Élu le 24 août 2017 pour un mandat d’un an maximum, Philippe Foussier, le nouveau Grand Maître du GODF, répond à mes questions sur la montée du FN depuis plus de trois décennies : son analyse et ses actions à venir. Interview.
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Quinze ans d’immobilisme ?
Oui, ces quinze dernières années n’ont pas été mises à profit pour se rendre dans les banlieues et les campagnes. Car plus on s’éloigne des grandes métropoles, plus on vote Le Pen. Au lieu d’aller sur le terrain, gauche et droite ont accompagné le mouvement de désintégration néolibérale, qui conduit à ce que les « winners » votent Macrons et les « oubliés » votent Le Pen.
Et le GODF a-t-il bien réagi ?
Nous nous sommes trop laissé aller à un discours incantatoire contre l’extrême droite, une condamnation morale d’autant plus aisée que nous sommes, pour la plupart d’entre nous, plutôt des privilégiés.
Du coup, comment le GODF va-t-il agir ?
Nous allons mieux identifier ceux qui parmi les électeurs du FN se laissent entraîner dans ce vote de désespoir. La grande majorité d’entre eux ne sont pas des adeptes de l’idéologie et de la doctrine de l’extrême droite. Concrètement, nous devrons aller à leur rencontre, aller leur parler, dialoguer avec eux sur leur terrain. Nous le ferons avec nos loges du Bassin minier, mais aussi celles de PACA et du Languedoc-Roussillon, sous forme de conférences publiques. Ce n’est pas parce que nous ne sommes plus en campagne électorale qu’il n’y a plus dix millions de Français qui ont voté Marine Le Pen. Si nous ne prenons pas en compte ce qu’ils ont exprimé, ils seront encore plus nombreux la prochaine fois.