Damo Suzuki, le groupe CAN, la krautrock musique, bien des noms ou des mots qui ne diront rien à la plupart des gens. Il s’agit ici de musique, et de bonne musique même, n’ayons pas honte de le dire. Le krautrock ? Un sous-genre du rock progressif, à ses tous débuts, au déclin des années 60, et spécifiquement en Allemagne. Un truc d’initiés, sûrement. Mais que tout amoureux de culture et d’art doit connaître, même sans aimer.
Par le hasard des circonstances, ce 13 février où nous écrivons notre papier, nous célébrons la mort de Wagner (en 1883), un autre Allemand (de naissance, lui), une autre musique. Finalement, nous restons dans le thème. De la musique innovante (chacune à son époque), osée et surprenante. A quelques encâblures géographiques, et un siècle de distance.
En 1969, lorsque naît CAN (Communisme, Anarchisme, Nihilisme, paraît-il), Damo Suzuki (de son vrai prénom Kenji) n’en est pas encore le chanteur. Ce japonais qui errait en Europe rencontra des membres de CAN à Munich, en 1970, au hasard de ses pérégrinations teutonnes. Il restera trois ans avec le groupe, les trois meilleures années, avec les albums Tago Mago (1971), Ege Bamyasi (1972) et Future Days (1973).
Ses performances vocales, unanimement reconnues, et ses chants souvent improvisés, donnent au groupe allemand un côté psychédélique. Il lui arrive de chanter parfois dans une langue totalement incompréhensible et inconnue, qu’il invente durant les représentations. (Wikipedia)
Pour les amateurs éclairés, ce concert de 1970 est un voyage dans le temps jusqu’aux débuts du rock’n’roll moderne. Mais le son est brut et le résultat un peu sec ; on dira qu’apprécier la performance se mérite :
Plus faciles d’accès, quelques morceaux ressortent de l’œuvre de CAN époque Damo Suzuki, tel Vitamine C ou Spoon :
Puis, telle une étoile filante, Damo partit, dès 1973, avec une obscure jeune Allemande qui le convertit aux Témoins de Jehovah, laissant le groupe se perdre dans une carrière plus secondaire. On le retrouvera dix ans plus tard dans sa propre carrière solo, très variée, improvisant des concerts avec d’autres artistes, s’égarant même jusque dans le hip-hop.
D’après l’encyclopédie libre, Damo Suzuki collabora, entre autres, avec : Michael Karoli et Jaki Liebezeit de Can, Mani Neumeier de Guru Guru, Dustin Donaldson de I Am Spoonbender, Cul De Sac, Passierzettel, The Early Years, The Bees, Do Make Say Think, Broken Social Scene, Acid Mothers Temple, AIDS Wolf et bien d’autres encore.
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Damo est mort, mais nous on a Aya
Pendant, ce temps, en 2024, le niveau s’étant effondré jusqu’au niveau zéro de la création artistique, c’est Aya Nakamura qui est la Française la plus écoutée dans le monde... Le « triomphe de la laideur » pour un Etienne Guéreau qui, pour cette fois, n’a même pas ouvert son piano. C’est dire.
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BONUS POUR MELOMANES