour résister à un impact d’avion, ce qui a été le cas, un temps. À l’intérieur, une structure tubulaire non centrale permettait de supporter harmonieusement le poids de la construction de 415 mètres pour l’une, 417 pour l’autre.
Les ingénieurs du World Trade Center envisagèrent aussi qu’un aéronef puisse s’écraser dans l’une des deux tours. En juillet 1945, un bombardier B-25 qui s’était égaré dans le brouillard percuta le 79e étage de l’Empire State Building. Un an plus tard, un autre avion s’était écrasé au numéro 40 de Wall Street et un autre manqua de peu l’Empire State Building.
En concevant le World Trade Center, Leslie Robertson considéra donc le scénario de l’impact d’un avion de ligne de type Boeing 707, qui pourrait se perdre dans le brouillard, en cherchant à atterrir à l’aéroport JFK ou à Newark. Le National Institute of Standards and Technology (NIST) trouva un document de trois pages mentionnant qu’une autre analyse de l’impact avec un avion, impliquant un impact avec un objet allant à plus de 970 km/h, fut en effet envisagée, mais la documentation originale de l’étude fut perdue lorsque les bureaux de l’Autorité portuaire furent détruits dans l’effondrement du World Trade Center. (Source Wikipedia)
Les hypothèses d’un impact d’avion et d’un incendie avaient donc été étudiées soigneusement et intégrées dans les plans originels puis dans les aménagements futurs des tours jumelles.
Après un incendie s’étendant sur 6 étages d’une des tours en février 1975, la protection contre les incendies augmenta considérablement. L’enquête, après l’attentat de 1993, démontra que cette protection restait insuffisante. Des travaux pour résoudre ce problème furent lancés mais seuls 18 étages du WTC1, y compris ceux touchés par l’avion lors des attentats du 11 septembre 2001, et 13 dans la WTC2 dont 3 de ceux qui furent touchés par les attentats, furent terminés.
Il n’existe dans le monde aucun cas d’écroulement naturel d’une tour après un incendie. Mais les tours jumelles de New York constituaient manifestement deux exceptions à la règle.
Mais la plus belle exception, exceptionnelle celle-là, demeurera à jamais le bug de la Tour 7 (WTC7) :