La vente discrète des fleurons de notre économie au prédateur américain par une élite politique corrompue ne date pas d’hier. En son temps (l’avant et l’après-Guerre), le journaliste Henry Coston (1910-2001), taxé de manière bien pratique d’« antisémite » dès la première ligne de sa fiche Wikipédia (écrite par un « journaliste » ?) a démontré que notre système politique entier était gangrené par la corruption, c’est-à-dire l’appât du gain privé au détriment de l’intérêt national.
Des députés se font acheter par des puissances économiques locales (lobby pinardier, pharmaceutique, chimique...), dont ils représentent les intérêts à la Chambre.
Au niveau supérieur, les ministres se font acheter par des entreprises américaines. Pour sa campagne de 2006-2007, Sarkozy a été chercher de l’argent en France chez le grand argentier du capitalisme franco-italien, le banquier Bernheim, et chez un milliardaire canadien. Macron n’a fait que reprendre les mêmes recettes gagnantes. Mais qui coûtent au bout du compte très cher aux Français. Car ce qui rapporte beaucoup en haut financièrement coûte en bas très cher socialement. Pour l’affaire qui nous intéresse, Alstom en est à un nouveau « plan social » qui touche 4 500 personnes en Europe, après avoir licencié 6 500 employés en 2016. Plan social est l’expression habile pour destruction d’emplois due à la financiarisation de l’économie.
Pour info, Coston est le père spirituel de Faits & Documents, qui poursuit ses recherches économico-politiques basées sur des preuves irréfutables. Si ça c’est être antisémite, alors la vérité est antisémite.
- Marleix va avoir des annuis
« Le député Olivier Marleix (LR) a saisi la justice afin d’enquêter sur les circonstances de la vente du pôle énergie d’Alstom à l’américain General Electric en 2014. Il s’interroge sur le rôle joué par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Dans une lettre au procureur de la République de Paris, l’ex-président de la commission d’enquête à l’Assemblée sur la politique industrielle de la France s’étonne que les autorités judiciaires françaises n’aient “jamais ouvert d’enquête sur Alstom” alors que l’entreprise a notamment versé une amende à la justice américaine en 2014 pour des faits de corruption. » (Source : RT France)
C’est effectivement Macron qui a donné l’ordre de vendre Alstom énergie au groupe américain General Electric. Marleix met en regard cette revente d’un secteur hautement stratégique (mais il y en a eu d’autres) pour notre pays à un pays concurrent avec les sommes importantes glanées par le candidat Macron pour sa campagne électorale de 2016-2017. Il se trouve que certaines personnes dont les intérêts sont liés à ces secteurs industriels font partie des donateurs.
« Le député estime ainsi que la procédure de contrôle des investissements étrangers en France a été “contournée” par la présidence de la République à l’époque de la vente à GE. Selon l’article L151-3 du code monétaire et financier, la décision d’autoriser la vente d’un actif stratégique comme Alstom (notamment responsable de l’équipement et de la maintenance des cinquante-huit centrales nucléaires françaises ou de la fourniture des turbines des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) relève du ministre de l’Économie, soit, entre mai 2012 et août 2014, Arnaud Montebourg. Or, ce dernier soutient avoir appris les discussions engagées entre Alstom et GE par le biais d’une dépêche de l’agence de presse Bloomberg, le 23 avril 2014, et en fulmine encore. » (Source : Le Monde)
Le Monde poursuit tranquillement son dynamitage de la Macronie dans un article long et technique tiré d’un ouvrage, Le Piège américain écrit par Frédéric Pierucci, un ancien cadre du groupe français emprisonné pendant deux ans aux USA pour corruption. La suite n’est pas piquée des hannetons :
« Alstom n’est pas la seule entreprise stratégique française à avoir été rachetée par un concurrent ou une puissance étrangère sous le ministère d’Emmanuel Macron. Entre son arrivée à Bercy le 26 août 2014 et sa démission le 30 août 2016 pour se consacrer à la campagne présidentielle, l’ancien associé-gérant de la banque Rothschild a également autorisé la cession de l’équipementier télécoms Alcatel-Lucent au finlandais Nokia, le parapétrolier Technip à l’américain FMC et l’aéroport de Toulouse-Blagnac à la Chine. »
Le Monde rappelle les sommes ou plutôt les dessous de table en jeu : 165 millions du côté d’Alstom ont servi à rémunérer les « intermédiaires » (euphémisme !) de l’accord. Selon le quotidien, on peut tabler sur la même somme en face, chez les Américains. Et là, le paragraphe qui tue :
« Côté Alstom, on comptait plusieurs cabinets d’avocats, deux banques conseils (Rothschild & Co, Bank of America Merrill Lynch) et deux agences de communication (DGM et Publicis). Selon l’avant-propos du rapport de la commission d’enquête parlementaire, GE avait, quant à lui, au moins fait appel à la banque Lazard, au Credit Suisse, à l’agence de communication Havas et à de nombreux cabinets d’avocats. »
Conclusion : Emmanuel Macron est innocent et Henry Coston est antisémite.
Après la vente d’Alstom énergie à GE, la « fusion » Alstom-Siemens sied à Moscovici et à Cohen-Bendit :
En avril 2018, Olivier Marleix dénonçait déjà chez Yves Calvi sur RTL ce qui allait devenir une affaire d’État... profond :