La présidente du FN fait sa rentrée médiatique ce jeudi après une longue cure de silence. Elle trépigne d’impatience de reprendre le flambeau de l’opposition, monopolisé par la France insoumise.
« Marine est reposée, combative, elle a les idées claires », confiait ce lundi Florian Philippot. Abattue par sa défaite à l’élection présidentielle, l’adversaire finaliste de Macron s’est montrée pour le moins atone dans les débuts, pourtant mouvementés, de la nouvelle législature. Celle qui s’affirmait en mai dernier comme chef de file de l’opposition en France n’a pas pu former de groupe parlementaire et s’est fait voler la vedette par son ennemi politique de toujours : Jean-Luc Mélenchon. De retour sur le devant de la scène politique et médiatique cette semaine, elle trépigne de lui disputer le leadership. « Mélenchon par-ci, Mélenchon par-là, je n’en peux plus ! À croire que c’est lui qui est arrivé au second tour ! », fulmine-t-elle, citée par Paris Match.
« Épuisée » par la séquence électorale, selon ses propres mots, Marine Le Pen s’est économisée ces derniers mois. Avec son compagnon Louis Aliot et leurs enfants respectifs, la présidente du FN a pris le large à Millas, dans les Pyrénées-Orientales. « Elle avait besoin de prendre du recul. La cicatrice du débat de l’entre-deux-tours a mis longtemps à se refermer mais c’est fait aujourd’hui », explique le député du Nord Sébastien Chenu.
Lire la suite de l’article sur lefigaro.fr
Où est passé le Front national ?
Marine Le Pen fait sa rentrée politique samedi prochain. Une rentrée stratégique qui doit permettre au parti de reprendre la tête de l’opposition et à sa présidente de rassembler ses troupes. Ces dernières semaines, le Front national a surtout brillé par sa discrétion à l’Assemblée nationale et par ses divisions en interne.
[...]
Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, c’est La France insoumise qui semble tenir la tête de l’opposition. Le Front national, en plein travail de refondation qui doit aboutir lors du Congrès de mars 2018, semble avoir disparu des radars. Mais au FN, on compte bien sur un changement après la rentrée.
« Marine Le Pen reviendra devant les Français expliquer pourquoi elle incarne le mieux l’opposition », explique ce mercredi Sébastien Chenu sur notre antenne.
« Marine Le Pen sera sur tous les combats et sur tous les fronts, sur des sujets d’actualité tels que la réforme du Code du travail ou encore la directive des travailleurs détachés », promet aussi Jean-Lin Lacapelle.
[...]
Pour Eddy Fougier, Marine Le Pen « joue gros » avec sa rentrée politique mais « n’a pas de menace immédiate devant elle », donc peut se permettre ce silence, notamment parce que les prochaines élections – européennes – sont pour 2019. Elle n’a pas non plus d’adversaire face à elle au sein du FN, depuis le départ de Marion Maréchal-Le Pen, même si ce départ a pu jouer dans la perte de repères de certains militants.
« Elle est la seule à pouvoir fédérer tout le monde », précise Jean-Lin Lacapelle. Cette rentrée sera l’occasion pour Marine Le Pen de réaffirmer son leadership que certains, comme Robert Ménard pendant l’été, sont tentés de contester, mais aussi de rassembler des troupes en ordre dispersé. Jeudi, Nicolas Bay, le secrétaire général du parti, doit se rendre en Bourgogne-Franche-Comté pour acter officiellement l’éviction de Sophie Montel de la présidence du groupe FN au Conseil régional.
Le départ de cette très proche de Florian Philippot, réclamé par la présidence du parti, est symptomatique des divisions qui perdurent au sein de la formation et viennent interférer avec le travail de fond opéré par les cadres. Sophie Montel, qui dénonce une « re-diabolisation » du FN, a plusieurs fois critiqué la ligne du parti, lui reprochant notamment d’être « anxiogène ».
« Ceux qui se croient en récréation, il est temps qu’ils rentrent en classe », prévient Jean-Lin Lacapelle, qui plaide pour « que les débats restent en interne ».
« Il est temps qu’on reprenne le combat politique »
Un pied-de-nez sans doute à Florian Philippot, très bavard à travers son association Les Patriotes et accusé de la jouer solo. Sur les réseaux sociaux, ces dissensions sont très visibles, comme ce mercredi sur la page Facebook de Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen et député des Pyrénées-Orientales. Sans jamais citer Florian Philippot, il fustige le « festival de montgolfiérisation de cette rentrée » et présente dans le détail « les signes cliniques du narcissisme ». Il « croit qu’il est le seul à travailler sans s’intéresser à ce que font les autres », écrit-il notamment. Des tensions en interne qui ne semblent pas inquiéter Jean-Lin Lacapelle.
« Qu’il y ait quelques disputailles, très bien, mais il est temps qu’on reprenne le combat politique », conclut-il.