Longtemps, le traitement du monde merveilleux des stars dans la presse a été très tenu par les journalistes français, contrairement à nos voisins britanniques qui leur volaient dans les plumes à la moindre occasion dans leurs tabloïds. Puis il y a eu l’irruption à la fin des années 80 de titres étrangers (notamment Voici) qui ont tout changé : les stars n’étaient plus inaccessibles, le grand public majoritairement féminin voulait de la révélation et du sang.
Après une bonne décennie de bras de fer (1987-1997), le milieu du show-biz et la presse spécialisée établirent un pacte de non agression. Les procès en rafale avaient il est vrai calmé les ardeurs journalistiques les plus virulentes et les stars voulaient à tout prix garder leur image – synonyme de robinet à fric – vierge. Les choses se sont adoucies au début des années 2000 malgré la concurrence entre des titres de plus en plus nombreux pour un gâteau pas extensible à l’infini.
Hélas, au milieu des années 2000 surgissait l’Internet haut débit et ses flux d’informations non contrôlées. Tout le bel édifice fait d’accords secrets, de bidonnages bien-pensants et de délits d’initiés s’effondrait à nouveau. Tous les pactes signés entre les stars et les journalistes étaient menacés par des révélations contradictoires venues des tréfonds de la Toile.
Deuxième coup au but avec l’avènement des réseaux sociaux dans les années 2010, où l’on ne peut plus empêcher une rumeur de circuler, surtout si elle est vraie. La belle vitrine du show-biz français a littéralement volé en éclats. Il faut croire que la liberté (d’expression) est iconoclaste. Il y avait trois parties, les stars, les journalistes et l’opinion. D’abord, les stars ont régné avec les journalistes à leurs pieds, puis les journalistes ont pris le pouvoir et enfin, aujourd’hui, c’est l’opinion qui commande. Et plus personne ou presque ne commande l’opinion.
Voir la macroniste 19HRuthElkrief sourire aux anges et acquiescer de la tête pendant tout l'entretien est juste la preuve de la proximité idéologique de la chaîne @BFMTV et du pouvoir en place. Les attachés de presse de l'élysée sont toujours en marche et ne trompe plus personne https://t.co/GVmj0mjBKl
— Glières 2012 (@Glieres2012) 4 avril 2019
C’est valable pour les journalistes mais aussi pour les politiques. D’ailleurs, quand une de ces deux corporations essaye d’imposer une information fausse ou trafiquée à l’opinion, cette dernière la décompose et la lui renvoie en morceaux dans la gueule presque instantanément. Le peuple comme le public se cabre. La fracture est actée, on le sait tous. Et les affaires n’ont pas fini de dégorger : elles sont de plus en plus profondes et tentaculaires, comme le pouvoir du même nom.
Dernier exemple en date, le cas Christian Quesada. Le grand vainqueur d’un jeu de TF1 animé par Jean-Luc Reichmann, animateur préféré des Français, cachait un drôle d’oiseau. Un oiseau qui épatait le public en ayant réponse à tout et en gagnant plein d’argent sur la première chaîne européenne, et un collectionneur d’images pédocriminelles avec des viols d’enfants de moins de 10 ans. Cette affaire constitue à elle seule le symbole de ce que les médias nous vendent : une magnifique image du Système avec un effondrement moral derrière.
Regardez le gouverneur de la Banque de France qui nous assure que le pouvoir d’achat des Français a augmenté (de 20% !) depuis et grâce à l’euro. Un foutage de gueule grand format de la part d’un type qui essaye de sauver la réputation d’un système objectivement injuste :
« L’euro est un succès... Les prix augmentent trois fois moins vite avec l’euro qu’avant l’euro »
François Villeroy de Galhau devrait peut-être descendre une fois dans sa vie dans la France périphérique. En fait non, il ne devrait peut-être pas y descendre, puisqu’on y voit le plein succès de sa politique monétaire et qu’il risquerait de se blesser pendant qu’une foule en délire le porte en triomphe...
La dernière carte du Système, c’est ce mensonge éhonté, absolu, définitif, qui nie les réalités et qui essaye à grand frais, ceux du contribuable, de vendre une vitrine brisée depuis longtemps. Les vitrines brisées pendant les crues du fleuve jaune sont à ce titre symboliques : le peuple vient chercher de la vérité derrière, même si certains se servent en tee-shirts au passage.
Tout est en train de se péter la gueule, pas sous les coups des Gilets jaunes, même si ces courageux Français y contribuent, mais sous le poids du mensonge. Regardez le sketch des époux Salamé-Glucksmann, qui se séparent médiatiquement pour préserver la pureté journalistique de l’une et la crédibilité politique de l’autre. Comme si le délit d’initiés n’était pas la norme dans le milieu médiatico-politique, qu’on a renommé ainsi car est il est tenu par un trait d’union d’importance !
Et par qui est remplacée Léa Salamé dans L’Émission politique de France 2 qui a accueilli jeudi (4 avril 2019) soir les candidats à l’élection européenne ? Alexandra Bensaïd, « éditorialiste économique » à France Inter qui fait des piges dans le repoussant 20 Heures de France 2, soit la remplaçante poste pour poste de Léa Salamé qui joue le même rôle pour la même équipe et les mêmes intérêts ! Autant laisser la Gluxette, ça aurait été moins hypocrite.
Tout le merdier est en train de déborder de partout, depuis que les Français refusent d’acheter ces mensonges institutionnalisés. Le Figaro, pourtant bien installé dans le Système, nous révèle que l’Europe ne constitue un espoir que pour 29% des Français...
Ça a l’air archi bonne ambiance dans le ferry qui va en Corse pour le déplacement de Macron ... #IcebergDroitDevant#Plouf pic.twitter.com/gtkCsgprSx
— ... (@NnoMan1) 3 avril 2019
« C’est sous escorte très légère que notre grand président va aller à la rencontre de son peuple qui l’adule. J’en ai les larmes aux yeux tellement c’est touchant »pic.twitter.com/ZiSWXC0ieU
— Auror Bergé ᵖᵃʳᵒᵈᶦᵉ (@aurorberge) 4 avril 2019
On le voit, une minorité est en train d’imposer avec une violence grandissante son projet et ses intérêts à la grande majorité des Français, qui ont été floués pendant l’élection de 2017. On apprend toujours dans la douleur. Les Gilets jaunes le savent dans leur chair.
Les convocations de @FlyRiderGj et @drouet_eric par la police judiciaire sont dans la continuité de la dérive autoritaire du pouvoir. Toutes les digues démocratiques sautent les unes après les autres, dans l’indifférence quasi-générale ... Notre pays est tombé bien bas #ONU
— François Boulo (@BouloGiletJaune) 4 avril 2019