Lors des manifestations contre le pass sanitaire, le cri de « Liberté ! » se fait entendre. Cela se comprend et se justifie. Pour autant, la problématique principale de la crise que nous traversons n’est pas tant celle du sacrifice d’une liberté abstraite et individuelle (celui-ci peut être parfaitement légitime en certaines circonstances), mais bien plutôt qui le demande et pour quel objectif.
C’est sous l’angle économique et social, donc politique, que doit être comprise cette crise. Réduire la crise du covid à un problème sanitaire, c’est considérer l’être humain comme du bétail.
Comprendre ce que nous sommes en train de vivre
Les termes de l’équation sont clairs : afin de sauver une nouvelle fois le mode de production actuel, qui n’est jamais sorti de la crise bancaire de 2008, il est nécessaire d’injecter des sommes d’argent faramineuses dans l’économie. Un argent magique qui fut refusé aux Grecs en 2013, emprunté sur les marchés via la Commission européenne à travers la création d’une dette commune aux États membres, donc de fait d’un budget commun.
Les résultats records des bourses mondiales, jamais observés depuis vingt ans, disent qui est relancé par ces plans de sauvetage.
L’endettement des États est désormais tel que certains ambassadeurs de la finance (Strauss Khan, Minc, Pigasse...) proposent ouvertement le modèle d’une « dette perpétuelle » !
La vaccination contre le Covid-19 : un référendum déguisé
Posé en ces termes, un referendum populaire sur le tournant que nous engageons serait pour le parti de « Macron » avec ses 6 % aux dernières élections régionales (70 % d’abstention !), l’équivalent d’un véritable hara-kiri politique. C’est donc via le recours à une menace extérieure et prétendument sans cause que le consentement doit être obtenu.
Dans ce contexte, la vaccination doit être comprise comme une marque d’adhésion, un véritable signe d’allégeance exigé du système de domination en place rebaptisé « Vie d’avant ». Cette « vie d’avant » n’étant autre chose que la France pré-crise de février 2020, sous gestion macroniste. C’est bien cela qu’il est proposé de retrouver « quoi qu’il en coûte ».
Ceux qui veulent nous piquer ne sont pas Chinois
Peut-on raisonnablement soutenir qu’un sacrifice pour la patrie soit de même nature qu’un sacrifice pour la finance internationale ?
Le sacrifice demandé au peuple chinois par ses dirigeants se fait dans le cadre du passage d’un pays en développement à celui de première puissance mondiale faisant monter drastiquement le niveau et l’espérance de vie de sa population. Chez nous, à la faveur du même contexte de crise, la santé des Français est confiée à des labos pharmaceutiques privés et étrangers et « les clefs du camion France » sont remises à la finance internationale sous couverts de « plan de relance » pharaoniques.
Le discours de « Macron » sur le thème de la responsabilité collective contre l’égoïsme individuel des non-vaccinés relève donc de l’inversion accusatoire caractérisée : la Chine tente de traverser cette crise en poursuivant sa quête de liberté au plan collectif quand nous perdons intégralement celle que nous avions (relativement) au plan individuel.
Parallèlement à l’érection de ce contre-modèle chinois, repoussoir des pro comme des anti-pass, le « modèle israélien » s’impose de plus en plus depuis le début de la crise du covid comme référence respectable et légitime alors même que la situation des non-vaccinés en France et dans le monde ressemble de plus en plus à celle des Palestiniens.
S’il s’agit d’une guerre, ne nous trompons pas d’ennemi.