Nous avons pioché dans la presse française les trois informations principales du jour, qui ont leur importance dans le conflit.
D’abord avec Midi Libre :
Le Kremlin a écarté le « plan de paix » que le président ukrainien Volodimir Zelensky a dit mardi vouloir soumettre aux dirigeants américains, promettant de poursuivre son « opération militaire spéciale » en Ukraine jusqu’à ce que ses objectifs aient été atteints.
Les propositions de paix intermédiaires de Moscou n’ayant pas été acceptées par Kiev, sous la pression anglo-américaine, au vu de la percée sur Pokrovsk et les difficultés dans la défense ukrainienne, les Russes n’ont plus de raisons de vouloir négocier. Ils iront au bout, comme l’a rappelé Moreau dans son dernier bulletin (le 200e). L’OTAN a voulu étirer le conflit, maintenant ce sont les pays de l’OTAN qui se doivent de nourrir l’effort de guerre ukrainien pour ne pas perdre leur mise, en armements et en argent.
Ensuite avec La Dépêche, qui nous apprend que les Ukrainiens ont « décidé » de lâcher le Donbass. Une décision ukrainienne ou la confirmation d’une évidence, que cette république aux quatre millions d’habitants est définitivement perdue ?
Guillaume Ancel, ancien officier et chroniqueur de guerre via son blog Ne pas subir, explique que "les Ukrainiens ont repris en quelques jours 1 300 km² dans la région de Koursk, soit presque autant que les Russes dans le Donbass en plus de deux ans de guerre." Selon lui, il devient impossible pour les Russes de renoncer au Donbass pour envoyer leurs meilleures troupes défendre la région de Koursk. La conquête de ces 1 500 à 2 000 km² dans le Donbass s’est faite à trop grand prix. (...)
C’est donc dans cette région que l’armée russe déploie le gros de ses forces et met en place sa « stratégie de rouleau compresseur soviétique », quasiment impossible à arrêter pour les Ukrainiens. « Ils mobilisent leurs meilleures unités militaires et le maximum de leur puissance de feu au niveau de l’artillerie et des bombardements aériens », explique Guillaume Ancel. Cela se traduit donc par une intensification des bombardements dans cette zone. En moyenne, la fréquence de bombardement est six fois supérieure côté russe mais, dans le Donbass, le chroniqueur de guerre estime qu’elle pourrait être jusqu’à dix fois supérieure.
L’abandon de Pokrovsk, pourtant un nœud stratégique, devrait selon la thèse de Kiev se retourner contre les Russes en rendant « son armée plus vulnérable ». C’est-à-dire pour des frappes profondes (de l’OTAN) en territoire anciennement ukrainien. Mais pour cela, il faut que l’Occident fournisse ses missiles à longue portée et prenne le risque de frapper directement en Russie.
L’emploi des F-16 dans l’espace aérien russe est « parfaitement légitime. C’est de la légitime défense. »
Sur @LCI le président tchèque @prezidentpavel prend position pour le plein usage des F-16 par l’Ukraine dans le ciel russe, et non pas seulement depuis le ciel ukrainien. pic.twitter.com/KkTyduBdem
— Darius Rochebin (@DariusRochebin) August 28, 2024
Nous finirons avec Courrier international, qui confirme que « la Russie est à deux doigts de prendre Pokrovsk ». La source est pourtant britannique, donc pro-OTAN : The Economist.
L’intérêt stratégique de cette ville de 59 000 habitants est que sa prise ouvrirait sur les oblasts de Dnipro (3,1 M) et de Zaporijia (1,7 M d’habitants), où se trouve la centrale nucléaire la plus puissante d’Europe, aux mains des Russes depuis 2022 et à l’arrêt depuis 2023. Autant dire qu’avec les récents bombardements lourds (en tout 236 missiles et drones) sur les installations électriques d’Ukraine, Poutine peut éteindre la lumière dans tout le pays ou presque.
La prochaine étape du « rouleau compresseur » russe, sauf si l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk se poursuit et mobilise des troupes russes aguerries, c’est Kramatorsk (157 000 habitants), dont Pokrovsk serait le dernier rempart.